Fiche moto Harley-Davidson1870 ULTRA LIMITED FLHTK 2019 Une voilure plus grande que l'horizon
L'Ultra Limited ne se lasse pas d'évoluer, d'offrir toujours plus, de baigner dans une suffisance motocycliste délicieuse. C'est la frontière avant les tourer CVO, après l'envie de parcourir les pays, entre la route et le temps. L'Ultra Limited ne conçoit pas la demi-mesure dans la définition du voyage. Et comme Harley ne peut rien lui refuser, quoi de mieux pour propulser ce vaisseau qu'un énorme moteur ? De nouvelle génération ? Avec de quoi bouleverser quelques conventions ? Le Milwaukee Eight saura s'acquitter de cette tâche. Sans trop rentrer dans les détails, signalons les grosses évolutions de ce twin de 9ème génération. La MoCo s'est offert un bloc capable d'offrir bien plus d'effort tout en passant les normes de plus en plus drastiques, celles de demain et même plus loin. Avec 4 soupapes par cylindre, un double allumage, le refroidissement partiellement liquide, un arbre d'équilibrage absorbant 75% des vibrations au ralenti, une meilleure circulation des gaz et bien plus de cylindrée que le Twin Cam, le M8 change la dimension des moteurs Harley. Pour découvrir en détail le moteur Milwaukee Eight, cliquez ici ->
La puissance ? Dans les hautes sphères de l'histoire du Big Block. En 2019, l'organe mécanique passe de 107 à 114 ci. Hormis dans la gamme CVO, on ne peut pas trouver plus gros, plus gras, plus gourmand que ce twin. Question puissance, le maxi ne bouge pas, annoncé à 90 chevaux. Mais cette valeur est obtenue plus tôt dans les tours. C'est le couple qui en profite le plus, grimpant de 15.5 à 16.7 mkg. Et tout juste au-dessus des 3000 tr/mn. Une force d'ours seyant parfaitement avec la majesté de ce paquebot.
Rappelons ce que le projet Rushmore avait offert en 2014, à savoir une abondance d'améliorations. Quatre ans d'écoute clientèle, de recueil de commentaires et d'idées, de retour d'infos, et au final, un discret bond en avant sur tous les plans. Toujours aussi délicieuse, mais ses prestations devinrent d'un autre acabit. Qu'en est-il ?
Commençons par un coup de scalpel dans le carénage. Harley ose aussi modifier son intemporel tête de fourche "Batwing". 3000 essais plus tard, une prise d'air centrale est taillée sous le pare-brise, de façon à égaliser la pression de l'air et réduire les remous autour du casque du pilote. Il s'ouvre et se ferme par une simple pression sur une commande. Ensuite, c'est un cocktail de pratique et de style qui modifie subtilement les périphériques de la Limited. Le coffre Tour Pak, plus compact, offre pourtant 4% de contenance supplémentaire. Les valises à la forme plus élancées donnent aussi plus d'espace de rangement. Ces éléments de bagagerie s'ouvrent d'une seule pression. De plus, ils sont verrouillables grâce à un bouton One-Touch, tout comme la trappe du réservoir, le boitier Jukebox et les boites à gants.
Au milieu des années 2010, Harley a basculé dans une nouvelle dimension du divertissement avec la BOOM Box. Il est temps de moderniser ce système avec la version GTS. Doté d'un processeur plus rapide et d'une augmentation de la mémoire, le module met à présent une dizaine de secondes pour démarrer et s'annonce bien plus rapide pour le calcul des itinéraires. Un nouvel écran double la résolution, offre plus de constraste et s'avère plus sensible tant qu'efficace à la gestuelle des mains.
Le système est compatible avec Apple CarPlay, ce qui permet de projeter sur l'écran TFT couleur de 6.5 pouces le contenu de son iPhone. La navigation a été simplifié, permettant de profiter plus aisément via tactile ou joystick du GPS, de la radio, du contenu audio que vous apporterez via smartphone, iPod, carte SD ou clé USB, de la reconnaissance vocale, des 25 watts par canal (4), du Bluetooth, de l'intercom, etc.
Restons dans le cadre de la vie à bord pour découvrir comment le confort s'occupe de l'équipage. Pour le pilote, nous l'avons vu, belle et complète instrumentation, poignées chauffantes et régulateur de vitesse. C'est coté passager que le gain se fait. Selle plus longue et plus large de 2,5 cm, protège-sacoches abaissés, dossier revu en hauteur, largeur, angle et forme pour un meilleur confort, haut-parleurs décalés et accoudoirs ajustés. Avec ça, impossible de ne pas contenter madame.
Encore plus qu'autrefois, cette Touring aurait dû être rebadgée de Limited en Unlimited. Après avoir optimisé moteur, confort et divertissement, Harley s'était aussi penché sur le châssis. Des roues plus légères et plus rigides, certes. Une fourche de 49 mm, soit. Un amortissement peaufiné, OK. Et pour englober le freinage, le système Reflex combiné à l'ABS. Pour faire simple, les freins avant et arrière fonctionnent indépendamment en dessous de 40 km/h. Au dessus, le freinage lié s'active et une gestion électronique distribue le freinage entre l'AV et l'AR. 2017 poursuivit cette lancée avec une fourche Showa plus efficace et des amortisseurs à émulsion. Le réglage de la précharge se fait grâce à une molette. Non seulement plus efficace, l'amortissement se veut plus constant.
L'éclairage évolua également, avec un phare à LEDs Daymaker secondé par des antibrouillards halogènes. Non content d'offrir plus de luminosité, la technologie Daymaker apporte visuellement une touche de modernité surprenante. En tout, ces yeux distribuent 2136 lumens pour percer le noir. Ces chiffres ne vous disent rien ? A moi non plus.
Dans sa version 1690 "phase 2", la Limited adoptait également des commandes avec fonctions déportées au guidon, un nouveau garde-boue avant, de nouveaux médaillons, une instrumentation plus visible et un nouveau faisceau électrique pour la charge de la batterie.
En conservant un maximum de style qui fait toute la fierté de l'Electra, cette hymne à la route en offre encore une fois bien plus, pour une légère inflation. Hausse de toute façon quasi transparente vu la somme exigée pour avoir le droit de cruiser sur un tel engin. Assis sur un saisissant Milwaukee Eight 114 Ultra Limited, vous n'avez plus aucune excuse pour ne pas vous faire plaisir sur des milliers de km.