Fiche moto Marine Turbine Technologies420 RR 2017 Un cyclone entre les jantes
Mettre une turbine d’hélico dans une moto. Ça fait toujours son effet...
Et pourtant, la MTT 420 RR n’est pas une première. C’est en fait la seconde. La descendante pour être plus précis.
Tandis que les constructeurs traditionnels besognent à toujours plus de performances dans des carcans sans cesse resserrés, d’autres passionnés, que l’on qualifierait presque d’artisans, laissent parler toute leur folie sans se soucier des limites imposées. Après nous avoir déjà scotché en 2001 en créant l’Y2K, moto la plus rapide et la plus chère de l'époque propulsée par une turbine d’hélicoptère, l’entreprise Marine turbine Technologie (MTT) récidive et présente sa 420 RR.
15 ans séparent les deux motos mais la même démesure est de mise.
L’idée de base reste identique: proposer une déferlante de chevaux et un couple de char Leclerc en s’appuyant sur une turbine d’hélico. Mais comme dans tout épisode 2 qui se respecte, il a fallu aller encore plus loin. Et frapper encore plus fort. La Y2K proposait 300 chevaux. Cette 420 RR rajoute une bonne louche de patates et annonce…. 420 chevaux !
Oubliez les références. Ici tout est hors-normes. Le régime moteur flirte avec les 55000 tr/min quand le couple annoncé est de 59mkg. Si Maverick avait troqué sa GPZ 900R contre cette 420 RR en 1986, sûr qu’il aurait bouffé les F-14 Tomcat au décollage…
Pour supporter la déferlante de puissance de la turbine Rolls Royce/Allison sans se disloquer au bout de quelques minutes, l’architecture de la moto a bien entendu été adaptée. La cadre périmétrique est constitué de deux énormes poutres aluminium qui servent de support à ce réacteur mais également de contenant pour les fluides de transmission et 6 litres de carburant de réserve!.
Finalement l’empattement maousse de 1727mm (24 cm de plus que l’Hayabusa) n’est pas si extravagant que ça si on le compare à celui d’un autre monstre du marché: 2032mm d’assisepour la Boss Hoss V8 et son moteur de Chevrolet.
Bien que presque raisonnable, il permet à la moto de ne pas se satelliser à la première accélération grâce (et surtout) à la particularité du bras oscillant qui est fixé très haut sur le châssis et qui apporte plus d’appui sur l’avant. Le choix d’un mono-amortisseur horizontal paraissait donc indispensable.
Vous me direz, la Boss Hoss développe 455ch, soit 35 de plus que la 420RR. Et cette Mylliard mordue par le V10 de la Dodge Viper, elle n'annonce pas 500 chevaux ?
Si. Mais là où la TT fait beaucoup mieux, c’est sur la balance, et donc sur le rapport poids/puissance. Comptez 630kg pour la Mylliard V10, un peu moins d'1/2 tonne pour la Boss Hoss (485kg) contre.... 226 kg pour cette 420RR. Un véritable poids plume en rapport aux autres productions du genre ! Carénage et jantes en carbone participent à cette performance
Du côté des périphériques, là par contre c'est du lourd. Le freinage est confié à l'équipementier suisse ISR qui a choisi des étriers 6 pistons pour ralentir la fusée. Un gros gommard en 200 de 18" sera là à l'arrière pour tenter de transposer toute cette avalanche de puissance sur le tarmac.
Si vous doutiez encore de performances de cette machine, le constructeur se contente d'un provocateur : "Plus vite que vous n'oserez jamais aller". Mais on peut d'ores et déjà annoncer une vitesse de pointe de plus de 400km/h.
En tout cas, souvenez-vous bien de ses lignes résolument plus modernes que le profil de cétacée de sa devancière. Car vous ne risquez pas de croiser de sitôt une TT 420 RR dans nos contrées ! Oubliez l'homologation Euro4 (lol) : Elle tourne au diesel et au kérosène, elle gloutonne grave (le réservoir fait 34 litres!)et elle hurle comme un rafale en pleine bourre (matez-moi ces échappements !).
Le prix est d'une dimension supérieure lui aussi, Avec 249 900 dollars, le tarif finit de faire rentrer cette machine au panthéon des motos d'exception.