Fiche moto Harley-DavidsonLiveWire 2020 La Harley du XXIIème siècle
Les conservateurs vont en faire des cauchemars. Les curieux vont en rester coi. Le blason Harley-Davidson va découvrir de nouvelles valeurs, d'inconnues saveurs. Ce choc, c'est la Livewire. La première moto électrique de Milwaukee. Initié comme concept en 2015, ce roadster a passé plusieurs années dans une phase d'expérimentation, recueillant données, avis, sensations et impressions pour se livrer définitivement en 2019. Il est prêt, il sent le vent qui tourne, et il annonce une transition apte à bouleverser l'univers Harley.
Au pays de l'Oncle Sam, un moteur électrique apparait toujours comme surprenant. Même si Tesla et Zero Motorcycles commencent à déboiser sérieusement le terrain, la culture américaine a passé des décennies à s'abreuver de moteurs thermiques énormes aux rendements catastrophiques (pour la plupart).
La LiveWire semble avoir été isolé de ces traditions. Son design, son équipement et sa motorisation n'ont rien de Harley. Sauf la transmission à courroie, une recherche du style très ricaine, et un sens de la valorisation qu'on ne retrouve que dans les productions de la MoCo.
Pour la première fois, rien ne sera communiqué sur les vibrations ou le caractère du twin. Désormais, on parlera de sonorité, de vitesse, de technologie et de performances.
L'essai du concept nous avait déjà donné un aperçu saisissant du couple et de la disponibilité que le constructeur prévoyait pour son trublion. On s'attend à quelque chose de marquant, et un premier chiffre calmera tout le monde. En aperçu de performances, cette Harley est capable d'expédier le 0 à 100 km/h en 3 secondes. Le couple de 11,9 mkg est 100% disponible tout le temps et tout de suite. Bousculante, la LiveWire s'affirme comme l'une des plus puissantes des Harley avec 105 chevaux dans les électrons. Mais il serait plus juste de parler en KiloWatts et de les dénombrer à 78.
La mécanique, si on peut l'appeler ainsi, veut se mettre en valeur. Encapsulé dans une enveloppe façon métal située sous l'ensemble de la moto, il focalise le regard tout en assurant un centre de gravité bas. L'agilité semble avoir été l'objet de beaucoup d'attention. La structure même de la LiveWire le prouve, et surprend.
Entre le projet et la série, la moto a conservé son style tout en y apportant pas mal de modifications. On regrette que le phare soit devenu plus sage, que les rétros et les clignos ne cohabitent plus, cette impression épuré que dégageait l'avant. La LiveWire a quand même réussi à conserve ce coté sauvage autant que technique. Son châssis va plaire aux amateurs de sport. Son cadre en aluminium périmétrique tient fermement un train avant plus que sérieux. Il s'affirme avec une fourche inversée de 43 mm, une Showa BFRC-lite (Balanced Free Rear Cushion-lite). L'amortisseur provient du même manufacturier, un modèle SFF-BP (Separate Function Fork-Big Piston) – le genre de matos que l'on trouve sur une sportive japonaise. Costauds eux aussi, les freins sont composés de pistes de 300 mm agrippées par des étriers de frein Brembo monoblocs 4 pistons à fixation radiale. Un véritable roadster sportif, très mais alors loin des conventions Harley.
Des freins italiens, des suspensions japonaises... Le "Made in America" en prend un coup ; dans ta face, Trump !
Il fut une époque où la marque ne voulait même pas entendre parler d'ABS. Il sera là sur la LiveWire comme sur tous les autres modèles, mais ce n'est qu'un avant-gout. L'équipement électronique annonce un contrôle de traction, l'anti-blocage de frein adaptatif en virage, un système de contrôle de glissement de couple et pas moins de 7 modes de conduite ; 4 définis par l'usine et 3 personnalisables.
L'affichage minimaliste avec une aiguille, faut même pas lui en parler. Au-dessus se guidon se trouve un écran TFT couleur de 4.3 pouces (10,9 cm), inclinable s'il vous plait. Il informe de tous les infos nécessaires, complété par les fonctions Bluetooth pour piloter un Smartphone.
Cette technologie s'appelle le Connect Service H-D. Elle est couplée à des services de connectivité et de cloud, faisant du modèle LiveWire la première moto électrique à connexion cellulaire sur le marché de l'mérique du Nord. Grâce au H-D Connect, les données sont collectées et transférées à l'application pour offrir tout un tas de données :
État de la moto : on peut contrôler le niveau de charge de la batterie et l'autonomie disponible à partir de n'importe quel endroit où le signal cellulaire est disponible. Il sera possible de localiser une station de charge grâce à un système de localisation intégré à l'application H-D.
Alertes et localisation du véhicule : H-D Connect indique la localisation de la LiveWire en stationnement et des alertes peuvent être envoyées sur le smartphone si la moto est vandalisée ou déplacée. Le suivi du véhicule volé par GPS permet de suivre la position de la moto (nécessite une assistance policière. Disponible dans certains marchés).
Rappels de service et notifications : des rappels sur les exigences d'entretien du véhicule et d'autres notifications d'entretien du véhicule seront envoyés à travers l'application H-D. De plus, les Livewireurs recevront des rappels de service automatisés.
Le service sera offert la première année ; ensuite, faudra raquer un abonnement.
Pour un premier épisode électrique, la Harley veut montrer qu'elle ne se limite pas aux promenades en ville. La Livewire peut s'y promener pendant 235 km ; autonomie qui passe à 152 km en cycle combiné. Question recharge, Harley s'en préoccupe. Elle peut récupérer de l'énergie au freinage pour réinjecter des ampères dans le stock. Dans la LiveWire, il y a 2 batteries. Une petite de 12V pour alimenter lumières, commandes, tableau de bord et klaxon. L'autre bien ventrue pour alimenter le moteur. Afin de recharger cette unité principale, un câble (planqué sous la selle) peut relier la prise sur le réservoir à une prise domestique. Les concessionnaires commercialisant cette machine proposeront une station de charge. Aussi, la bécane peut être rechargée dans n’importe quelle station compatible. Elle identifie la recharge selon 3 niveaux :
Niveau 1 (prise domestique) : 20 kilomètres d’autonomie par heure de charge.
Niveau 2 : La LiveWire peut être connectée à une unité de charge de Niveau 2 mais sera chargée à la vitesse de Niveau 1.
Niveau 3 (Charge Rapide DC) : 30 kilomètres d’autonomie par heure de charge.
La plus novatrice et peut-être la plus choquante des productions de Milwaukee annonce 249 kilos sur la balance. Un poids équivalent à celui des 1200 Iron ou CX Sportster Roadster. La Livewire arrivera en août. Pour les pré-commandes, ce sera dès février. Pour les passionnés de la marque, le futur commence ici.
On s'attendait à un démarrage sous tension... Ce fut effectivement le cas mais pas de la meilleure façon. A peine les roues sur le marché, la production et les livraisons de la LiveWire ont été suspendues par l'usine de Milwaukee, à la mi-octobre. En cause, un défaut sur le chargement de la batterie en mode lent. C'est à dire chez soi ; un comble. Harley conseille aux propriétaires de n'effectuer des recharges que sur les chargeurs rapides DC de niveau professionnel. Un souci qui n'aura duré qu'une semaine. Harley a vite réagi et mené une série de tests adéquats. Cette Harley se serait bien passé de cette pub, d'autant que ses débuts ont du mal à convaincre.
M.B - Photos constructeur
Elle a une accélération foudroyante en mode ROUTE. C’est démentiel !! Pas essayé en mode pluie. Je n’ose pas imaginer en mode SPORT. Sinon elle est bien équilibrée et très maniable. Une moto pratique en ville et pour des petits trajets. À essayer une fois dans sa vie. Note : 4/5 Répondre à Albert
Pour rouler souvent en 4 roues électrique, c'est vraiment bien les volts. Note : 5/5 Répondre à DantonQ