Fiche moto JRLRadial Chopper 2005 Bohington au guidon
De liberté à performances, la moto s'évertue à créer toutes sortes d'émotions. Les départements de R&D et de com. bossent d'ailleurs à forte dose pour satisfaire, anticiper voire influencer le marché. Et puis, on a le monde du custom, rarement comblé par ce que proposent les constructeurs en série. Enfin, il y a les marginaux, les frappés, les exubérants et les violentés du ciboulot. Allant jusqu'à inventer leurs propres machines, parfois au-delà du raisonnable et/ou du concevable. JRL Motors est de ceux-ci, allant jusqu'à poser un moteur d'avion dans une partie-cycle maison. Dingue !
Si, si, c'est possible. Avec une certaine modération. John Levey n'a pas entrepris de caser un réacteur de Boeing ou de SR-71 dans une moto faite-main. Il se contente d'un multi-cylindres plus en adéquation avec l'esprit d'extravagance tout en provocant une indescriptible fascination. Le ventre de la Radial Chopper est énorme, exposant tant qu'il peut un 7 cylindres en étoile. Un bloc qui part dans toutes les directions, totalement irréel dans une bécane. Et pourtant...
Les considérations mécaniques sont tout autres. On parle le même langage que pour tout engin motorisé mais ici, le coté exceptionnel pondère toutes les données. Ce moteur est fabriqué chez Rotec Aerosport, un spécialiste australien du secteur. JRL a choisi le bloc R2800, cubant comme son nom l'indique 2800 cm3. Loin des folies des bouilleurs sur-vitaminés, l'heptocyclindres radial se contente de 110 chevaux à 3600 tr/mn, de deux soupapes et 2 bougies dans chaque culasse, d'un refroidissement par air et d'une distribution culbutée. Et il pèse son poids : 102 kilos – tout en étant super encombrant avec ses 810 mm. Et je ne vous parle même pas de l'admission..... Allez si. Y a qu'un carbu de 40 mm pour alimenter la fratrie. Mais dans le fond, qu'importe son rendement dérisoire ; son but est visuel bien avant d'être efficace. Les sensations seront aussi au rendez-vous. Ce moteur de Bohington ne développe peut-être que la même puissance qu'une 600 supersport, mais il a un gros 22 mkg de couple pour arracher les bras.
Par contre, accoupler un moteur d'avion et une boite de vitesse moto n'a pas été prévu par les concepteurs aéronautiques. Il a fallu créer un système d'engrenages entre le vilebrequin et la transmission secondaire. Ensuite, greffer une partie-cycle tout autour devient presque classique.
En respectant quelques codes d'opulence. Un énorme pneu arrière, une fourche longue comme un paquebot, un grand guidon raffiné, de belles commandes aux pieds et aux mains customisées, et un réservoir taillé comme une pièce d'art. Superbe, et d'une autonomie dérisoire - environ une heure d'après le concepteur.
Face à la production standardisée, certains mercenaires osent exprimer un bout de folie absolument indispensable. On a vu des gros V8, des V10, un twin Harley à 3 cylindres, une turbine d'hélicoptère, et désormais un moteur d'avion dans un chopper. Certains iront encore plus loin, afin d'offrir ce qui tend à disparaitre : l'impolitiquement correct.
M.B - Photos D.R.
2005