Fiche moto Ducati900 MHe 2000 L'hommage
Modèle de passion et d'exclusivité, la Ducati 900 MHe, descendante de la MHr, s'est taillé une réputation par ses multiples vertus. En tête de liste : le design. Magnifique, aguicheuse, insouciante, la MHe est une oeuvre, lien intemporel entre l'audace actuelle de Ducati et la prestigieuse victoire de Mike Hailwood en 78 sur l'ile de Man, au Tourist Trophy. Les particularités ne s'arretent pas là. Comme beaucoup de machines d'exception, la moto fut produite en série limitée : 2 000 exemplaires, et vendus uniquement sur Internet. Avant même de poser ses roues sur l'asphalte, la MH "evoluzione" avait tout pour se créer une légende.
Mais elle reste avant tout une Ducati. Il suffit d'y monter pour s'en convaincre. Demi-guidons bien bas, cul en l'air et jambes recroquevillées, c'est sport et sans concessions. La manoeuvre de la belle est aussi simple que celle d'un bus dans une ruelle. Et n'esperez rien de convivial de l'assise. Du bois vert et des pots qui chauffent les fesses en moins de deux. On rend alors grâce à l'autonomie dérisoire qui permet de faire des pauses salutaires.
Arrêtons de râler et profitons de notre fortune. Les magnifiques échappements libèrent une voix contenu. Rageant de la part d'un modèle aussi palpitant. Cela n'enlève rien au caractère du twin. Piqué à la 900 SS, le moulin est enthousiasmant : très souple, il pousse dans un bel effort pour atteindre 5 500 tr/mn, puis remet des watts jusqu'au pic de puissance maxi. J'entends déjà ceux qui grognent :"pour le prix et l'image, ils auraient pu mettre un moulin de 996..." Oui, mais ce qui prévaut sur la MHe, c'est l'esthétique. On y aurait gagné en patate mais des durites de partout et le gros bordel de la distribution, c'eut été beaucoup moins seyant que le twin à ailettes. Et surtout, ce moulin, il ressemble franchement à celui de la meule du champion. Pour accentuer la ressemblance, un faux carter d'huile s'est installé sous le desmo.
Conduire cette moto est un privilège mais n'a rien de déroutant. la moto n'exige pas de mode d'emploi particulier. Le châssis est très bon, la machine stable, même sur les irrégularités de la route mais n'aime pas être brusquée violemment ; sinon, on arrive vite à ses limites. Pour en profiter, il vaut mieux enrouler. Elle est précise, change d'angle naturellement grâce à sa légèreté et freine avec excellence.
La moindre halte est prétexte pour admirer ce bijou. On bave devant le sublime bras oscillant tubulaire, le porte-couronne chromé et ses BTR en inox, l'exceptionnel poste de pilotage, et tout simplement la plastique de la MHe. Un engin très exigeant, au nom mythique et à la personnalité unique.
M.B
(inspiré par Moto-journal - photos internet et constructeur)