Fiche moto KawasakiNinja e-1 2024 Les watts loin du cœur
Une nouvelle Ninja investit le catalogue Kawasaki, avec des spécificités d’un nouveau genre pour la marque. Pour la majorité des motards, cette appellation suggère une certaine violence et une vigueur de performances pour les motos vertes. Pour la Ninja e-1, la dimension est tout autre. Voilà une moto vraiment verte (au sens écologique) qui ne va pas faire de bruit, sans jeu de mots et au premier degré. Car ce modèle est électrique !
Accompagnée du roadster Z e-1, la petite Ninja a l’honneur mais aussi la lourde responsabilité d’inaugurer la motorisation électrique au sein de la gamme d’Akashi. Le marché est en pleine ébullition du côté des bagnoles mais les excursions sont beaucoup plus timides en moto. Kawa peut-il donner l’impulsion qui déverrouillera le marché ? Cette électro-sportive va t’elle secouer le secteur ?
Elle veut déjà commencer par lui plaire. La veine Ninja est bien là, avec de la sportivité dans les lignes – pile poil calées sur celles de la 400 Ninja. Visage, carénage, habillage, c’est un authentique copier-coller mais ce n’est pas du tout la même sauce au niveau engrenage, qui sont soumis aux règles du voltage. Mais comme les 50 volts ne nous apprendront pas grand-chose, parlons plutôt en watt. Cette bécane électrique distribue... 5 Kw de puissance de traction.
Il n’y a pas de fautes de frappe. Cette Ninja n’est pas en adéquation avec son nom. Le pilote n’aura sous la main que 6,8 chevaux. Parfois 12 chevaux avec le boost durant 15 secondes. Mais tous ceux qui pensaient se faire allonger les bras au guidon d’une Kawa électrique n’en auront pas pour leur argent. Rien d’affolant dans le propulseur, quel que soit le mode sélectionné.
Car il y a plusieurs façons de se mouvoir avec cette E-1. Kawa a combiné plusieurs lois dans le système afin de “donner plusieurs visages” à sa e-moto :
- En mode ECO, la Ninja E-1 plafonne à 62 km/h / avec l’e-boost : 72 km/h
- En mode ROAD, la vitesse max est repoussée à 85 km/h / avec l’e-boost : 99 km/h*
- Avec la fonction WALK, la vitesse est de 5 km/h en marche avant et 3 km/h en marche arrière.
Mieux vaut tout de même ne pas trop se servir de l’e-boost sous peine de voir les 72 bornes d’autonomie fondre comme neige au soleil.
Ce sont les mêmes performances que le Z e-1. Logique car les deux engins partagent la même plate-forme. Mais autant l’on pouvait comprendre ce genre de prestations sur un roadster urbain, autant la frustration sera amère sur une machine à la silhouette engagée et dynamique.
Dac’, un moteur électrique est plus consistant à “bas et mi-régimes” que son alter-ego thermique. Mais bon... ce modèle est le moins puissant de la gamme Ninja ; tout en étant annoncé à un prix supérieur à celui de la 650.
En récupérant la base de la 400 Ninja, l’e-1 “sport” s’appuie ainsi sur un cadre treillis en acier, lequel tient une fourche de 41 mm, un amortisseur réglable en précharge, des petits pneus de 100 et 130 mm sur des jantes de 17 pouces, un disque de frein par roue et un bonus dans le dos : à la place du moteur et de la boite à air, deux batteries (amovibles) de 30Ah chacune prennent place et libère un peu d’espace au-dessus afin d’offrir 5 litres de coffre.
Avec une ligne d’échappement en moins et un moteur beaucoup simple et compact, la moto perd beaucoup en poids. Dommage que les batteries fassent repartir l’aiguille sur le côté de la balance. La Ninja e-1 peut tout de même annoncer qu’elle est la plus légère de la fratrie avec 140 kg. C’est un gain de 28 kg depuis la 400. Mais au final, elle ne fait que 8 kilos de moins qu’une 125. A laquelle elle ne pourra faire l’aspi’.
Avec la Ninja e-1, les curieux du secteur pourront découvrir une nouvelle façon de combiner moto, écologie, silence et frustration. La position de conduite gentiment sport et le design bien plus marqué donneront des crépitements dans la main gauche.... qui devront se satisfaire de performances très modestes.
Notons que la machine est équipée d’un bel écran TFT couleur avec communication Bluetooth, d’un système de régénération au freinage, qu’il faut un peu moins de 4 heures pour charger complètement les batteries et que les e-1 proposent ce qu’aucune Kawasaki n’eût proposé avant elles : pas de pollution, pas de carburant sur les doigts, pas d’embrayage, pas de sélecteur, pas de vitesses. Un cocktail toutefois difficile à faire passer pour un tarif de 8 763 euros ; porté à 8 999 euros avec le chargeur.
M.B - Photos constructeur
* 99 km/h ? Pourquoi pas plus ? Parce que les Kawasaki e-1 sont bridées à cette vitesse pour le marché européen.