Fiche moto YamahaR7 700 2022 Perfusion de sport pour la MT-07
C’est un nom surgi du passé; d’un temps à la frontière du millénaire; d‘une ère où le Superbike ouvrait le combat des 750 4-cylindres contre les 1000 twin. Quand Noriyuki Haga pilotait l’une des plus fabuleuses machines que Yamaha ait conçu. Cette gloire, c’était la R7!
Aujourd’hui, il revient. Mais pour d’autres prétentions, une autre vision, un sens radicalement différent. La nouvelle R7 n’est pas du tout une hypersport ou une descendance de l’exceptionnel 7 et ½ d’il y a 20 ans. C’est une sportive de milieu de gamme, positionnée entre l'ex-R3 et la R6. Avec à son bord un moteur qui fait la joie et le peps de la MT-07, l’incontournable roadster du constructeur.
D’autres éléments trahissent la provenance de ses entrailles. Le bras oscillant, le moteur, l’échappement et d’autres pièces proviennent de la MT-07. Tout habilement dissimulé sous une robe très évocatrice.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la R7 en jette. Parfaitement dans la lignée des iconiques R1 et R6. C’est racé, tendu, prêt à prendre de l’angle et à mordre des vibreurs. Même la position des demi-guidons (sous le té de fourche) indique une envie d’en découdre.Les repose-pieds sont plus haut et davantage en arrière. Ainsi, le triangle guidon / selle / cale-pieds se glisse dans le même appétit de dynamisme.
Il ne s'agit donc pas vraiment d'un roadster caréné, comme la Ninja 650 depuis la Z 650? Non, non, Yam a été plus loin. Regardez le train avant, bien plus costaud. C’est ici une fourche inversée avec des étriers radiaux. Cet élément KYB de 41 mm est entièrement réglable - un réel plus quand on se veut sportive ; et une réelle démarcation avec la MT-07 qui n'offre aucun moyen de configuration pour sa fourche. L'amortisseur arrière de la R7 dispose de réglages pour la précharge et la détente.
Les mâchoires de freinage sont fabriquées par Advics, avec 4 pistons chacune. Le maitre-cylindre radial provient lui de chez Brembo.
Quant à la motorisation, elle est inchangée. Dommage, on espérait quelques watts en plus, histoire de coller à sa silhouette pleine de provoc et de poursuites. Les 73 bourrins sont cependant toniques et enthousiasmants avec le roadster, participant grandement à son succès.
Yam a retouché un peu l'injection et les conduits d'admission puis raccourci la transmission pour changer un peu le caractère des accélérations. L'ennui ne devrait pas être à l'appel, sauf pour les sportifs convaincus. Ce qui nous chagrine, c'est que ce niveau de puissance est indigne d'une telle appellation. L'YZF-R7 en 750, c'était deux fois plus de puissance - mais dans un autre temps. Lot de consolation, elle peut être bridée en A2. La R7 est aussi équipée d'un embrayage assisté anti-dribble et peut recevoir un shifter en option.
La poupe est d’ailleurs un bel exemple de postérieur excitateur. La face avant nous laisse plus perplexe. Certes, ses yeux effilés ont un charme fou. Oui, on reste toujours transporté par ce mimétisme avec la M1 de MotoGP. Mais cet œil solitaire encastré dans la prise d’air est... intriguant.
On retrouve une atmosphère moins torturé mais aussi porteuse de tension que la silhouette. Le tableau de bord est un modèle LCD typé R3, avec un long barregraphe, la vitesse en vedette, et des effets de design quelque peu trompeurs : cela nous ferait presque penser à un écran TFT.
Les geeks seront embétés. Pas de Bluetooth à bord, pas de contrôle de traction, pas de puces de contrôle pour analyser chaque trajectoire. Il n'y a que l'ABS. Et là, les jeunes pilotes seront contents. Ce sont eux qui devront tout gérer, sans garde-fous électroniques.
Maintenant, on saisit un peu mieux le terrain où va jouer cette R7. Le radical, les hurlements à 15000 trs, le circuit pour seul endroit d’utilisation, c’est hors de question. Avec cet engin, le plaisir est ailleurs: sur la route ; et pourquoi pas un moment sur la piste. Comme le défend la RS 660. Y en a marre d’avoir des missiles super exclusifs. On dirait que s’amorce un retour vers des motos qui sentaient le sport sans l’extrême. Certains se rappelleront des Thundecat, CBR 600 F, SV 650 S, R 1100 S, SZR 660... Elles ont toutes disparues quand les pistardes ont pris le pouvoir.
Ces dernières deviennent marginales. Il est peut-être temps de se faire à nouveau plaisir, sans avoiner en permanence à Mach 2. La R7 est là pour ça.
Mais Yamaha a-t-il eu raison de reprendre ce nom? Niveau marketing, ça en jette. Coté filiation, les fans de l’OW-02 n’en sauront guère gré.
M.B - Photos constructeur
Le moteur Yamaha CP2 est super, inutile d'avoir 200 cv pour s'amuser et piloter (surtout sur route ouverte) ! Note : 5/5 Répondre à Alain81
Les jeunes permis doivent mériter de rouler sur une sportive avec de l'expérience et les sportives doivent rester exclusives.
Ce que ce genre de moto ça faire c'est tout simplement faire monter la côte des vrais sportive qui ont même plus de 20 ans. Note : 1/5 Répondre à Kategohi
Donc le look est top, le moteur ne sera pas avec les mêmes réglages que la MT07, mais sera top.
Nan franchement, je pense qu'on va en croiser plusieurs sur la route très prochainement. Note : 5/5 Répondre à Yffic
Il faut être complètement stupide pour écrire que cette moto sera pour les ringards parce qu'elle a 75cv (@Malik). On est au degré 0 de l'intelligence. Il n'est plus possible aujourd'hui de rouler avec des monstres qui sont destinés à la piste. Note : 5/5 Répondre à SuperG
Je vois pas où est l'impossible. Note : 5/5 Participer à la conversation