Fiche moto Ducati1200 Multistrada DVT Pikes Peak 2016 A l'attaque du ciel
Vous êtes déjà monté à Pikes Peak ? Moi non plus, et pas grand monde dans les environs. La Ducati 1200 Multistrada par contre, elle adore grimper là-haut. Et gagner la course par-dessus le marché. Le trail italien a remporté à 4 reprises la victoire dans sa catégorie sur cette course de côte parmi les plus dures du monde. Une volonté de métal et de poussière pour se frayer un chemin dans les cieux. C'est donc presque naturellement que la marque propose la MTS en version Pikes Peak, après une courte absence ; pour mieux se frayer au retour ?!?
Assurément, car une Multistrada a du cœur à revendre. Et elle le montre allégrement avec une déco « Ducati Corse » du plus bel effet. Les effluves de blanc se posant sur la robe rouge dominent le regard, instinctivement capturé par le grisant appel des sportives de Bologne. Et il en est ainsi : piquante dans sa robe Pikes Peak, la Multistrada se veut résolument sportive avec son équipement qui sent l'arsouille plus que la promenade par routes et sentiers. Seuls les pneus Pirelli Scorpion Trail II et la hauteur de selle (réglable) entretiennent l'illusion d'un trail. Sinon, c'est costaud.
Un échappement Termignoni en carbone, voila qui correspond au caractère d'une sprinteuse. La protection au vent perd un peu avec la bulle sport également en carbone mais le style en est autrement plus établi. Et pour parfaire les liaisons au sol, une belle panoplie d'éléments Öhlins dopera l'efficacité générale de l'engin. La grosse fourche inversée de 50 mm et l'amortisseur TTX 36 sont réglables dans tous les sens, sans céder aux sirènes de l'électronique et d'un système piloté. La 1200 Multistrada Pikes Peak entend ainsi charmer les amateurs de réglages peaufinés aux petits oignons et aux outils. Les connaisseurs sauront apprécier. Mais la plupart regretteront de ne pas pouvoir s'adapter d'une pichenette sur le commodo quand l'humeur change (confort, rigueur, voyage, passagère, etc...) Les différences se concluent avec des surpiqûres rouges sur les selles et.... encore un peu de carbone ; pour le garde-boue avant, l'habillage devant le réservoir, les baguettes autour de la tête de fourche.
L'édition Pikes Peak récupère des éléments de la MTS 1200 S, tel le tableau de bord TFT couleur avec Bluetooth, la centrale inertielle IMU, les phares entièrement à LEDs avec éclairage dans les courbes et un gros freinage avec des disques de 330 mm et des étriers Brembo M50. Sur la 1200 Enduro, elle a piqué l'aide au démarrage en côte VHC.
Commun à toutes les Multistrada, la grosse électronique de bord comporte les modes de conduite (Urban, Touring, Sport et Enduro), l'ABS actif en virage, le contrôle de traction, l'anti-wheeling, le régulateur de vitesse, les commodos rétro-éclairés et le démarrage sans clé (enfin si, dans la poche).
Du silicium, des capteurs, des algorithmes, des délicatesses numériques... mais ce qui emmène la Multistrada en haut du mont Pikes ou en promenade dans le Vercors, c'est surtout son moteur. Un gros twin récemment doté de la distribution variable DVT. Une belle usine à gaz dans la culasse pour offrir plus de souplesse, de coffre à mi-régimes et une forte louche de puissance en haut. Sans hésiter, les 160 chevaux du maxi-trail-sport italien sauront vous catapulter de virage en virage sans laisser beaucoup de temps pour reprendre son souffle. Mais avec les Riding Modes, la Multistrada saura se plier à des utilisations moins musclées. Le principal grincement de dents est toujours le même, inhérent aux machines de fort calibre fabriquées Bologne. Le prix ! La 1200 Multistrada Pikes Peak fait payer cher sa course contre les nuages.
M.B - Photos constructeur