Fiche moto ApriliaRS 457 2024 Nouvelle cible pour Noale
Avec surprise, Aprilia se jette dans la bataille des 400. Certes, le constructeur italien est un spécialiste des machines de sport ; et l’arrivée d’une nouvelle RS est synonyme de belles parties de plaisir...
Sauf que les RS ont toujours été orientées vers une définition accrue de la performance. La RS 250 était une petite pistarde lâchée sur route, la RSV 1000 mouchait la Ducati 916 et tenait tête aux hypersports japonaises, la RSV4 calmait toute la catégorie avec son super moteur et son châssis de ouf (et ça continue avec la dernière génération). Bref, que vient faire Aprilia dans une cylindrée pas franchement affriolante ?
C’est que le secteur commence à être dense. Entre la KTM RC 390, la Yamaha R3, la Kawasaki Ninja 500, la CF Moto 450 SR et les sportives chinoises prêtes à débarquer (Benelli 400 Tornado, Kove 400 RR, BMW G 310 RR / TVS Apache 310 RR, Voge 300 RR, et j’en passe), le marché montre son potentiel ; surtout en dehors de nos frontières. La mondialisation se joue là, en Asie, où le pouvoir d’achat favorise les moyennes cylindrées. Entre vendre une RSV4 par an ou plusieurs milliers de 400, le choix est vite fait.
Et puis, il y a le WorldSSP 300 – cette jeune vitrine du championnat du monde Superbike où Kawasaki figure sur la moitié du plateau. L'envie d'en découdre n'est pas loin.
Ce qui nous amène à cette nouvelle RS 457. Généalogiquement, elle comble le gap entre la RS 125 et la RS 660. Entre l’une pas franchement puissante (15 ch) et l’autre déjà bien tapée (100 ch), le fossé est énorme. Avec son bicylindre de 47 ch, ce guépardeau trouve naturellement sa place dans la famille et se calibre pile-poil pour la catégorie A2. Le moteur est doté du refroidissement liquide, deux ACT et 4 soupapes par cylindre.
Où la moto de Noale joue l’une de ses cartes maitresses, c’est du côté du poids. Avec 159 kg à sec et 175 prête à rouler, elle revendique le meilleur rapport poids/puissance du segment. En vérifiant quelques chiffres, l’on constate que la Katoche et la Kawa font mieux. Toujours optimistes et surtout chauvins les Italiens.
En revanche, l’Aprilia avance des solutions techniques bien plus appréciables. Elle est la seule à proposer un cadre périmétrique en alu, où le moteur joue une fonction porteuse. Un schéma identique de celui de la RS 660. Sa dotation électronique est aussi de meilleure facture, avec une commande des gaz ride-by-wire, un contrôle de traction à 3 niveaux + off, trois Modes de conduite, un ABS à double canal et désactivable sur l’arrière, un écran TFT couleur de 5 pouces, un phare avant à LEDs avec signature lumineuse DRL, des commodos rétroéclairés et un shifter en option. Pas mal du tout pour une 400 !
Une vraie RS 660 en réduction, avec moitié moins de puissance et d’électronique. Son design est aussi très proche, avec le même regard et une silhouette très inspirée. Aprilia lui a quand même donné des spécificités pour qu’elle revendique sa propre identité. Les lèvres d’admission d’air sont plus présentes, chaque phare présente des paupières, des ouïes sont présentes sur les joues de la tête de fourche et les panneaux latéraux sont légèrement différents.
Comme la 457 ne profite pas d’autant de patate qu’une 660, pas la peine de lui adjoindre un gros freinage. Elle devra se contenter d’un seul disque de frein par roue (320 mm / 220 mm) avec des étriers ByBre (du Brembo low-cost) ; 4 pistons à l’avant avec fixation radiale / 1 à l’arrière.
La partie-cycle est noble coté cadre mais plus roturière autour. Il faut bien faire des efforts. Le bras oscillant est en acier, les suspensions n’offre que la précharge comme réglage ; Les pneus sont des Protorq Extreme HR (de chez TVS – Inde). De quoi rouler mais pas crâner à la terrasse du café.
La fourche inversée de 41 mm commencera à guider la trajectoire puis la finesse des pneus (110 AV / 150 AR) devrait offrir une bonne agilité à la RS 457. La position de conduite s’annonce conciliante avec des demi-guidons placés au-dessus du té de fourche.
La RS 457 s’est donnée de quoi plaire au public A2 et provoquer des émotions à une bonne partie du marché A2. A la fois sportive et routière, elle arrive dans un marché qui s’étoffe nettement. Mais attention, ce n’est pas une lame aiguisée comme peut l’être la nouvelle Kawasaki ZX-4RR, véritable pistarde avec un 4-cylindres presque 2 fois plus puissant ; et bien plus cher.
Face aux machines déjà en place, l’Aprilia avance des arguments solides. La confrontation s’annonce mordante.
M.B - Photos constructeur