Fiche moto Harley-Davidson1870 Softail Fat Bob FXFBS 2024 Le prochain round
Le Fat Bob a reçu en 2023 un petit cadeau de la part de la MoCo : un régulateur de vitesse. L'ère de l'électronique est partie pour s'installer dans toute la production Milwaukéenne. Mais vu le tempérament de cet engin, songera-t-on vraiment à l'activer ?!?
Car ila toujours été le pirate de la gamme Harley. Un rebelle, un mange crochet-du-droit, un estourbeur de Talisker pour les friands de provocation. Un trait de caractère qui s'étend à tout le modèle désormais, du fond des bielles jusqu'au bout du cadre.
Car tout change : moteur, châssis, silhouette ! Le Fat Bob n'est plus ce qu'il était ; il exprime plus, et cogne les détracteurs.
Commençons par LE choc de ce nouveau Bob. Ce n'est plus un Dyna, mais un Softail. On est donc en présence d'une toute nouvelle génération, échangeant son cadre à double amortisseurs latéraux contre le nouveau cadre faussement rigide. Trahit-il de sa culture ? Pas vraiment, car son esprit revêche demeure. Et en récupérant la nouvelle structure Softail, il profite d'une rigidité très sérieusement augmentée. Sans compter une autre amélioration importante du coté de l'amortissement. Comme l'ensemble de la gamme Softail, il accueille un nouvel amortisseur placé sous la selle, plus efficace et doté d'une pratique molette de réglage juste derrière le mollet droit.
De face, le Softail Fat Bob menace, et pas qu'un peu. Le courage semble exiger pour saisir son train avant. La fourche inversée s'annonce comme un gage d'efficacité et de rigueur, tenant une maousse jante avant chaussée d'un pneu de 150 mm de large. Avec un beau jeu de disques de frein et un garde-boue tronqué au maximum, la roue semble d'un seul bloc, prête à écraser les parpaings et les baskets.
Cette évolution majeure s'accompagne d'une perte drastique de poids. 15 kilos se sont envolés dans la mutation.
Menace, oui. Rien ne semble mieux qualifier ce nouveau chapitre de la Fat Bob. Son design est totalement remodelé. Plus compact, plus trapu même, on dirait qu'il revient d'un combat de catch... avec des ours sociopathes. Depuis le modèle précédent, le garde-boue arrière a été découpé de moitié, la selle a pris de la fesse, le réservoir s'est resserré, la ligne d'échappement devient ostentatoire, et le regard offensif bascule dans l'estocade robotoïde. Une belle sébile de LEDs, presque terrifiante d'audace pour un modèle de la MoCO. A tel point qu'on le croirait piqué sur une japonaise. Le Fat Bob n'est plus la moto espiègle de la gamme, c'est une sauvage à la recherche de baston, avec un design parmi les plus percutants de l'histoire moderne de la marque. Ca bouscule, et ils vont l'aimer pour ça.
Une gueule, forte, tendue, doit avoir le muscle bandé et digne de son acabit. Le Milwaukee Eight y répondra à souhait. A notre sens, la version 114 est celle qui lui correspond le mieux. Un tel sens de la hargne se doit d'avoir du répondant, des grandes giclées de métal à travers des pistons qui se languissent d'éclater les parois. Et voici le job du gros twin : arracher l'émoi et atomiser le passé. Ne parlons même plus du Twin Cam 107, presque oublié. Voyons la vexation que veut infliger le M8 114 à ses rivaux. Le bloc envoie 15.8 mkg à 3 500 tr/mn, ainsi que 93 chevaux à l'attaque des émotions. Avec cet effort, le Fat Bob peut dignement soulever le coeur, faire trembler les passants et interpeller tout amateur de pulsations, quel que soit leur nature.
Plein de coffre, calmant ses vibrations au ralenti et teinté de modernisme avec ses 2 bougies et 4 soupapes par cylindre, le moteur M8 n'a pas pour autant oublié ses fondamentaux avec une profondeur de fonctionnement très américaine, creusée dans la fièvre du Wisconsin.
Quelle entrée ! Pour sa conversion au format Softail et l'appropriation du Big Bloc M8, le Fat Bob a pulvérisé son identité vers une authentique démonstration de force. Un grizzly de la route, pour les amateurs de plat épicé et de soustraction mécanique.
M.B - Photos constructeur