La classe italienne
BMW ne sera plus seul sur le marché des roadsters de haut rang. Rivale de la R 1150 R, la nouvelle Breva 1100 reprend le concept de la 750, à savoir une moto ludique et sympathique, utilisable au quotidien, avec beaucoup de charme. La base mécanique provient de la V 11 S, avec cependant quelques aménagements. Le bicylindre développe 5 ch de moins, avec une courbe de puissance plus homogène dans le but de favoriser une conduite en souplesse. Injection, bielles, pistons, alternateur et pompe à huile sont nouveaux ; de même que les culasses qui gagnent un double allumage. La finition semble très soignée, l'aspect chic très marquée, et la technologie est plus proche des allemandes que de l'image vieillote (qui tend à disparaitre) des Guzzi de l'ancien temps. Le monobras à cardan s'apparente beaucoup au Paralever de BMW, technique favorisant un empattement court et un maximum de débattement. Le confort apparait comme la priorité sur cette Guzzi ; laquelle ne se privera de vous offrir les sensations inimitables de son twin si caractéristique et si envoutant. Ce roadster proposera tout une panoplie d'options pour s'aventurer au voyage. Une belle italienne qui va en faire chavirer plus d'un.
A commencer par celui qui se laissera enivrer en s'installant dans ce fauteuil Guzzi. A l'opposé de la vague roadsters virils et sportifs tels les Z 1000, Speed Triple et Monster S4R, la Breva vous invite à la volupté et à la dégustation des bonnes choses. Une selle de ministre vous accueille pendant que votre regard caresse le charme qui se dégage de la moto. Impossible de le louper, le gros twin laisse généreusement apparaître ses cylindres qui vous taquinent l'oeil mais plus les genoux. Plus court, le moulin s'est avancé de 40 mm dans le cadre. Il y a oublié une pincée de son légendaire couple de renversement. Pour autant, il suffit d'agiter les bielles à un feu rouge pour goûter ce singulier balancement, désormais un peu moins déconcertant. Une fois délicieusement prisonnier de ce roadster GT, il faudra penser à décoller un peu la rétine du très élégant et incroyablement complet tableau de bord. On chipotera en constatant qu'il manque un antivol électronique mais l'ensemble est de toute beauté, dispose d'une foule de fonctions (un vrai Windows, sans la souris mais qui ne plante pas) et dont l'utilisation se commande au comodo gauche. Génial !
Si la partie moteur évolue sereinement vers le modernisme tout en conservant la griffe des valeurs d'antan, le comportement routier, lui, est bel et bien dans le XXIème siècle. Facile, précise, rassurante, la Breva annonce du plaisir en courbe et confirme une fois dedans. Elle n'attend que vos sollicitations pour obéir, vous informant en permanence et pertinence de l'endroit où elle pose ses roues. Le moteur se charge de vous emmener dans une profonde enroulade. Plus que ses 86 ch, c'est surtout la manière dont il délivre son couple qui donne tout son goût à la balade. Et pourtant, on en viendrait à en demander plus à ce moulin... Car si la moto vous prévient quand votre conduite est très généreuse, ce n'est pas pour autant que le châssis vous dit de vous calmer. Flatteur, mais c'est sortir de son terrain d'investigation. La 1100 Breva se déguste plutôt comme un bon cognac ; sans modération et dans un confort de premier ordre.
M.B
(Texte de l'essai inspiré par l'article de L. Cochet - Moto-Journal n° 1 658
photos constructeur)
10 ans déjà
demarrage
Breva 1100
Risque de casse moteur à 50 000 km ?