Blason pour gentleman riders
La BMW HP2 Sport représente le summum de l’histoire du flat-twin bavarois. Une sportive pour gentleman, pilotes esthètes et amateurs de la noblesse du sport. Avant que la S 1000 RR ne déploie sa foudre sur les circuits, la HP2 avait balisé le terrain en 2008, augurant un retour redoutable de la marque de Münich dans la compétition. Quel régal de voir cet engin vrombissant sur les 24 heures du Mans et du Bol d’or.
Il est désormais possible de s’offrir ce petit bijou orné des couleurs du département sport de BM. Sa livrée bleu-rouge-blanc… Pardon, Alpine White, Lupine Blue metallic et Magma Red est la même que celle portée par la moto d’endurance en 2008. Cadre et jante avant bleus, roue arrière blanche, déco racing, stickers des sponsors sur le sabot et, petit clin d’œil, le numéro 17 sur fond vert, exactement comme en endurance mondial (la plaque numéro verte est celle permettant d’engager la moto en catégorie prototype). Superbe, cette HP2 Sport Motorsport Replica est en vente dès maintenant, avec une diffusion limitée à 400 exemplaires. De quoi se faire plaisir si le portefeuille vous en dit. Sauf que vous n’êtes pas en présence d’une sportive comme les autres. Petit rappel sur cette BMW qui a défié la piste : entre le proto d'endurance et la version de série, il y a vraiment... peu de différences :
- En mode Route, le pilote se voit afficher des informations typiques, telles que le régime, la vitesse, l'heure, le kilométrage, l'autonomie restante et le temps écoulé, et reçoit des informations sur la phase de mise en température du moteur.
- En mode Racing, le visuel affiche des indications par exemple sur les temps au tour, le régime maximal, la vitesse de pointe ou le nombre de passages de rapports. Les données mises en mémoire peuvent aussi être lues sur un ordinateur portable. Dans sa partie supérieure, le combiné d'instruments intègre de plus huit diodes pouvant être utilisées pour indiquer le régime ou comme shift-lights. En plus d'autres fonctions, les informations affichées peuvent être programmées librement. Enfin, le combiné d'instruments GP offre de nombreuses possibilités d'extension. Ainsi, il est possible de brancher des laptimers (chronomètrent les temps par tour) avec unité émettrice/réceptrice, tracking GPS ou enregistreur de données sur une entrée supplémentaire.
Le té de fourche supérieur ainsi que les deux guidons-bracelets bridés, réglables sur l'axe vertical, sont des pièces forgées raffinées en aluminium fraisé dans la masse. A ce niveau, on trouve aussi le maître-cylindre de frein ainsi que l'émetteur d'embrayage à piston radial, qui sont fixés à l'aide de brides à serrage rapide, à l'instar de ce que l'on trouve dans la course.
Un ensemble de belles pièces, installées pour le plus grand bonheur des amateurs et des professionnels de la course. Avec toutes ses modifications techniques, le poids à sec de cette BM n'est que de 178 kg, et 199 en ordre de marche sans le carburant, ce qui en fait une allemande quasiment aussi légère qu'une japonaise. Cette perte de poids ainsi que diverses adaptations racing vous permettent d'avoir une compé-client entre les mains.
Moins de kilos = plus de vivacité. Alors, on met ce qu'il faut : un carénage en fibre de carbone, une coque arrière monopièce et autoporteuse, un cadre treillis en acier revu en conséquence et de nouvelles roues matricés encore plus légères.
Question efficacité, la HP2 Sport sort le grand jeu. Les systèmes de suspension Telelever et Paralever sont complétés par un ensemble Öhlins réglable dans tous les sens. L'amortisseur arrière permet également de régler l'assiette de la moto. Un étagement de boite revu, plus serré, permet de conserver toute la gniak du moteur dans les rapports intermédiaires. Et pour assurer des performances durant plusieurs heures, l'ergonomie n'est pas resté à la traîne. Des repose-pieds réglables par excentrique vous calent vos bottes aux petits oignons, et pas mal de choses sont ajustables sur la HP2 : sélecteur et levier de frein, guidons-bracelets en aluminium matricé fraisé réglables sur plusieurs
axes et leviers Magura à maître-cylindre radial ( pour le frein et l’embrayage ) réglables en profondeur.
Pour sortir 130 chevaux tout en assurant une fiabilité digne d'une machine d'endurance (qu'elle représente), outre les modifications cités plus haut, de nouveaux pistons matricés et allégés de haute résistance ainsi que des bielles adaptées prennent places dans les cylindres.
La forme des naseaux typiques aux productions bavaroises s'est vu agrandie et optimisée en soufflerie pour mieux refroidir les 2 radiateurs d'huile implantés derrière. La canalisation de l'air et une évacuation optimale de la chaleur ont été particulièrement étudié.
La chasse au poids s'est faite partout. Mais fidèle à sa philosophie de respect de l'environnement, la marque a pris soin d'installer un pot catalytique trifonctionnel, même si cela coûte quelques kilos. Autour de lui, tout est pensé course : une valve à l'échappement est là pour renforcer la courbe de couple. En sortie des culasses, la ligne d'échappement passe désormais sous le moteur pour améliorer la prise d'angle. Le pot, très design, est censé délivré un rugissement sonore impressionnant typique au Boxer. A voir... mais s'il existe en option le même pot que celui utilisé en Endurance, ce sera un choix à faire absolument : au Bol d'or, le proto dégageait le même barouf que celui d'un moteur d'avion de la seconde guerre mondiale. A vous hérisser le poil ;-)
La HP2 Sport serait-elle la réponse de BMW à la compétition ? Non, pas encore. Cette moto n'a pas été conçu pour rivaliser avec une GSX-R ou une R1 sur le plan des performances sur circuit ou en course. Il s'agit d'offrir à des passionnés l'ultime évolution de la sportivité du Boxer pour la piste. Quelque chose d'exclusif, au goût racing très prononcé... l'apogée d'un défi que s'était lancé BMW. Mais à MP, on pensait récemment qu'une version HP4, avec toutes ces solutions techniques et un 4 cylindres puissant et léger (BM, motoriste en F1, peut le faire) serait une arme redoutable face à l'armada nippone. On s'était seulement gourré sur le nom - la nouvelle identité du sport ultime chez BMW s'appelle S 1000 RR. Egalement disponible en coloris Motorsport.
M.B
(photos et infos constructeur)
carnet d,entretiens hp2 sport