Fiche moto Indian1250 Scout Bobber 2025 Dirty Scout
Tout constructeur américain se doit d’avoir un bobber. Le parfum du custom dépouillé, la légèreté d’une machine débarrassée du superflu, l’essence de l’essentiel adoubé par un style ramassé et méchant. La Scout possède cette corde à son arc, depuis 2018. Il est temps pour elle de passer à un nouveau chapitre.
Avec un plus gros moteur ! Elle devait en avoir marre de ses 95 chevaux, surtout quand elle voit le bloc du dernier Sportster envoyer une grosse louche de watts en plus. Indian a donc pris le bison par les cornes et profondément retravaillé le 1133 cm3. Après une augmentation de l’alésage de 5 mm, une forte hausse du taux de compression, une nouvelle injection agrémentée de corps plus gros et un cubage totale de 1250 cm3, le twin (baptisé SpeedPlus) progresse de 10 chevaux et gagne plus de 1 mkg.
105 chevaux dans le bide et un profil de voyou en parfaite descendance avec le Bobber d’hier. Le nouveau reprend tout : le petit capotage de phare en noir, la selle solo, les rétros inversés fixés aux extrémités du guidon et les garde-boues tronqués à coups de hache. Le nouveau chapitre est encore plus épuré avec la disparation des « sculptures » sur le V du moteur, un échappement unique, l’ablation des platines sur les bords du garde-boue arrière et le radiateur mieux intégré au centre du cadre.
Un élément discret et pourtant souffrant d’une mutation importante. Les Scout profitaient auparavant d’une structure en alu. Celle-ci disparait à l’avenant d’un très classique cadre tubulaire en acier à double berceau. Un retour aux valeurs usuelles de la catégorie. A ses cotés, fourche, amortisseur, roues et freins n’ont pas bougé. Même la course réduite de la suspension arrière (51 mm) a été réitérée – ce qui permet à l’assise de descendre et d’annoncer une des valeurs les plus accessibles du secteur, de seulement 665 mm.
Toujours une tronche patibulaire, cette Scout. Un regard, un geste, et elle semble vouloir cogner. Elle est pourtant loin d’être farouche. La Bobber est devenue la plus accessible des Scout. Si l’on veut rester fidèle à son esprit, il n’y a rien à ajouter.
Mais Indian agite subtilement tout un tas de gourmandises technologiques, à même de rajouter les assistances au pilotage qui colonisent une grande partie de la production motorisée. Pour avoir un contrôle de traction et des Modes de conduite, le genre de co-pilotes implantés en série dans quasi toutes les motos mid-size (et au-dessus), il faut se craquer la finition « Limited » à 1 000 roros. S’y ajoute le régulateur de vitesse et un écusson « Limited ». Un chargeur USB est aussi dans le pack… la précédente Scout Bobber 1133 en était dotée d’origine. Mesquin.
Le niveau suivant de finition s’appelle « Limited +Tech », coûte 2000 euros de plus que la Bobber de base, et rajoute le démarrage sans clé, d’autres coloris, la possibilité du bridage en A2, et un écran TFT couleur de 4 pouces – comme ceux implantés sur les FTR (presque toutes). Sa forme circulaire songe à un esprit classic mais derrière la vitre tactile de 10 cm, c’est autre chose. La plate-forme logiciel Ride Command permet d’avoir six thèmes d’affichage au choix, deux écrans de jauge, la gestion du smartphone par Bluetooth et une navigation embarquée.
Toujours ténébreuse et rebelle, désormais plus forte et technologique, fondamentalement prête à bouffer des sensations et des freluquets, la Scout 1250 Bobber confirme son statut « bad boy ». Mammouth & Piston en serait sous le charme.
M.B - Photos constructeur