Fiche moto ApriliaRSV4 1100 Factory 2019 Quand foncer ne suffit plus
C'était ouvrir la boite de Pandore que de s'affranchir de certaines règles. Orbitant autour de la barre des 200 chevaux, les hypersport semblaient avoir trouvé une sorte d'équilibre dans la folie. Sauf que Ducati a bousculé les interdits avec la 1299 Panigale. Un missile avec plus de cylindrée pour plus de puissance... pour la route. Pendant qu'une version homologuée restait dans les clous pour satisfaire les lois de la compétition.
Le couvert fut remis avec la 1100 Panigale V4. Dès lors, les verrous devenant illusions, qui s'empêcherait de basculer dans la démesure ? Aprilia, le meilleur ennemi italien, s'engouffre à son tour dans le vertige en sur-motorisant la RSV4. Des watts de partout et du bonus en dynamique.
N'attendons pas et affolons les sens. En tapant son 4 cylindres en V à 1078 cm3, la marque de Noale offre un impressionnant 217 chevaux à la 1100 RSV4 Factory. Dément. Une cuillérée de plus que la Panigale V4, 16 de gagnés par rapport à la 1000, 89 de rajoutés depuis la première RSV. Il n'est plus la peine de se demander si une limite existera.
Avant de tenter de résister à la redoutable puissance de l'Aprilia, voyons ce qu'on fait les motoristes. Pour trouver du volume, suffit de pousser l'alésage de 78 à 81 mm ; la course demeure identique, avec 52.3 mm. C'est la même recette employée que pour la mutation de la Tuono en 2015. Gros gagnant également de l'opération, le couple, en hausse de 0.7 mkg pour un maxi de 12.4 mkg.
On a conservé l'angle du V4, le taux de compression, son grondement rauque et sec. Puis plongé les mains dans le bloc pour améliorer pas mal de composants. Listons vite fait : nouveaux pistons, lubrification d'huile à double jet et débit augmenté, distribution optimisée pour les soupapes d'admission, support de papillon d'injection plus aérodynamique, nouvelle cartographie, rupteur à 13 600 trs, cinquième et sixième vitesse rallongées, électronique APRC re-calibrée et échappement revu. Le nouvel agencement du collecteur, l'œil n'y prêtera guère attention ; mais le silencieux Akrapovic en titane fourni en série, ça se voit et ça s'entend.
0 - Go. Sous le feu de son moteur, la RSV4 1100 Factory s'offre 305 km/h, après une poursuite des 200 km/h atteint en 7,5 secondes depuis le départ. Soit approbativement le temps qu'il faut pour lire cette phrase, la précédente, et trouver une montre pour le vérifier. 200.
Bout de la ligne droite... déjà ? Mais attendre une seconde de plus, choper les freins, encaisser les G, virer, ressouder. La confiance dans le châssis peut-être totale. Depuis sa sortie, la RSV4 est une déesse de la partie-cycle. Jantes forgées, cadre périmétrique et gros bras oscillant (plus rigide ici) en alu sont irréprochables. D'autant que sur les versions Factory (et RF), la position du moteur, l'angle de colonne et le point de pivot du bras oscillant sont réglables. Ajoutez-y des éléments de suspension Öhlins totalement réglables également et elle s'affiche comme l'un des meilleurs outils de la production. Sur la 1100, la fourche inversée gagne 5 mm de débattement pour 125 mm de course. On retrouve le monoamortisseur TTX et un amortisseur de direction, tous deux aussi suédois. De nouvelles bagues de direction et un empattement réduit de 4 mm rapproche le pilote de l'avant pour davantage le charger. Aprilia a voulu augmenter le contrôle, la stabilité, sans nuire à l'agilité.
Bondir entre les virages, transformer la puissance, ne pas laisser s'enfuir le chrono, cherche un autre dixième.... Et m....... Loupé le repère de freinage. Vite, écraser le levier jusqu'à meurtrir les étriers Brembo. Qui rigolent de l'exercice. La RSV4 1100 Factory profite de son évolution pour troquer les M50 déjà excellents contre des Stylema, encore plus efficaces. Du mieux est encore possible en piochant des écopes de refroidissement en carbone dans le coin des options. Matériau que l'on retrouve pour le garde-boue avant, certains panneaux latéraux, et les ailerons.
Oui, des ailerons, ou widgets. Comme en MotoGP et comme sur la série spéciale RF Limited Edition. Aprilia transfère ainsi son savoir-faire développé sur la RS-GP, dans le but d'augmenter la stabilité à haute vitesse grâce à l'appui généré. En échange, la silhouette en perd de sa superbe finesse. Le coloris sombre cherche à mettre en valeur les matériaux nobles de la machine. Mais quelle tristesse ! Surtout face aux décos racing que sait habituellement nous concocter le constructeur.
Toutes les modifs doivent avoir une incidence sur le poids..... Oui, mais à la baisse. Avec son pot Akra et une batterie au lithium, cette RSV4 descend à 199 kilos. Commençons à avoir peur d'emmener un missile pareil sur la route. Sauf que....
Sauf que l'électronique veille au grain. Le pack d'assistances APRC en est à sa quatrième génération, comprenant :
- ATC: Aprilia Traction Control , le contrôle de traction, réglable en course sans relâcher les gaz, sur 8 niveaux
- AWC: Aprilia Wheelie Control , le système de contrôle de wheeling , réglable sur 3 niveaux, Il peut être ajusté en course sans couper les gaz, comme l'ATC
- ALC: Aprilia Launch Control , le système d'assistance au départ réglable sur 3 niveaux.
- AQS : Aprilia Quick Shift , shifter actif à la montée et à la descente des rapports.
- APL: Aprilia Pit Limiter, le limiteur de vitesse dans les stands.
- ACC: Régulateur de vitesse..
A présent, la box contient aussi l'ABS cornering (actif en virage) et le RLM, un anti-soulèvement de la roue arrière au freinage.
On trouve aussi trois modes de conduite, Sport – Track – Race, délivrant tous la même puissance mais pas de la même façon.
Tous les réglages et les infos transitent via l'écran TFT, plus lumineux sur la 1100. Une nouvelle petite virée au rayon accessoire permet de choper la plate-forme multimédia MIA. Celle-ci permet de connecter un Smartphone en Bluetooth puis de définir les réglages de la machine virage par virage ; digne de la compétition à haut niveau. Il y a aussi de l'info-divertissement, plus la possibilité de gérer les appels ou autres babioles.
La course à la puissance est relancée. Cette fois sans s'encombrer des limitations réglementaires de cylindrées. Kawasaki joue perso, avec un compresseur. L'Italie trace une nouvelle voie, très tentante pour trouver des watts. Cette Aprilia RSV4 1100 Factory gagne du moteur ainsi que des améliorations sur de nombreux points. La compétition lui est exclue, tandis que les voies de la surtension sur routes et circuits sont élargies.
M.B - Photos constucteur
énormément déçu de cette machine que j'ai acheté neuve, certes elle sera prise en garantie, mais je ne la garderai surement pas suite à toutes ces galères...la meule a 2300km !!! Note : 2/5 Répondre à GREG