Fiche moto Bimota1000 TESI 2D 2007 Vue de l'esprit
Rarement l'industrie moto ne nous aura fabriqué machine aussi étonnante. Existe t'il un engin encore plus étonnant ? La Münch Mammut ? Non, même pas. Eventuellement l'Y2K à turbine d'hélico ou la Dodge Tomahawk... Et encore, ce sont surtout leurs motorisations de barjots qui ont frappé les esprits. La Tesi est une moto d'une autre espèce, dont les précédents se compte sur les doigts d'une seule main ; à savoir la Tesi 1D 1ere du nom de 1991, et la Yamaha 1000 GTS.
Car ce qui distingue ces modèles de façon étonnante, c'est leur train avant dépourvu de fourche télescopique. Comme sur la 1D, la Tesi 2005 utilise un système de bras oscillant, de moyeu directeur et d'un système de renvoi par biellettes complètement hallucinant. Plus compliqué, tu meurs ! Nous reviendrons plus profondément sur ce système dans la prochaine fiche sur la Bimota Tesi 1D.
Choc technique, choc visuel. Contrairement à son aïeule, la 2D défile sans son carénage. Une nudité provocante où le regard scrute et s'intrigue sur chaque élément. Le coeur de la Bimota est le twin desmodromique de la Ducati 1000 SS (N.R : la première Tesi de 91 avait eu droit à 2 versions du desmoquattro de la Ducati 851, de 103 et 113 ch). La mécanique est tout juste cachée derrière le porte-jarretelles qui fait office de cadre, soit 2 platines fortement ajourées en aluminium où viennent s'ancrer les 2 bras oscillants. De la poitrine s'échappe un appendice en carbone qui apporte l'air frais à la boite à air faite du même matériau. Un échappement sous la selle ? Bof, trop banal. Et comme le centrage des masses est une priorité pour la Tesi, le pot se retrouve sous le moteur, tel sur les Buell.
Autre caractéristique intéressante, la taille du bras oscillant. Généreusement dimensionné, trop même au vu de la puissance annoncée. Imaginez : quasiment une pièce de MotoGP pour supporter moins de 90 bourrins... Etrange, à moins que l'usine de Rimini n'ait prévu de faire évoluer la Tesi avec un moteur plus puissant.
Fini le détail, place à l'ensemble. La vision de la Tesi est celle d'une machine particulièrement complexe. Une véritable usine à gaz dont la notion de beauté reste très subjective. Mais faut-il ne retenir que cela de cette Bimota ? Regardez avec plus d'attention la fiche technique et en particulier le poids. Il y a de quoi rester interdit. 149 kg avec les pleins ! Exceptionnel. A peine le poids d'un trail et 30 kg de moins que la plus légère des sportives japonaises.
Ce poids mini permet de tirer grandement profit du caractère et du couple du bicylindre bolognais. Ses pulsations agitent le gros compte-tours analogique sur lequel se greffe un minuscule afficheur digital qu'on croirait piqué sur un vélo. Carrément un tableau de bord de proto. Une bonne dose de sensations et un grand coup de gaz plus tard, la 2D déboule à près de 230 km/h. Pas extraordinaire face aux surpuissantes nippones qui tapent le 300 mais pas mal du tout pour une machine de 86 ch, et de surcroît complètement à poil. Les Brembo n'ont aucun mal à freiner ce poids plume.
Maintenant, ce train avant très technique, qu'apporte t'il à la machine ? Et bien… La Tesi se balance facilement d'un angle à l'autre mais le pilote n'a pas suffisamment de feeling sur ce qui se passe sous les bracelets. L'avant ne communique pas assez d'infos sur le travail qu'il effectue. Pas l'idéal pour une sportive. Comme quoi, ce gros bordel n’a pas autant d'efficacité qu'on pouvait l'espérer.
Ne voyez pas la Bimota Tesi 2D comme une pistarde mais plutôt comme une création doublée d'un exercice de style. L'originalité prime, la technique intrigue et s'adresse aux passionnés de nouvelles solutions. Vu le prix, on est en droit de se poser des questions. En fait, 46 000 € n'est pas le prix de la moto mais celui de l'exclusivité.
2005
2006
2007
tant du point de vu technologique que du point de vue esthetique.
je la decriré commm une moto du futur Note : 5/5 Répondre à X A V
Dois-je vous rapellez les démonstrations effectuées par l'équipe JBB?? Note : 5/5 Répondre à Gonavone