Fiche moto KawasakiNINJA H2 SX 2018 Hyper-toursime furtif

Après la H2, voici la SX. Kawasaki avait prévenu que sa technologie de suralimentation ne se limiterait pas à une sulfureuse sportive. Le deuxième chapitre prend la forme d'une Sport-GT sous haute pression. Un engin déroutant, très puissant, apte à pressuriser la route pour son équipage. La France ne voit entrer sur ses contrées que la version SE, plus richement équipée et plus marquante de son territoire. Mais pourquoi ne pas avoir délivré un visa à la H2 SX standard ? !?
Car la H2 SX SE, elle claque ! Elle secoue, elle interpelle, elle assoit sa différence, elle montre les watts, l'étrave et les longs parcours. La SX est plus discrète. Trop surement pour une machine de cette conviction. Toute de noir vêtue, cette Kawasaki joue dans le furtif. Ce qui ne l'empêche pas de conserver ce coté bestial, cette envie de "brise-glacer" la vitesse. Mais quelque chose cloche... les écoutilles. Kawasaki a doté la version SE de feux adaptatifs en courbe, implantés massivement dans les flancs de carénage. La std en est dépourvue ; et comme le constructeur ne lui offre pas de panneaux spécifiques, il a fallu combler les emplacements par des caches. D'où une apparence de moto exfoliée de ces attributs.
En découvrant l'habitacle de la H2 SX, on se dit "chouette, le cockpit de la H2". Tant qu'on en reste là, pas de souci. Mais s'il vous avisait de lorgner sur celui de la SE, la sauce va changer de saveur. Car ce sera un tableau de bord bien plus riche, et haut en couleurs avec un écran TFT de bel effet. Difficile de revenir aux cristaux liquides plus simplistes après ça.
Ceci reste bien sûr une affaire de gouts. Beaucoup apprécient l'efficacité et l'esprit d'une machine par-dessus une robe plus ou moins affriolante. Mais... une moto partage souvent l'orgueil des hommes. Ce brin de philo semé, voyons la suite des différences entre la H2 SX et la H2 SX SE :
Il y a en moins (ou en plus pour l'autre) une béquille centrale, une bulle haute, le shifter up&down, l'assistant au départ arrêté, une prise 12V, les poignées chauffantes, des protections pour le réservoir et l'emplacement des genoux, les durites de frein tressées, et un petit liseré sur les jantes. Et, comme développé avant, les feux directionnels et le tableau de bord à matrice active.
Puis vient un plat de résistance : son moteur, nettement revu depuis la sportive H2. Un gros travail de fond a permis de réduire son poids et de le rendre plus disponible dans les bas et mi-régimes. Vaillant, fougueux, ce 4 cylindres alimenté par turbine sort toujours 200 chevaux avec un gros 14 mkg de couple. L'optimisation l'a rendu moins gourmand en carburant ; pas en caractère.
Avec son cadre renforcé, ses équipements, des freins radiaux Brembo, un monobras ancrant la magnifique jante arrière, son aptitude à emmener pilote, passager et bagage dans une dimension routière se voit en accéléré. Avec du poids certes, comme toute moto de cette catégorie. ZZR, CBR XX, VFR 1200 ou Hayabusa n'ont jamais été des ballerines.
Une ode à la vitesse nimbée de tourisme. Pas tout à fait. La Kawasaki H2 SX joue davantage sur le coté émotionnel d'accélérations redoutables, propulsées dans un souffle que les moteurs atmosphériques ne peuvent offrir. Dans d'autres pays, on la trouve pour un tarif d'environ 15% moins cher que la SE. Mais regarderez-vous vraiment la différence de prix en comparant ces deux furieuses ?
Kawasaki H2 SX non distribuée en France
M.B. - Médias constructeur