Fiche moto Moto-Guzzi850 V9 Roamer 2023 La tradition prend ses droits
Avec des cousines V7 ayant adopté le moteur 850, les V9 se sont retrouvés un peu dans la panade. Heureusement, Guzzi a, plus ou moins, équilibré les chances en offrant le même bloc à Roamer et Bobber. Avec une bonne révision interne, le twin dérivé du trail V 85 TT grimpe à 65 chevaux. Coté couple, il faudra aller chercher le maxi dans des régimes bien supérieur - en échange, c'est plus d'un mkg de gagné.
Le Bobber a eu droit à bien des attentions. Pus que le Roamer, mais ils ont décidé de partager en commun les améliorations que sont le moteur, les repose-pieds sur silent-blocs et le cadre renforcé au niveau de la colonne de direction. Au-delà de ça, leurs destins semblent s'éloigner l'un de l'autre. Déjà avant, entrainée par un certain désir de différence, ou d'identité, la Roamer avait décidé de prendre un virage un peu plus routier. Pendant que le frangin Bobber emprunte une voie plus..... disons 'sportive'.
Comment faire pour affirmer son profil ? La V9 s'équipe d'un petit pare-brise et d'une paire d'amortisseurs plus confortables. C'est tout, et ça suffit. Car comme toute Guzzi, les détails ont une autre importance sur ce genre de machines.
Ces italiennes se peaufinent doucement avec le temps. Parfois de peu, comme un après leurs naissances, où le confort fut retouché par le repositionnement des repose-pieds. Déplacés de 100 mm vers l'arrière et 35 mm plus hauts, ils évitent aux genoux de trop flirter avec les culasses du twin. Soucieuse du confort, la V9 pris une nouvelle selle, plus épaisse et plus confortable. De quoi la rendre plus agréable à vivre. Essentiel pour une moto qui demande un minimum de passion et de philosophie.
Cultiver son identité, faire ce que l'on sait faire... ou plutôt faire ce qui est attaché à notre image. C'est ainsi que certaines marques doivent courir toujours plus vite face au progrès, et certaines puisent dans une aura de classic pour assoir leur présence. Il en est ainsi de Guzzi, dont le coté rétro est profondément valorisé. On n'attend pas du constructeur italien une pistarde ou un streetfighter saignant ; le groupe propriétaire Piaggio laisse Aprilia s'exciter là-dessus. Pour Mandello, le roadster a un gout de custom ; ce V9 Roamer sera de bon goût pour les amateurs.
L'histoire de la Roamer a commencé avec le V-twin transversal 850, inédit à l'époque et conçu pour les V9. Ici, pas de refroidissement liquide, pas de radiateur disgracieux, mais tout de même de la technologie, surtout dans le but de faire un moteur compact. Un seul corps d'injection avec un conduit en Y, du boulot sur l'embrayage et la boite, une dépollution marquée (injection d'air frais dans les conduits d'échappements, sonde lambda et catalyseur), et ces spécificités d'un autre temps. Le moteur Guzzi est toujours doté de 2 soupapes par cylindre et d'une distribution culbutée.
Le bloc V9 sortait 55 chevaux à 6250 tr/mn soit 7 ch de mieux que le 744 cm3. Le temps et l'influence de la V 85 ont donné du renfort à ce bloc mais on reste dans le modeste pour cette cylindrée. Les chiffres sont ceux d'une conduite tout en souplesse, bercée par le charme de la mécanique. Ne tentez pas de comparer ou de relativisez par rapport à un moteur d'une philosophie plus sportive. Certains (la plupart) se demanderont toujours pourquoi Guzzi sort deux fois moins de puissance à cubage équivalent d'une japonaise... Le tempo, le caractère, la patine, les martèlements du bicylindre aux culasses sur les genoux sont tout autres. Un tempérament à apprécier au-delà des performances, avec une vigueur profonde et personnelle. Une main tremblante qui vous emporte en vacation aux bords des lacs et du temps.
Le Roamer, c'est avant tout une personnalité. Une moto plus mature, plus classique, plus fondée que la V7. Le réservoir à lui seul interpelle quant au charme distillé. Guzzi compte rehausser le niveau de finition, et offrir un engin offrant suffisamment de cachet pour contrer la forte influence (et le succès) des BMW, maitre du néo-rétro, et Triumph, seigneur du Classic. Cette V9 se savoure avec la technique d'autrefois, constitué d'un classique cadre double berceau en acier. Inédit dans la gamme, il est annoncé plus rigide que celui des V7 II. Pas de surprise pour l'ensemble de la partie-cycle, avec une fourche de 40 mm, un jeu de deux amortisseurs et un simple disque à l'avant pour le freinage. La galette de 320 mm, avec un étrier à 4 pistons et l'ABS seront suffisants pour les prestations de la Roamer. Le frein arrière, confié à un disque de 260 mm, sera d'un certain confort pour aider à ralentir avec souplesse.
Honneur au métal, à un moteur trempé dans le temps, à un châssis simple et suffisant. Mais Guzzi ne se prive pas de visiter le garage Piaggio, où la technologie fourmille ; cousin Aprilia aime le Superbike et y développe une bourre d'électronique. Ainsi, assez étonnant soit-il pour une moto de cet opus, on trouve à bord de la V9 un contrôle de traction réglable sur deux positions, et déconnectable. Appréciable, une prise USB permettra de connecter GPS, accessoires ou smartphone. D'ailleurs, la Roamer peut-être équipée en option de la plate-forme multimédia MIA. L'appli permet d'afficher une foule d'infos, complétant l'unique compteur à bord. Un cercle de chrome accueillant une carte tachymétrique nacré, complété d'une fenêtre digitale. Au final, la V9 est bien plus riche en modernité qu'elle n'en à l'air.
Un grand guidon, une selle épaisse et accueillante, une bonne éducation évidente et un chic suavement italien, la V9 Roamer est clairement une invitation aux belles promenades. Le genre de bécane que l'on choisit pour qu'elle nous raconte une histoire. En face, la concurrence est rude. Ducati Scrambler, Triumph Street Twin et consœurs avancent de sérieux arguments, voire meilleurs. Mais une Guzzi ne répond pas à la même logique que le marché.
M.B - Photos constructeur
Cette moto est la plus géniale que j\'ai eu entre les mains ! Toutefois, il ne faut pas lui demander ce pour quoi elle n\'est pas conçue. Oublier la conduite sportive, oublier les démarrages en trombe, et privilégier le rythme des promenades, le plaisir de rouler tranquille.
Pour moi, elle n\'a pas de vraies concurrentes, elle est unique. Note : 5/5 Répondre à Fossifer
C\'est aussi un gage de qualité.
Une Guzzi ce n\'est pas un objet de mode, une moto-kleenex jetable, on l\'achète pour la garder longtemps, toute une vie parfois...
Méditez là-dessus, et peut-être apercevrez vous un jour la lumière petits scarabées... Note : 5/5 Répondre à Jicé60
Depuis la disparition de la Calif 1100 en 2014, ce n\'est pas le monstre 1400,Audace ou pas, qui assure la relève. La gamme V7²est superbe, seule la cylindrée et puissance sont hors course au regard du concept actuel. Alors un look V7 avec autour de 900cc pour 65>70cv, une routière de 200kgs sec,avec 20L de carbur et et amortisseur AR type breva,une section de pneus AR de 17x150 maxi, et un 2 en 1. La Guzzi authentique qui manque.
Note : 3/5 Répondre à La Brosse