Fiche moto ApriliaRSV4 1100 Factory 2024 A la poursuite du feu
L’Aprilia RSV4 fait partie de ces motos dont on ne cesse de clamer la grandeur. Parce qu’elle est belle, que son moteur vous prend aux tripes, que son potentiel est stupéfiant, qu’elle avale les courbes à la vitesse du son, que le cœur de l’Italie tape dans ses artères…
Tout ce qu’il faut pour avoir un mélange de feu et d’adrénaline dans les mains de chaque pilote. D’autant que le V4 a bouffé l’Euro5 sans perdre une goutte de puissance. 217 chevaux au taquet, prêt à vous encastrer la ligne droite dans la cage thoracique. Parmi les bonus de son évolution, une cuillérée à soupe de cylindrée (+ 21 cm3) adjuve quelques Nm de couple ainsi que des valeurs de puissance atteinte un peu plus tôt dans les régimes moteur.
Au sommet de la gamme, la déclinaison Factory est là pour optimiser les performances. On ne touche pas au moteur, il est déjà débordant de watts. C’est coté châssis et déco que ça se joue. A la neutralité de la RSV4 standard, la Factory confronte des couleurs plus suggestives, plus sanguines, plus racing. Mais quel dommage que n’ait pas été reconduit le pot Akrapovic. La bande son, quoique déjà bien mélodieuse, ne mérite qu’à enchanter davantage.
Passons à la dotation proprement dite. Fidèle à sa tradition, la Factory s’équipe de jantes allégées en aluminium forgé. Un plus pour l’agilité, vu le gain de poids sur les masses non suspendues.
L’autre point clé, c’est l’équipement Öhlins. On trouve à l’avant une fourche inversée de 43 mm NIX et pour l’arrière un amortisseur TTX, tous deux équipés de la technologie semi-active Smart EC 2.0.
Tout est réglable (compression – précharge – détente) en mode automatique ou manuel. En auto, vous sélectionnez l’un des 3 modes puis l’électronique reconnait les phases pilotage pour adapter l’amortissement en conséquence. En A1, l’unité de contrôle calibre les éléments pour une utilisation sur circuit en pneus slicks; le mode A2 se destine pour un pilotage avec des pneus moins exclusifs, sur revêtement plus ou moins régulier; le A3 se veut plus routier, avec une hydraulique plus libre.
En manuel, on a aussi droit à 3 cartes mais sans assistance dynamique. Avec les modes M1, M2 et M3, les profils sont similaires aux A sauf que les réglages ne s’adaptent pas en continu. Ensuite, le pilote peut affiner chaque paramètre en fonction de son feeling et de son XP.
Tout se règle au commodo et via l’interface OBTi sur l’écran TFT de 5 pouces. De là, c’est un véritable avion de chasse qui se paramètre. Car en plus des suspensions et de l’amortisseur de direction Öhlins à gestion électronique, la RSV4 1100 fourmille d’assistances: shifter à double sens, 6 Modes de conduite (3 piste – 3 route), plusieurs cartographies moteur, contrôle de traction, contrôle du frein moteur, contrôle du wheeling, assistant au départ, limiteur de vitesse dans les stands, ABS actif en courbe, anti-stoppie et régulateur de vitesse. Un gros pack nommé APRC, désormais de 5ème génération.
La Factory a pris 3 kilos depuis la génération précédente. Mais a gagné un carénage plus aérodynamique, plus protecteur, des winglets intégrés, des phares à signature LED avec fonction d’éclairage dans les virages, une selle plus basse de 9 mm grâce à la forme du nouveau réservoir, des repose-pieds abaissés de 1 cm et un empattement un poil plus court.
Le châssis évolue principalement au niveau du bras oscillant. Le renfort passe désormais en dessous tandis que la simplification des éléments soudés permet de gratter 600 grammes. Ce schéma augmente la rigidité de 30%. Quant au cadre, il conserve ses qualités et la possibilité (rare) de pouvoir repositionner le moteur, de modifier l’angle de colonne et la hauteur du point de pivot du bras oscillant. Le freinage demeure dantesque avec ses pistes de 330 mm gniakés par des étriers Brembo Stylema. Pour optimiser leur refroidissement, Aprilia propose en accessoires des conduits afin de canaliser l’air vers ces pinces monoblocs. Comme d’hab, le frein arrière sert surtout de «ralentisseur» et de correcteur de trajectoire avec son disque de 220 mm secondé par un étrier à 2 pistons.
La Factory se rapproche un peu plus du graal qu’elle s’est fixée: une efficacité d’enfer sur piste. Faisant fi de toute contrainte «compétition» depuis qu’elle est passée en 1100 (2019), ce météore progresse avec velléité en même temps que sa silhouette se dynamise. Les RSV4 attaquent une nouvelle génération, avec une fièvre à fleur de carénage.On pourra griser un peu la mine en sachant qu’une RSV4 Factory n’a plus un échappement qui montre fort sa griffe ou que les pièces en carbone ne soient plus invitées. Le sourire revient avec l’efficacité dont est capable la plus aboutie des hypersports de Noale. Comme la RSV4 standard, cette Factory ne peut plus aller fristouiller en compétition; le plaisir de la piste sans autre enjeu prévaut, avec en ligne de mire son propre chrono. L’Aprilia se présente comme l’un des meilleurs outils actuels pour le déglinguer.
M.B - Photos constructeur