Fiche moto MotusMST-01 2012 Point de bouche cousue
Quand on mélange Grand Tourisme moto et les américains, on imagine bien vite les paquebots routiers tels une Harley Electra Glide, une Victory Vision Tour ou la riposte japonaise qu’est la Goldwing. Des engins démesurés, lourds, imposants, majestueux, comme les aimes l’oncle Sam.
Ce n’est pas tout à fait comme ça que pense le jeune constructeur Motus. Ne cherchez pas du coté de Thierry Beccaro… Une boite toute récente née en Alabama, qui a su en très peu de temps développer une Sport-GT avec son propre moteur. Et ce n’est pas du flan destiné à épater la galerie : la moto roule et pourrait être commercialisée d’ici la fin 2011. Surprenant, mais quel bastion défend t’elle dans une catégorie où l’expérience joue énormément sur les compétences d’une machine ?
Une moto, c’est d’abord un coup de cœur. Et sur ce point, Motus semble avoir paumé l’annuaire des sociétés de design. Sans être méchant, la MST-01 est d’une fadeur inégalée. Un plat de pâtes sans beurre, sans fromage et sans cuisson provoquerait plus d’enthousiasme. Par ses formes, ses proportions, sa silhouette, cette moto semble jouer sur plusieurs catégories : des airs de Honda CBF 1000, une motorisation typique de la Pan-European, une VFR 1200 comme concurrente directe, et une vague similitude avec feu la Buell S3T. Si poser le regard sur cette Sport-GT ne soulève pas le cœur, son moteur parvient à provoquer bien plus de pétillements.
Un gros, un caverneux, un grognard V4. Une mécanique aux antipodes de la religion motocycliste américaine, qui d’habitude ne jure par le twin refroidi par air. Et pourtant, il sent l’Amérique à plein nez quand les pistons s’agitent. Sous la commande de l’accélérateur, ce bloc de 1654 cm3, baptisé KMW4, râle et vocifère comme un bon vieux V8 de Muscle-car. Il parait d’ailleurs que ce moteur puiserait son inspiration dans la Chevrolet Corvette.
Pas très beau à regarder, le moteur de la MST-01 se distingue non seulement par sa voix mais aussi par sa technique. Distribution culbutée, injection directe, et une puissance à faire frissonner bien des GT japonaises et européennes : 161 chevaux atteint sous les 8 000 tr/mn. Question couple, quasiment 17 mkg sont au rendez-vous à 4 500 tr/mn. Ces valeurs rivalisent directement avec celles du 6 cylindres de la BMW K 1600 GT / GTL. Bien sûr, entre l’allemande et l’américaine, le comportement comme la mélodie ne jouent pas du tout dans le même registre.
Les solutions techniques du châssis sont plus classiques tout en étant plus européennes. Un cadre treillis tubulaire supporte le moteur ainsi qu’une fourche téléhydraulique inversée équipée d’étriers de frein radiaux. La transmission finale s’effectue par chaine, renvoyant la puissance mixée par une boite à 6 rapports : les 2 derniers sont de type ‘overdrive’, pour calmer le régime moteur et la consommation. Un des tours de force la marque Motus est d’être parvenue à offrir une pesanteur très raisonnable de 227 kgs ; face à une GTR 1400 ou une FJR 1300, la MST est un poids-plume.
Le carénage en carbone explique une partie de cette masse minimale. La protection offerte par ce dernier et le volume de chargement des valises devraient être dans une bonne moyenne, proche des prestations d’une Triumph Sprint GT.
Cette MST sera également disponible en version Premium, avec des suspensions Öhlins et des freins Brembo. Le prix reste pour l’instant un inconnu, mais nous ne manquerons pas de suivre les évolutions de ce modèle, qui aura mis un temps record pour naitre, et qui saura certainement très vite nous surprendre.
M.B - Photos constructeur
2012