Fiche moto SuzukiGSX-8R 800 2024 Le prochain deal des sportives
Chouette, une nouvelle GSX-R. Ca fait bien longtemps que..... Non, stop, tu n'y es pas du tout. C'est la nouvelle GSX8-R. La consonnance est trompeuse mais tout se joue autour de ce 8. Le cubage, le positionnement, l'envie, la force ; l'arsouille ou la jovialité ?
Suzuki ajoute une sportive à son catalogue dans une cylindrée que n'a connu aucune Gex. Avec des spécificités dérivées de son roadster mid-size.
Vous l'aurez compris, la GSX-8R est construite sur la base du GSX-8S. Kawasaki ou Yamaha font de même avec les couples Z 650 / Ninja 650 ou MT-07 / R7. Outre la logique des couts qui intervient, cela permet de varier les plaisirs sans trop se casser la tête. Ce qui ne veut pas dire que l'on aura forcément un résultat similaire. La Yam se veut radicale, la Kawa davantage sport-GT. Du coup, elle va se fritter contre qui ? Essayons de voir ça ensemble.
L'allure est indéniablement sportive. Avec son nez pointu, ses ouïes creusées dans les joues et son carénage tendu, la GSX-8R pourrait fort bien passer pour une GSX-R de nouvelle génération. Sauf que certains indices ne trompent pas : des demi-guidons assez hauts, des pneus Dunlop Roadsport 2 plus typés route que sport, pas de cadre périmétrique en alu - On serait plutôt dans la définition des anciennes GSX-F. D’ailleurs, un indice aurait dû nous mettre tout de suite la puce à l’oreille. Les sportives pur jus de Suzuki se nomment GSX-R ; alors que cette bécane s’appelle GSX-8R. Un tout petit décalage logographique lourd de sens.
Cette Suzuk' n'est donc pas une pistarde. Elle est là pour apporter un frisson visuel à ceux tenté par la disposition du GSX-8S mais préférant une allure plus racée. La conception de la 8R se présente ainsi avec la greffe d'un habillage, accompagné de tout un tas de modifs.
Surtout coté suspensions. Les Kayaba du roadster sont remplacés par des éléments Showa, dont la fourche à gros piston SFF-BP. Aucun réglage n'est prévu, sauf la précharge de l'amortisseur. Mais si le matos d'origine est bon et bien paramétré, pas de souci. Surtout que la moto n'est pas destinée à du pilotage pur.
Les demi-guidons sont en aluminium forgé, et permettent de basculer le pilote sur l'avant pour mieux imprimer ses intentions au train directeur. La présence de l'habillage et de la bulle permettra de gagner quelques km/h, du style, et une certaine protection. Une fois cela dans les pognes, c'est avec le moteur des GSX-8S et V-Strom 800 que la conduite prend ses aises.
Un bicylindre que Suzuki prend soin d'exploiter dans toute sa dimension. Il faut qu'il aille partout. Ce 776 cm3 de dernière génération n'est peut-être pas le plus puissant de la catégorie mais il est vaillant et volontaire, rassurant de surcroit et permet d'être exploité sans arrière-pensée. Il développe 83 chevaux à 8 500 tr/mn. Loin des chiffres d'une Supersport (catégorie quasi disparue) mais dans les canons d'une moto dynamique et pas prétentieuse. Bien que le design donne envie de plus. C'est une bonne dizaine de bourrins en plus que la concurrence directe. Par contre, mieux vaut ne pas aller provoquer une Aprilia RS 660 - elles ne sont pas dans le même trip.
A part les suspensions, toute la structure de la GSX-8R est commune à la S. Une structure en tubes d'acier où le moteur participe à la rigidité, des disques de frein avant de 310 mm pincés par des mâchoires Nissin à 4 pistons, un seul piston pour l'arrière et son disque de 240 mm, un gros pneu arrière de 180 pour se flatter le derrière, un réservoir de 14 litres et une assise à double étage.
Et bien évidemment la plate-forme S.I.R.S pour l'électronique de bord. Avec les 3 Modes de conduite, un contrôle de traction, le shifter Up&Down, les solutions maison Easy Start (démarrage assisté) et Low RPM Assist (bas-régime moteur assisté), l'ABS, et le compteur TFT couleur de 5 pouces.
Suzuki reste à sa politique d'une conception sans esbrouffe, efficace, qui n'explose pas les budgets et au final rend les mêmes services pour 90% des utilisateurs.
Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, la nouvelle GSX-8R ne vas lancer le match contre la R7. Moins radicale, plus sportivo-GT, elle ira plutôt narguer la Ninja 650. Tous ceux qui attendaient une descendance à la SV-S 650 trouveront là une légitime prétendante, avec un peu plus de watts et sous un habit de pseudo GSX-R. Par contre, les fans de la Gex ne pourront trouver une suite à la saga des 600 ou 750 GSX-R avec la GSX-8R. Nous sommes dans un autre temps, les meules aussi.
M.B. - Photos constructeur