Fiche moto ARC VehicleVector 2020 La naissance du faucon
Qui se souvient de Jesse Mach et de Norman Tuttle ? Même les fans des années 80 auront du mal. Dans le premier épisode de cette série kitch, les deux personnages constituent l'équipe aux commandes du Tonnerre Mécanique (Supercopter ou K2000 version moto).
35 ans plus tard, ce serait presque un nouvel épisode, plus crédible, que nous proposerait la société britannique ARC avec sa moto électrique Vector.
Futuriste à plus d'un titre, la Vector se distingue sur de nombreux points. Son prix déjà, délirant comme celui d'une série spéciale MV-Agusta. A 90 000 livres soit près de 100 000 euros, le ticket d'entrée la réserve aux collectionneurs, princes saoudiens ou stars du show-business. Le prix se justifie par les technologies employées et la forte interactivité entre l'homme et la machine.
Le plus étonnant aux premiers abords, ce n'est pas son moteur électrique de forte puissance (138 chevaux et 40,5 mkg), sa tronche de robot médical ou son arrière exceptionnellement épuré. C'est son train avant qui nous interpelle. Comme le furent les audacieuses Bimota Tesi ou Yamaha GTS, la Vector se désintéresse du principe de la fourche, au profit d'un bras oscillant en carbone avec système de moyeu directeur dans la roue. A l'avant comme à l'arrière, ce sont des éléments Öhlins spécifiques qui se chargent de l'amortissement ; totalement réglables, comme il se doit.
Du beau matos, comme on en trouve partout pour la construction de cette moto : étriers de frein Brembo Stylema, profusion de carbone pour le cadre monocoque, les jantes BST et une bonne partie de l'habillage, présence d'aluminium de qualité aéronautique et de cuivre, phares à LEDS, pièces usinées et gravées.... De quoi réduire le poids à 220 kilos. Ceci n'est qu'une dotation standard – vu le niveau de tarif et d'exigence, chaque client aura droit à un haut niveau de personnalisation.
138 ch, disions-nous. Restons dans les chiffres. L'ARC Vector annonce 200 km/h en vitesse de pointe, un 0 à 100 km/h en 3.2 sec, 399 volts dans le moteur et jusqu'à 436 km d'autonomie. En utilisation courante, le périmètre d'action sera moins étendu. Qu'à cela ne tienne : la batterie d'origine Samsung de 16,8 kWh est censée se recharger en 40 min avec le chargeur approprié.
ABS, contrôle de traction, trois modes de conduite (Urban – Sports – Euphoric) sont dans la panoplie. En détail, elle se montre bien plus complète que cela, pour mettre en symbiose le pilote et la machine. Pas de compteur sur elle ! La Vector fait un bond de plusieurs années voire davantage. Les infos sont affichés façon pilote de chasse grâce au casque Zenith spécialement conçu pour elle. Pas besoin de rétros non plus ; la caméra arrière s'enclenche automatiquement quand il y a quelque chose dans l'angle mort et peut projeter l'image via l'affichage tête haute.
Le casque, la moto, et la veste sont un tout. Relié les uns aux autres et transitant les infos récoltés par les capteurs, radars et caméras, ils agissent ensuite comme une seule entité. Le casque peut se piloter à la voix ou via une appli Smartphone, sa visière affiche ce dont on a besoin (vitesse, GPS, etc), pendant que la veste Origin à système haptique peut vibrer afin de vous informer d'un danger... ou se synchroniser avec la musique pour mettre le corps dans l'ambiance.
399 unités de cette moto biotech-system-néo-Matrix devraient être produites à partir de 2020. ARC les fera construire à la main dans une nouvelle usine à St Athan, au Pays de Galles. Pour la maintenance, inutile de s'inquiéter quand au mécano qui s'en occupera : le constructeur dépêchera une équipe technique qui se rendra chez le proprio ou à son travail.
Sauf que... L'aventure tourne court. En proie à des problèmes financiers, la petite société ARC a été placée en liquidation judiciaire. L'ambition était grande ; la réalité des affaires l'aura fait trébucher.
M.B - Photos constructeur