Fiche moto Moto-Guzzi850 V9 Roamer 2019 La tradition prend ses droits
Une moto qui évolue chaque année ?!? C'est exceptionnel, et c'est ce qui arrive à la V9. La Roamer a décidé de prendre un virage un peu plus routier, pendant que le frangin Bobber emprunte une voie plus..... disons 'sportive'.
Comment faire pour affirmer son profil ? La V9 s'équipe d'un petit pare-brise et d'une paire d'amortisseurs plus confortables. C'est tout, et ça suffit. Car comme toute Guzzi, les détails ont une autre importance sur ce genre de machines.
Et l'année dernière, elle avait eu quoi comme modifs ? Mineures, mais qui prouvent que Guzzi est à l'écoute des remarques, et réactif. La plus importante est le repositionnement des repose-pieds. Déplacés de 100 mm vers l'arrière et 35 mm plus hauts, ils éviteront aux genoux de trop flirter avec les culasses du twin. Soucieuse du confort, la V9 dispose d'une nouvelle selle, plus épaisse et plus confortable. Guzzi précise que ces améliorations peuvent être adoptées par les précédentes V9. Il suffit de sortir le chéquier, acheter les pièces et bricoler un peu. Ces évos ne modifie en rien les dispositions de la V9 Roamer mais la rendront plus agréable à vivre. Essentiel pour une moto qui demande un minimum de passion et de philosophie.
Cultiver son identité, faire ce que l'on sait faire... ou plutôt faire ce qui est attaché à notre image. C'est ainsi que certaines marques doivent courir toujours plus vite face au progrès, et certaines puisent dans une aura de classic pour assoir leur présence. Il en est ainsi de Guzzi, dont le coté rétro n'a jamais autant été si valorisé. On n'attend pas du constructeur italien une pistarde ou un streetfighter saignant ; le groupe propriétaire Piaggio laisse Aprilia s'exciter là-dessus. Pour Mandello, le roadster a un gout de custom, et pour enrichir la gamme, ce V9 Roamer sera de bon goût pour les amateurs.
Les guzzistes découvrent les pulsations du V2 transversal avec la V7. Sauf que son petit bloc paraitra faiblard au bout d'un moment. La V9 pourra combler ce manque, avec un nouveau bloc de 853 cm3.
Pas question de reprendre et gonfler le twin de la V7. Celui-ci ne peut plus évoluer vers plus de cylindrée. Alors, le constructeur apporte un moulin neuf, à mi-chemin de la V7 et de la Bellagio.
Pas de refroidissement liquide, pas de radiateur disgracieux, mais tout de même de la technologie, surtout dans le but de faire un moteur compact. Un seul corps d'injection avec un conduit en Y, du boulot sur l'embrayage et la boite, une dépollution marquée (injection d'air frais dans les conduits d'échappements, sonde lambda et catalyseur), et ces spécificités d'un autre temps. Le moteur Guzzi est toujours doté de 2 soupapes par cylindre et d'une distribution culbutée.
Nouveau vilebrequin, boite de vitesses revue, nouvelle transmission, injection remaniée, et une puissance nettement en hausse par rapport à la V7. Le bloc V9 sort 55 chevaux à 6250 tr/mn soit 7 ch de mieux que le 744 cm3. Avec 3 Nm de plus, le couple évolue de façon moins spectaculaire, établissant son maximum de 6.4 mkg à seulement 3000 trs. Des chiffres pour une conduite tout en souplesse, bercée par le charme de la mécanique. Ne tentez pas de comparer ou de relativisez par rapport à un moteur d'une philosophie plus sportive. Certains (la plupart) se demanderont toujours pourquoi Guzzi sort deux fois moins de puissance à cylindrée équivalente d'une japonaise... Le tempo, le caractère, la patine, les martèlements du bicylindre aux culasses sur les genoux sont tout autres. Un tempérament à apprécier au-delà des performances, avec une vigueur profonde et personnelle. Une main tremblante qui vous emporte en vacation aux bords des lacs et du temps.
Le Roamer, c'est avant tout une personnalité. Une moto plus mature, plus classique, plus fondée que la V7. Le réservoir à lui seul interpelle quant au charme distillé. Guzzi compte rehausser le niveau de finition, et offrir un engin offrant suffisamment de cachet pour contrer la forte influence (et le succès) des BMW, maitre du néo-rétro, et Triumph, seigneur du Classic. Cette V9 se savoure avec la technique d'autrefois, constitué d'un classique cadre double berceau en acier. Inédit dans la gamme, il est annoncé plus rigide que celui des V7 II. Pas de surprise pour l'ensemble de la partie-cycle, avec une fourche de 40 mm, un jeu de deux amortisseurs et un simple disque à l'avant pour le freinage. La galette de 320 mm, avec un étrier à 4 pistons et l'ABS seront suffisants pour les prestations de la Roamer. Le frein arrière, confié à un disque de 260 mm, sera d'un certain confort pour aider à ralentir avec souplesse.
Honneur au métal, à un moteur trempé dans le temps, à un châssis simple et suffisant. Mais Guzzi ne se prive pas de visiter le garage Piaggio, où la technologie fourmille ; cousin Aprilia aime le Superbike et y développe une bourre d'électronique. Ainsi, assez étonnant soit-il pour une moto de cet opus, on trouve à bord de la V9 un contrôle de traction réglable sur deux positions, et déconnectable. Appréciable, une prise USB permettra de connecter GPS, accessoires ou smartphone. D'ailleurs, la Roamer peut-être équipée en option de la plate-forme multimédia MG-MP. L'appli permet d'afficher une foule d'infos, complétant l'unique compteur à bord. Un cercle de chrome accueillant une carte tachymétrique nacré, complété d'une fenêtre digitale. Au final, la V9 est bien plus riche en modernité qu'elle n'en à l'air.
Un grand guidon, une selle épaisse et accueillante, une bonne éducation évidente et un chic suavement italien, la V9 Roamer est clairement une invitation aux belles promenades. Le genre de bécane que l'on choisit pour qu'elle nous raconte une histoire. En face, la concurrence est rude. Ducati Scrambler, Triumph Street Twin, Harley-Davidson 72 et consœurs avancent de sérieux arguments, voire meilleurs. Mais une Guzzi ne répond pas à la même logique que le marché.
M.B - Photos constructeur
Cette moto est la plus géniale que j\'ai eu entre les mains ! Toutefois, il ne faut pas lui demander ce pour quoi elle n\'est pas conçue. Oublier la conduite sportive, oublier les démarrages en trombe, et privilégier le rythme des promenades, le plaisir de rouler tranquille.
Pour moi, elle n\'a pas de vraies concurrentes, elle est unique. Note : 5/5 Répondre à Fossifer
C\'est aussi un gage de qualité.
Une Guzzi ce n\'est pas un objet de mode, une moto-kleenex jetable, on l\'achète pour la garder longtemps, toute une vie parfois...
Méditez là-dessus, et peut-être apercevrez vous un jour la lumière petits scarabées... Note : 5/5 Répondre à Jicé60
Depuis la disparition de la Calif 1100 en 2014, ce n\'est pas le monstre 1400,Audace ou pas, qui assure la relève. La gamme V7²est superbe, seule la cylindrée et puissance sont hors course au regard du concept actuel. Alors un look V7 avec autour de 900cc pour 65>70cv, une routière de 200kgs sec,avec 20L de carbur et et amortisseur AR type breva,une section de pneus AR de 17x150 maxi, et un 2 en 1. La Guzzi authentique qui manque.
Note : 3/5 Répondre à La Brosse