Fiche moto HondaCBR 500 R 2022 Jeune trajectoire
La sportive, c’est la démonstration technologique et l’arme ultime d’un constructeur. Des chevaux tant qu’on peut, de l’électronique façon Tony Stark, un châssis au top du top, un tarif à étouffer le banquier… et un niveau d’expérience assez costaud pour l’exploiter.
Et puis, il y a la CBR 500 R. La moto qui se prend au sérieux sans vendre du baril de poudre. Une midinette racée, aux relents marqués de pistarde. On la jauge puis on juge: ça veut taquiner de l’angle. Mais pas par tout le monde. Les initiés, les guerriers, les chronos en feu, les Marquez et les chasseurs du temps préfèreront les hypersports. Ne leur en déplaise, cette Honda est aussi racée que les machines du segment hyper nerveux. Une continuité sans retouche, aux accents très réussis de CBR 1000 RR ’17-’19.
Son regard se veut toujours aussi menaçant. Accompagné à présent de la même tension au niveau du train avant. Honda lui donne plus de moyens pour ses ambitions avec la pose d’une fourche inversée de 41 mm. On ne disposera pas de réglages mais de la technologie SFF-BP de Showa pour gagner en efficacité.
Le freinage change aussi de catégorie avec une présence doublée. D’une simple piste de 320 mm avec étrier axial, le système passe à deux disques de 296 mm mordus par des pinces radiales à 4 pistons. Avec une répartition des masses davantage basculée sur l’avant et sa proue plus incisive, la jeune CBR entend soutenir l’action et hausser le rythme.
Sous un tempo Rock’n roll plutôt que Hard-rock. Le twin de 471 cm3 a beau recevoir une révision de sa cartographie pour améliorer le couple et les sensations, il reste de puissance raisonnable avec 47,5 chevaux au bout des bielles. Une mesure parfaite pour les A2, qui n’auront besoin ni de bridage ni de caleçon de rechange. En revanche, si cette moto révèle votre instinct de tueur, son souffle vous paraitra vite insuffisant. Pour ceux y trouvant leur compte, ils profiteront d’une mécanique docile et agréable.
Honda s’est orientée également vers une petite filature technique pour gagner du poids. La marque en a gagné en modifiant le radiateur, les jantes et le bras oscillant. Le reste des évolutions de la CBR concernent l’amortisseur arrière avec de nouveaux réglages; le phare, plus efficace avec de nouvelles LEDs; et des cale-pieds désormais en aluminium.
Tableau de bord LCD, cadre «Diamant» en acier, bracelets sous le té de fourche, réservoir de 17,1 litres, embrayage anti-dribble, habillage et valeurs de puissance (35 kW – 4,5 mkg) n’ont pas changé. Le besoin n’en étant ni exprimé, ni justifié.
Il fut un temps où le monde de la sportive pouvait s’exprimer de tant de façons. Avec des gros porteurs de 1100 à 1400 cm3, des Superbikes à la cylindrée mythique de 750 cm3, des 600 à foisons, des 900, des sport-GT, des 250 2-temps, des sportives de route, des pistardes, des replica… Et aujourd’hui?
C’est soit des machines de barjot, où seul le circuit permet de les laisser vivre. Soit des engins d’une nouvelle mode (RS 660, R7, F3800) avec un ticket d’entrée pas franchement typé jeune motard. La CBR 500 R vient placer le sport à un tarif et une puissance raisonnable. Elle doit aujourd’hui comme hier affronter la KTM RC 390, un poil moins puissante mais beaucoup plus légère.
M.B - Photos constructeur