Fiche moto Can-AmOrigin 2025 Le chemin de sa vision
Pour beaucoup de gens, Can-Am, c’est un engin avec 2-roues devant et une tronche intrigante. Ses Spyder et Ryker se sont trouvé une clientèle curieuse de nouvelles expériences, avec ces engins à mi-chemin entre la moto, le trike et la bagnole.
Mais Can-Am, c’est aussi une histoire dans la bécane. Tout a commencé en 1972, quand Bombardier a voulu se diversifier dans le monde du deux-roues et s’est tout de suite orienté vers le off-road.
Les MX1 (c'est son vrai nom) de cross et TNT façon trail arrivent en 1973, en 125 et 175 cm3 avec des moteurs Rotax. Très vite, Can-Am s’engage aux ISDT et monte sur le podium. La marque va s’offrir de belles performances tout au long des années 70 puis confiera son destin à l’entreprise anglaise Armstrong / CCM dans les années 80. En 1987, l’aventure des motos Can-Am s’arrête, pendant que Bombardier ne cesse de prendre de l’ampleur.
Tout ça pour dire que la marque canadienne a bien connu le terrain. Elle y revient aujourd’hui avec des modèles électriques. Le Pulse, roadster typé urbain, et ce trail Origin, taillé lui aussi pour la ville mais aussi partant pour la périphérie et les chemins non carrossables. A la fois sérieux et un tantinet malicieux, il ne dépareillerait dans un catalogue germanique ou scandinave. Avec son choix de coloris et ses traits anguleux, des runes dans les phares, et un profil de roche froide, le Can-Am Origin ferait presque penser à une meule de chez Husqvarna.
Pour ce renouveau, la conquête se fera par la voie de l’électrique. Le groupe propulseur Rotax E-Power fournira une quantité de watts équivalente à une petite cylindrée. Sous la main, 27 ch en continue et jusqu’à 47 ch en pointe. Le couple offre des valeurs plus intéressantes, avec 72 Nm tout le temps. Ces 7,4 mkg, l’équivalent d’une bonne 7 et demi, soit dispo de 0 à 4 600 trs. De quoi envoyer des reprises toniques en permanence. D’ailleurs, il ne faut que 4,3 secondes à l’Origin pour faire le 0 à 100 km/h.
Cependant, même si le système peut récupérer de l’énergie à la décélération, il ne faut pas s’attendre à une autonomie de dingue (comme toute bécane électrique). Dans le meilleur des cas, la batterie de 8,9 kWh permettra jusqu’à 145 km. Entretenez une conduite dynamique ou quelques excusions dans le crotteux et le périmètre fondera à grande vitesse.
Le temps de recharge de l’accu se présente avec un bon argument : de 20% à 80% en seulement 50 minutes grâce à l’ensemble moteur –refroidissement liquide – chargeur – onduleur. Mater un épisode de House of the Dragon et c’est reparti pour 100 bornes. Mais la marque ne précise pas le temps nécessaire pour une charge complète. Logique, le délai risque d’être beaucoup moins sympa – on a aperçu dans une doc' technique un peu plus de 5 hrs.
La batterie ne sert pas qu’à stocker l’énergie mais sert également d’élément principal du cadre. Quelques petits tubes en acier pour tenir la colonne de direction et basta. Cela permet de contenir le poids, affiché à 187 kilos. Juste un peu plus qu’une MT-07.
L’Origin fournit des périphériques très intéressants, comme un monobras dans lequel s’agite la chaine de transmission. Lubrifiée en permanence et à l’abri des saletés diverses, elle devrait durer aussi longtemps que la batterie. L’amortisseur faisant la jonction avec le cadre est réglable dans tous les sens.
Devant, la fourche dispose d’un impressionnant débattement de 255 mm (idem amorto), à mi-chemin entre un trail classique et une pure machine d’enduro. Songez que le train avant d’une Africa Twin coulisse sur 230 mm. Avec une garde au sol de 274 mm, des jantes à rayons et des pneus à crampons, l’Origin se rigolera des bords de trottoir, nids de poule et petites crevasses de sentier.
Les suspensions proviennent de chez Kayaba. Le freinage est quant à lui fourni par J.Juan. Un seul disque à l’avant mais grand (320 mm), pincé par un étrier à 2 pistons. L'arrière dispose d’un disque de 240 mm avec un piston. Du matos apparemment suffisant sans être redoutable, mais dont l’efficacité sera renforcée par la retenue régénérative de la motorisation.
L’accueil à bord de l’Origin vous emportera tout de suite dans une atmosphère techno. L’instrumentation s’illustre par un immense écran TFT couleur de 10,25 pouces avec Apple CarPlay et connexion Bluetooth. Une dimension analogue à celle des BMW K 1600. L’occasion de découvrir la présence de 6 Modes de conduite ((Normal - Eco – Sport – Pluie – Off-Road – Off-Road+), chacun influant à sa façon sur la réponse de l’accélérateur, l’influence du contrôle de traction et l’ABS. Une marche arrière est aussi de la partie. Les commodos sont rétro-éclairés et le pilote dispose devant lui d’une boite à gants avec port USB – bien pratique le tout pour un Smartphone.
Can-Am remet ses roues dans le secteur de la moto avec une machine polyvalente et amenée avec sérieux. Il est indéniable que l’Origin veut faire une entrée remarquée mais son prix sera son principal handicap plus que le reste. C’est le lot de tout véhicule à électrons. Ce trail commence bien au-dessus des 17 000 balles ; voire quasiment 20 000 si vous optez pour la version ‘73 mieux équipée avec un pare-brise, une signature LED, une déco exclusive. Cette version hommage n’est pas dispo en 11 kW pour l’équivalence 125, contrairement à l’Origin de base qui peut se conduire pour les détenteurs du A1.
M.B - Photos constructeur