Fiche moto Suzuki1000 Katana 2020 Une icone découpe le temps
A son tour, Suzuki se lance dans le segment du néo-rétro. Comme d'habitude avec pas mal de retard et un choix entre la surprise et l'exercice. Pour marquer de son empreinte ce segment très à la mode, chaque constructeur puise dans son passé et le réinterprète avec une sauce plus ou moins épicée. Sous cette doctrine, quelle machine Suz allait-il sortir des limbes pour déclencher des vibrations temporelles ?
La 750 GSX-R ? Elle a certes gagné sa place au panthéon de la moto en 1985 ; mais elle revit quasiment chaque année avec des séries spéciales.
La RE-5 ? Une idée géniale mais un bide à l'époque. Et puis, quasiment tout le monde s'en fout du moteur rotatif aujourd'hui... La GS 750 ? La Van Van ?
Non, il faut un modèle qui a choqué les esprits, qui a secoué son temps, qui est devenu une référence pour certains ou pour tous. Et la moto qui correspondait le plus quand le défi fut lancé, c'est la KATANA !
Comme à l'aube des années 80, cette moto marque son territoire et sa différence par un design décalé. Suzuki a su habilement transporter l'étrange allure de la 1100 Katana vers son futur, dessinant un présent du même acabit. Ce bond temporel dicte l'apparat de cette 'Classique' : lignes tendues, robotiques, déviantes, elle se veut taillée par des coups de sabre, dont elle porte le nom. Le demi-carénage a bien pris soin de présenter l'élément le plus indiscutable (et tant discutée) que cette moto devait porter. Un phare bien carré, posé à la verticale et surtout coincé entre les diagonales de la tête de fourche. Effet garanti. Des LEDs s'occuperont de la luminosité.
Afin d'épurer sa poupe, plaque et clignos ont dégagés sur un support prenant son ancrage sur le bras oscillant. Un appendice que l'on retrouve sur de plus en plus de machines. On a ainsi une sortie d'assise parfaitement affranchie des lourdeurs obligatoires, où la selle bi-ton peut sereinement s'assoupir sur un feu aux gencives de vampire.
Le style est accompli, dirait-on. Sur la forme, alors que sur le fond... Miss Katana n'a pas totalement respecté l'esprit de son aïeule. Pourtant, comme elle, son être est fondé sur le gros roadster de la gamme. Sauf que Suzuki l'avait transformé à l'époque en Sport-GT. Une paire de guidon-bracelets allongeaient la position de conduite, permettant une allure sportive et un calvaire pour les avant-bras. La nouvelle génération offrira une position de conduite de roadster, plus décontract'... presque dommage ; quelque chose de typée aurait mieux convenu à la silhouette. Avis perso. Ce ne sera pas totalement la même que sur une GSX-S 1000, du fait de l'assise rehaussée de 10 mm, à 825 mm du sol.
Dans les années 80, le véritable nom de la grosse Katana était GSX 1100 S. Aujourd'hui, sa ‘revival' est techniquement basée sur la 1000 GSX-S. Amusant comme les appellations savent ironiquement traverser les époques. Partie-cycle comme moteur auront ainsi peu de critiques à essuyer. Le gros 4 cylindres provient d'une ancienne GSX-R 1000, bien sûr retravaillé pour un usage et un agrément roadster. Avec 150 chevaux, une rondeur et une consistance toute Suzuki, ce bloc est un compagnon de puissance de fort bonne compagnie. Moins explosif que la dernière génération d'hyper-roadsters, il s'en montre plus rassurant mais encore assez fort pour arracher des paires de molaires.
Etroitement dérivé lui aussi d'une GSX-R 1000, le cadre périmétrique en aluminium sait faire vaillamment le job, aidé par une fourche inversée Kayaba de 43 mm entièrement réglable ainsi qu'un amortisseur arrière du même manufacturier, réglable en précharge et détente. Comme il faudra bien freiner à un moment ou un autre, deux disques de 310 mm sont prêts à souffrir sous les assauts des pinces Brembo à 4 pistons.
L'électronique embarquée ne diffère pas non plus. Avec un jeu de cartes en silicium comprenant l'ABS, l'Easy Start System et un contrôle de traction à 3 niveaux, désactivable. Le minimum syndical aujourd'hui, pendant que la concurrence ne cesse la surenchère avec des ABS actifs en courbe, des modes de conduite, des anti-machins de partout. Suzuki laisse encore pas mal de confiance au pilote, tout juste un peu moins qu'un Z 1000.
On regrette que la Katana ne profite pas de quelques bonus, afin de marquer une différence technologique à la conduite. Kawa l'a bien fait avec sa Z 900 RS, mieux équipée à ce niveau-là que sa sœur Z 900.
Pas de capteurs en plus, point de neurones supplémentaires... Mais tout de même un nouveau tableau de bord, spécialement pour elle. Une dalle numérique du format de celle des dernières 1000 GSX-R, emplie d'une charte graphique propre. Les infos sont nombreuses, rien ne manque, et la petite touche appréciable fera sa fierté : le logo japonais ? au démarrage.
Le réservoir semble avoir été emprunté au dos de Robocop. Son dessin s'harmonise entre le passé et la plastique de la Katana, avec hélas une punition surprenante. Il embarque 5 litres de carburant en moins. Avec 12 litres de contenance totale, l'autonomie risque de devenir une préoccupation. On pourrait le voir comme un autre hommage au passé : qui se souvient du rayon d'action réduit de la 1000 TLR, où l'angoisse vous gagnait une fois dépassé les 100 km sur le trip du compteur ?!?
Autre petite sanction, plus anecdotique, l'habillage vintage posé sur cette GSX-S l'alourdit de 5 kilos. Pas d'inquiétude – 215 kilos, cela demeure raisonnable. Dans les canons des roadsters japonais.
Suzuki aurait pu secouer bien plus tôt le marché ; le concept-bike Stratosphère ayant balisé le terrain, cette Katana aurait eu un impact nettement plus fort en débarquant dans la foulée de la BMW NineT. Il n'est pas trop tard mais le sabre arrive pendant la bataille, avec plus de difficultés pour s'imposer. De surcroit, certains n'y verront qu'un GSX-S 1000 rhabillée. Ce n'est pas faux, mais quel rhabillage ! Car avec lui, le roadster Suzuki possède enfin de quoi se faire remarquer au niveau style – les versions standard et F manquant vraiment de sex-appeal. Du coup, cette 1000 Katana pourrait bien surprendre sur un terrain où on ne l'attend pas.
Point anecdotique et pourtant équivoque, la 1000 Katana est la néo-rétro la plus puissante du moment, et de loin.
M.B - Photos constructeur
du bonheur que du bonheur,
le réservoir est un peu petit mais bon on lui pardonne Note : 5/5 Répondre à Katana7541
Faut que j'aille l'essayer ainsi que la 1050 V-Strom !
J'ai toujours aimé la marque Suzuki (RG 500, GS1000S, 750GT ...) Note : 5/5 Répondre à Alain81
Merci pour vos réponses!
V Note : 5/5 Répondre à Pierrot
Le moteur bien connu ne devrait pas me donner de mauvaises surprises !
J'ai hâte de l'avoir !!
Théo. Note : 5/5 Répondre à Théo
Si on aime ou pas, il fat essayer avant de juger....
Moi c\'est fait.
Choqué, abasourdi, émerveillé et finalement ... TOTALEMENT CONQUIS.
J\'en ai acheté une et j\'ose le crier haut et fort..... LA MEILLEURE MOTO DE MA VIE Note : 5/5 Répondre à olaphe
Suzuki bordel , sortez une nouvelle 1400 gsx tellement de monde l'on réclamez mais arrêté avec vos reliques... Note : 1/5 Répondre à Picfeu
Je suis sûr que quelques préparateurs vont nous améliorer le look de ce guidon . Note : 5/5 Répondre à Milpat87