Fiche moto YamahaR 125 2024 "Ce tracé que je renifle..."
La R125 donne tout pour se faire une place sur le podium des sportives. Du bout de son museau jusqu’au fond des connexions électriques, elle présente des arguments que l’on a du mal à imaginer à ce niveau de cylindrée. Pour le bien ou pour le mieux ? Ou tout simplement pour la frime ? Voyons ça.
De prime, la jeune sportive de Yamaha a voulu pousser encore plus loin le mimétisme avec ses grandes sœurs. Les phares se sont encore plus effilés, offrant le regard mirifique des R6 et R1... ou plutôt celui de la R7, avec cet appendice globuleux et lumineux encastré au milieu de la prise d’air centrale.
La R125 a aussi revu ses carénages latéraux, avec des volumes moins aiguisés. Comme pour offrir une nouvelle vie à sa petite vaurienne, le constructeur a redessiné tout son habillage. Garde-boue, coque arrière ajourée et élargie, flancs de dessous de selle, forme des cale-pieds passagers, réservoir, compteur – il n’y a guère que les roues qui ont survécu au passage de génération.
A ce propos, la population actuelle a des appétits exigeants quant au digital. Yamaha a justement lancé la généralisation des écrans TFT sur sa gamme, au pas de charge cette année. La R125 en profite sans retenue, avec une belle dalle couleur de 5 pouces (la R1en est encore à un format de 4,3”). Pourvue du Bluetooth, l’instrumentation peut s’appairer à un smartphone et permettre au pilote un tas d’interactions grâce à l‘appli Yam : consultation des paramètres de bord, notifications d’appels et de messages...
Mais ce n’est pas là que le cockpit s’exprime le mieux. Entre ses 127 mm de diagonale, il a prévu d’informer son pilote selon deux thèmes d’affichage. Un coté “Street” pour les matins brumeux, avec la vitesse et un compte-tours à segment / et la phase “Track”, qui correspond synergiquement à la plastique de cette R. La moto s’affiche alors avec un chrono, un barregraphe plus sportif et programmable, et un listing pouvant mémoriser 25 tours de circuit. Là, on plonge dans l’ambiance de l’adrénaline.
La panoplie est loin d’en rester là. La R125 veut VRAIMENT montrer que son truc, c’est le sport. Non seulement elle est précâblée pour recevoir un shifter mais en plus, elle est équipée en série d’un contrôle de traction ; désactivable. Sur le CV, ça en jette ! Mais à quoi bon ?
N’oublions pas que c’est une 125 cm3. L’argumentation marketing doit quand même relativiser les performances de l’engin. Même si son moteur possède une admission variable VVA et se montre l’une des plus réussis du marché, il n’en demeure pas moins pourvu de 15 chevaux. Pas vraiment la meule de Razgatlioglu. A moins de chausser la bécane avec des pneus en bois, il va falloir d’étranges conditions pour déclencher le contrôle de traction.
Mais ce n’est pas le cas ; ce sont des Michelin Pilot Street pour tenir le parquet.
Nouveau té de fourche, commodos inspirés des commandes de la R1, faciès menaçant, la R125 ne ménage pas ses effets.
Elle conserve cependant quasiment tous les dessous de sa devancière. A ne pas s’en plaindre, car elle bénéficie d’un très bon châssis, facile et efficace. Le cadre Deltabox en acier et la fourche inversée de 41 mm connaissent leur job, tandis que le frein avant de 292 mm à étrier radial sait comment stopper la Yam. On note toutefois une réduction de l’empattement de 30 mm, ce qui devrait la rendre encore un peu plus agile.
La moto conserve également son embrayage antidribble, son bras oscillant en alu, son poids de 144 kilos et sa tendance taciturne en coloris. En revanche, elle a perdu la protection du levier de frein. C'est anecdotique mais c'était sympa ce petit clin d'oeil à la compet'.
L'R de rien, la 125 en est à sa quatrième génération. Sa ressemblance avec les membres plus musclés de la famille s’est accentuée et sa dotation en électronique suit la même tendance. Un peu trop peut-être !?! Mais cela lui permet de présenter fièrement son pedigree.
M.B - Photos constructeur