Fiche moto KawasakiKLR 650 Tengaï 1991
"Elève douée mais peu motivée par la matière". C'est vraisemblablement le type de commentaire qui orna pendant longtemps la case « Poum Poum » du carnet de note de la jeune Kawasaki. Car si, comme ses camarades nippons, Miss Kawasaki a depuis toujours développé des gros trails, sa gamme a souvent laissé à désirer, non pas par la qualité de ses engins, mais plutôt par le nombre de modèles proposés.
A la fin des années 80, Kawasaki n'a que son KLR 650 et un fort méconnu 250cc à proposer à sa clientèle, quand les autres marques japonaises proposent une gamme complète et variée (trail endurisé, trail orienté rally, trail routier). Titillés par les Honda Transalp et autre Suzuki DR 750 S Big, la riposte des verts viendra, en 1989, sous la forme d'un trail routier conçu sur la base technique du KLR 650 : le Kawasaki KLR 650 TENGAÏ.
Solution de facilité, pourrait-on penser ! Mais le moteur est de conception moderne et bourré de qualité. Il aurait été dommage de s'en passer; monocylindre de 651cc, 4 soupapes, double arbre à cames en tête, refroidissement liquide. Il développe 48 chevaux à 6.500 trs/min pour 5,6 mkg de couple à 5.000 trs/min, d'une façon assez joyeuse. Largement de quoi vous emmener en voyage comme son nom le laisse à penser: Tengaï signifie le « Grand pays au delà de l'horizon ».
Pour transformer sont trail en trail routier, Kawasaki a pris choisi de diminuer le débattement de ses suspensions. La hauteur de selle y gagne et la partie cycle est un peu plus précise. La fourche s'écrase moins lors de freinages appuyés. L'équilibre stabilité/agilité de la KLR d'origine est bien là mais encore un peu amélioré. Malheureusement, aucune amélioration n'est constatée au niveau du freinage. Médiocre sur la KLR, médiocre il reste sur la Tengaï.
A l'arrêt la moto est plutôt sympathique. La ligne est originale et très moderne. La ligne de certains trails de la même époque a, soit dit en passant, beaucoup moins bien vieilli. On est bien loin de l'esthétique discutable des KLR 650, aux écopes de réservoirs taillées à la serpe et de sa tête de fourche grossière. De surcroît, Kawasaki a soigné les coloris (Blanc/Rouge, Blanc/Bleu, Noir/Bleu, Rouge/Rouge) et la déco de son trail routier.
La selle est accueillante pour le pilote et son passager; assez longue pour deux et assez rembourrée pour vider un réservoir (24 litres, soit environ 400 kms d'autonomie) d'une traite sans trop souffrir. Le carénage protège correctement le pilote pour autant qu'on se maintienne aux vitesses légales.
La Tengaï s'acquitte de toutes les tâches tant qu'on ne lui demande pas de traverser le pays sur le grand ruban d'asphalte à des vitesses prohibées. Le monocylindre comme tous ses congénères, n'apprécie guère les longues portions d'autoroutes à haute vitesse. Sa vitesse de pointe ne dépassant guère les 165 km/h, mieux valait se contenter d'un 130-140 afin de ménager le piston.
Plutôt robuste, le Tengaï nécessitait toutefois un entretien méticuleux. La chaine de distribution devait impérativement être contrôlée tout les 5 à 7.000 kms, ayant tendance à se détendre prématurément.
La Tengaï sera rapidement remplacée sur le marché français par la KLE 500 qui débarquera en 1991.
Tanthallas - Photos : Constucteur
1989
1990
1991