Fiche moto ApriliaRS 660 2021 Une paire de griffes
C'est un pari osé, et c'est celui que tout le monde attend. Au jour où la sportive n'a de sens que sur un circuit, Aprilia se fend d'une toute nouvelle machine. Une petite beauté, portée sur l'autel du sport avec un mot d'ordre : du plaisir sans la radicalité.
Aprilia vient mettre les pieds dans le secteur de la sportive de moyenne cylindrée. Son arme : la RS 660. Son but : le plaisir avant la piste. Sa concurrence directe : aucune. Alors, pourquoi la firme de Noale se lance-t-elle dans une catégorie délabrée où quasiment tout le monde a stoppé les frais ?
Parce que cette machine, c'est le renouveau de la sportive de route.
Elle est superbe ! Gracieuse, svelte, tonique et pétillante, la RS 660 semble prête à jouer. Son gabarit comme ses lignes donnent l'impression d'une moto au poids plus que mesuré. C'est le cas. Cette Aprilia ne pèse que 169 kilos à sec. Mis à part l'installation de rétros, d'un échappement « street légal » et d'un support de plaque, la RS 660 de série est extrêmement proche du prototype présenté à l'EICMA 2018. Comme quoi, tout était prêt et Aprilia n'attendait que l'enthousiasme du public pour lancer le processus final. Si elle puise son élan dans les lignes de l'ex-RSV4, ce n'est pas pour autant qu'elle se contente d'un copier-coller du faciès comme on a pu le voir sur nombre de machines de la marque. La RS revisite agréablement le bloc optique en triptyque. On apprécie le très bel effet des cils lumineux diurnes, tout autant que cette silhouette d'une fraicheur bienvenue. Le carénage en plusieurs « couches » témoigne d'une attention évidente sur l'aérodynamisme et les effets de style. La nuit n'a pas été oubliée, les phares adoptant un système d'éclairage en virage.
Avec son regard plus effilé, son échappement implanté sous le moteur et son cadre plus gracile, la RS 660 semble une ado à coté de la dame RSV4. Cette dernière transpire le chrono ; la jeunette préfère les sorties sous adrénaline à l'improviste. Pour cela, son cœur bat dans un tout autre registre que celui des pistardes.
A nouvelle génération de machines, nouveau moteur. La belle italienne reçoit un bicylindre en ligne tout neuf, tout inédit, tout frétillant. Pour le concevoir, Aprilia s'est servi d'une tronçonneuse pour couper en 2 le 4 cylindres en V de la RSV4 1100 puis a rajouté un peu de volume dans les cylindres. Ce bicylindre parallèle se distingue par sa compacité et sa puissance. Il réussit à sortir 100 chevaux, ce qui représente une valeur excellente pour ce type de moteur avec cette cylindrée. A titre de comparaison, une Paton S1-R doté d'un twin (amélioré) de Kawasaki ER-6 sort 80 bourrins. Quant à une MT-07, même avec quelques cm3 supplémentaires, elle plafonne à 75 ch.
Homologué Euro5, ce bloc aura aussi droit à une version compatible A2.
Aprilia a choisi un calage à 270°, afin d'obtenir le caractère d'un V-twin et plus de sensations moteur.
Par-dessus, l'électronique sera présente à plusieurs niveaux. Logique, le constructeur étant l'un des pionniers des assistances au pilotage installées en série, et parmi les plus prolifiques à ce niveau. La RS 660 bénéficie d'un accélérateur Ride-by-Wire, d'une centrale inertielle à 6 axes et du pack APRC à fort contenu. On y trouve le contrôle de traction ATC, le contrôle de wheeling AWC, la gestion du frein moteur AEB, un shifter Up&Down AQS, un régulateur de vitesse ACC et plusieurs cartographies d'injection réunies sous le label AEM.
Combien dans le boitier ? Cinq, avec deux tendances marquées. Trois sont prévues pour la conduite sur route :
- Dynamic, considéré pour des sorties sportives,
- Commute, plus adapté au quotidien,
- Individuel, permettant au pilote de paramétrer toutes les assistances de bord.
Puis on en trouve deux dédiées au circuit :
- Challenge, permettant pour profiter du meilleur que peut offrir la machine,
- Time Attack, conçu pour les pilotes d'expérience qui veulent pousser l'Aprilia dans ses retranchements.
Tout cela est accessible via de nouvelles commandes au guidon et un écran TFT couleur. Celui-ci dispose de deux modes d'affichage (Strada ou Pista) avec rétro-éclairage automatique. La plate-forme multimédia Aprilia pourra être rajoutée en option, permettant, entre autres, la gestion des appels et une fonction de navigation.
Le twin 660 promet de beaux moments. Encore lui faut-il une partie-cycle qui permette d'en extraire la substance optimum pour des virées rapides, enjouées, techniques et plaisantes. Bref, de quoi trajecter sans retenue et sans infortunes. Aprilia connait le terrain et les solutions ; il est même l'un des maitres des dispositions. La première surprise provient de son cadre en aluminium, étonnamment compact. Il se sert du moteur comme élément porteur, ne s'embarrassant plus de sections latérales entre la boite et le bras oscillant. Ce dernier est lui aussi inédit, construit de façon asymétrique, en alu également, et ancré directement sur les carters.
Autre étonnement, l'implantation de l'amortisseur arrière. Sur une moto de cette orientation, on s'attendait à un élément fixé sur biellettes pour optimiser le travail. Mais pas du tout. Il est tenu directement de part et d'autre, sans élément annexe de progressivité. Aprilia défend ce choix par une économie de poids tout en assurant par son discours de l'efficacité de l'amortissement.
Le train avant est dans les traditions des éléments sportifs, sans basculer dans le racing tout en étant de qualité. La fourche inversée Kayaba de 41 mm est réglable, terminée par des étriers de frein Brembo radiaux à 4 pistons. Le maitre-cylindre provient du même manufacturier. Des disques de 320 mm encaissent la décélération pendant que l'électronique (encore) veille. Un ABS cornering optimise le freinage en fonction des conditions.
Pourquoi cette notion de renouveau ? Parce qu'il n'y a plus que la Yamaha R6 et la MV-Agusta F3 675 qui se battent pour la survie des SuperSports. Le temps des gloires se perd dans le souvenir des Honda CBR 600 RR, Triumph 675 Daytona R, Ducati 749, Suzuki 600 GSX-R et Kawasaki ZX-6R. Cette dernière a changé de camp, n'existant aujourd'hui qu'en 636 cm3.
Aprilia vise une vertu tombée dans l'oubli quand les sportives sont devenues radicales. Celle du plaisir sportif sur route, comme au temps des T-Cat, CBR 600 F, 900 CBR et autres modèles qui lorgnaient peu sur la compétition. Un signe révélateur et indéfectible : la position des demi-guidons. Sur l'Aprilia RS 660, ils sont à un niveau au-dessus du té de fourche (soit à l'inverse d'une pistarde). Avec une position de conduite pas trop extrême, cette excitée va renouer avec un confort disparu.
Qui pour s'opposer à elle ? La Panigale V2.... déjà trop de chevaux. Les CBR ou Ninja 650.... pas assez sport. La ZX636.... Trop orientée piste. La Norton 650 Superlight... trop exclusive. La RS 660 est une pierre angulaire entre plusieurs mondes et divers degrés du sport moto.
Ici, pas de puissance ingérable, de solutions de superbike ou de potentiel de missile. Place à l'émotion, à des watts utilisables et à des trajectoires tendues. On y verrait presque une projection moderne de feu les TRX, 900 SS et VTR d'avant.
La maison italienne tient cependant à faire un clin d'œil à son patrimoine de compétiteur, rappelant au passage l'épopée remarquable de la RS 250. L'une des décos disponibles n'est rien de moins qu'une replica Loris Reggiani – le premier pilote ayant apporté une victoire à Aprilia.
M.B - Photos constructeur
J'en suis à ma deuxième Shiver achetées neuves (une 750 de 2012 à 2018 25 000 kms, changée pour la 900 en 2018, 14 000 kms à ce jour)
1 pbm éléctronique avec la 750 pris en garantie et nib avec la 900. C'est une super machine, avec plein de sensations, polyvalente... et fiable. Note : 5/5 Répondre à Aristoto
3 semaines aujourd'hui que je l'ai, rodage terminé, (et 2 ans pile après l’obtention du CBR) et c'est un pur bonheur à piloter, légère par rapport à ma précédente monture, "un vélo" comme on aurait tendance à dire, mais de 100cv.
Clairement comme ressenti Aprilia ne se fou pas de nous avec cette moto et c'est l'avis également des gens que j'ai pu rencontrer en sorties. Freine fort, se laisse pencher sans effort, les reprises de gazs sont nickelles, pas d’à-coups et personnellement les Diablo Rosso Corsa II j'adhère (sans mauvais jeux de mots) totalement ! J'ai juste eu besoin de m'habituer au shifter qui est d'origine d'ailleurs, mais on prends très vite le coup là dessus.
Breeef, je pourrais en écrire un pavé ! Note : 5/5 Répondre à motardcontent
C'est une moto "coup de coeur": tu l'essayes , pour voir,...tu la commande!
Même "folie" quand en 1994 , j'ai craqué pour une Monster 900 , que j'ai toujours , malgré tout ses défauts à "l'italienne!
Elle est magnifique , facile d'utilisation , aussi bien au quotidien que sur piste .
Un jouet.
En mode "commute" tout à fait utilisable au quotidien , et sur piste "time attack" est jouissif , la tête dans la bulle ( haute en option, et indispensable) les diodes clignotantes en orange puis rouge pour "shifter", et la rage du twin ....!
Bon , pas question de l'utiliser en duo trop inconfortable et inadapté, et au niveau pratique , ben, il n'y en a pas , avec même le compartiment à batterie qui a tendance à se remplir d'eau sous fort orage et lavage au karcher!
Le shifter Up and Down fonctionne très bien, sauf à très basse vitesse en descente, où il est préférable d'utiliser l'embrayage.
Le cruise control est top , une fois qu'on a bien pigé le fonctionnement.
J'ai installé le système de navigation MIA (gps, etc..) très intuitif , même pour un mec de 59 ans pas grand utilisateur d'application téléphonique.
Bref, faite vous plaisir, la vie passe vite, il ne reste plus beaucoup d'années devant nous pour s'éclater avec des moteurs thermiques!
Bon, de par mon expérience des italiennes , j'ai pris l'extension de garantie! Il y a déjà la commande du cruise control qui ne fonctionne plus...au bout de 2000KM et peu d'utilisation.
Rouler en italienne , c'est être philosophe épicurien, voir stoïcien. Note : 5/5 Répondre à Loick
C'est peut-être chose courante chez Aprilia si quelqu'un a l'info merci Note : 5/5 Répondre à Djudu85
Parfaite pour s'initier à la piste en douceur et bien dimensionnée pour les trajets quotidiens. Merci Aprilia !
C'est juste dommage qu'ils ne la propose pas avec des coloris plus discrets. Note : 5/5 Répondre à Redge
BRAVO APRILIA VOUS AVEZ OSER
J AI 64 ANS ET JE ROULE AVEC MON FILS EN ENDURANCE
JE VAIS ME LA PREPARER CETTE JOLIE COCOTTE Note : 5/5 Répondre à MICHMICHE