L'offensive de Spirit Lake
Chaque millésime apporte de nouvelles couleurs mais pas que. Pour 2018, la Scout s'invite au partage. Sont dorénavant installés en série des cale-pieds et un siège passager. Une amélioration de la partie-cycle se traduit par une nouvelle fourche à cartouches ainsi qu'une monte pneumatique Pirelli. Une continuité de bonification après la mise à niveau 2017, où cette Indian avait déjà bénéficié de petites retouches que chacun appréciera au quotidien : amortisseurs revus, câblage mieux intégré pour améliorer l'esthétique, verrouillage de direction amélioré, jeu de caches pour l'axe du bras oscillant et échappements revus pour une meilleure position de conduite. Des petits bonus pour ce modèle à succès et héritier de l'histoire d'Indian. La Scout est également disponible en version A2 depuis 2017 ; mais pour cela, il a fallu assagir le moteur, qui a perdu 6 chevaux. Pénalisant ? On sentira peu la différence.
Alors que le XXème siècle commençait à s'installer, qu'eût vécu la première des terribles guerres de l'histoire et que l'industrie motocycliste palpite à travers le monde, Indian décide d'investir le marché des moyennes cylindrées avec celle qui deviendra un énorme succès : la Scout. Presque un siècle plus tard, ce modèle revient sur le marché. Avec conviction, style et modernisme. L'Indian 1133 Scout a beau se caler dans la gamme en tant que benjamine, elle n'en est pas moins la plus légère, la plus puissante, et la plus surprenante.
Par la puissance ? Voyons voir... La Scout fait 94 chevaux, soit une bonne louche de plus que les autres modèles du constructeur. Pourtant, son twin ne cube que 1133 cm3 et risque de faire pâle figure face au gros 1811 des Chief, et Roadmaster. Laissez tomber les chiffres et regardez ce tout nouveau bloc. Une pièce nervurée, tendue, moderne, plutôt décalé pour un custom nostalgique. V-twin bien sûr, semblant avoir été taillé au Laser et non dans une fonderie du Kansas ; pas d'ailettes ; un gros radiateur ne faisant aucun effort pour se cacher. Plus la peine de spéculer : ce nouveau moteur est parcouru de flotte pour se refroidir. Une première pour Indian, un choc culturel de plus. 15 ans après Harley-Davidson, Indian en vient aussi au refroidissement liquide pour un modèle de série. Et 40 ans après que les japonaises l'aient adopté...
La marque cherche ainsi à séduire une nouvelle tranche de motards, avec cet engin à mi-chemin entre le power-cruiser et le custom classic. Aux cotés de ses longs bourrins, le moteur délivre 98 Nm de couple au régime de 5 900 tr/mn. Abreuvé par une injection de 60 mm, il distribue les watts à travers une boîte à 6 rapports. Aussi (surtout ?), ce bloc transpire le souci de la finition : lookez ces cavités creusées dans les culasses, telles des anfractuosités dans le crane d'un cyborg ; prenez attention aux initiales taillées ; saisissez les saillies d'une fraise délicate sur le métal. La bête veut être belle.
Moteur inédit, partie-cycle du même acabit. La Scout est construite sur un cadre en aluminium paré d'une fourche classique de 41 mm et d'un duo d'amortisseurs latéraux. Avec des pneus de 130 et 150, la monte pneumatique privilégie une certaine vivacité plutôt que le style musclé de certaines productions. Le freinage parait léger, avec un disque de frein à l'avant de 298 mm pincé par un étrier à 2 pistons. Même diamètre à l'arrière mais l'étrier est monopiston. La marque ne s'affole pas, précisant que la Scout, avec seulement 244 kilos à sec, joue chez les poids-légers. Mouais... Bon, bien des machines américaines avant elle se sont pliées à l'exercice ; et d'autres s'y plieront aussi. Et puis, l'ABS est là. Il n'augmentera pas la puissance mais évitera des gamelles.
L'empattement est long avec 1562 mm, l'assise basse (643 mm), le style prolongé, et les prises d'angle autorisées jusqu'à 31°. Le plaisir qu'elle se plaira à procurer semble ne vouloir se partager qu'avec le pilote. La Scout n'apprécie d'origine qu'un séant, et lui réserve une selle en cuir Havane vieilli.
Avec son retour, l'Indian Scout glisse dans son CV le souvenir de ses performances : la conquête du "Mur de la mort", un record de production en 1920, des records de vitesse avec le célèbre Burt Monro en 1957, 1962 et 1967. La 1133 Scout est aussi une bonne caillasse balancée dans la mare de la concurrence. Surtout que le charme de l'originalité et la fierté de rouler en Indian fera largement pencher la balance.
M.B - Photos et vidéo constructeur
une vrai moto us
oupsss
une super machine
Freinage
Que du bonheur
Scout un mythe très bien revisité
Bien d'accord avec toi Old Virginia
duo
Autonomie ?
Essai concluant
Harley a du soucis à se faire
quel essai !!!!