Fiche moto Triumph1200 Bonneville Bobber Purple Stealth Edition 2024 Rage against the machine

On ne va surtout pas (se) demander pourquoi Triumph a rajouté le déterminant "Stealth" (discret) à une moto qui ne demande qu’à se faire remarquer. Que ce soit par sa silhouette violente, son réservoir couleur "Purple" ou sa face de gangster rocailleux, ce Bobber en édition spéciale déménage les yeux sans sommation.
A chaque année sa collection Triumph. L’an dernier, c’était du chrome. En 2024, ce sera un dégradé sur le réservoir ; avec un nuancier plus ou moins trash suivant la moto. Le 1200 Bobber présente le look le plus rock de la bande, avec un noir fugace qui transitionne rapidement vers un violet à la limite du punk. Voila une moto que l’on verrait bien sous les assauts de guitare de Green Day, Offspring ou Prodigy.
Seul le traitement de la citerne à carburant justifie la spécificité Stealth. Comment qui font chez Triumph ? Le processus commence par l'application d'une couche de base de "Silver Ice" métallique à la finition miroir, suivie d'un dégradé de graphite "Sapphire Black" placée avec précision, du plus foncé au plus clair. Enfin, un vernis teinté translucide est appliqué en plusieurs couches pour obtenir une couche de finition riche et profonde.
Voilà pour la technique. Sur le terrain, sous le soleil ou sous les projecteurs, le gros atout de ce travail, réalisé à la main, est une perception différente de la couleur suivant l’angle de vue ou les conditions lumineuses. Le Bobber est justement un custom qui aime se faire mater un peu de partout. Tout y concoure : le gros train avant, ce sulfureux postérieur épuré avec la selle en suspension, le train arrière faussement hardtail, les silencieux biseautés, le moteur droit comme un i et qui semble prendre toute la place.
A première vue, ce twin semble être un monstre. Le 1200 inscrit sur le bloc, complété de la mention HT (pour High Torque), tonne telle une menace. Il ne sort pourtant que 78 chevaux. Sa force est ailleurs. C’est davantage sur son couple et ses sensations que se joue les émotions, avec une présence digne d’un gros molosse à la poursuite d’un lapin. Le couple maxi de 10,8 mkg est atteint à seulement 4 000 trs, c’est dire.
Le Bobber a peut-être l’air de sortir d’un gang américain des années 60 mais ses dessous sont très actuels. L’accélérateur est de type Ride by Wire, les phares sont à LEDs, et les aides au pilotage sont bien planqués mais présentes, avec un régulateur de vitesse, l’ABS, un antipatinage déconnectable et deux Modes de conduite.
Pour rouler macho, solo, sans imbroglio, avec cette tartine de LSD sur le réservoir, le Bobber Stealth Edition vous demandera 800 euros de plus que le modèle classique – je veux dire Modern Classics.
M.B - médias constructeur