Fiche moto MV-AgustaF3 800 Rosso 2022 Pur sang équivoque
En attendant le renouvellement de la F4, la 800 F3 est la seule sportive prête au combat dans la gamme MV-Agusta – la Superveloce joue dans un registre presque aussi sportif mais moins radical ; et plus glamour néo-rétro. Celle-ci se découvre une nouvelle identité avec la filiation Rosso. C’est ainsi que la firme dénomme ses modèles d’entrée de gamme de chaque famille. Pour proposer un prix plus contenu et l’essentiel de la moto. Moins de déco mais pas moins de potentiel.
Les Rosso ont toutes la même approche: un gros rouge, très vif, sur un corps intégralement noir. Ainsi, on n’est plus dans le traditionnel gris / rouge orangé synonyme de la marque. Ce coloris très marqué n’a pas tendance à dupliquer la dominance de Ducati mais plutôt celle de Ferrari. Ça palpite dans les yeux comme le sang dans les artères. Rien à craindre pour les lignes sculpturales de la F3. Même 10 ans après sa naissance (en 675), la F3 est toujours aussi délicieuse à regarder.
Au fur et à mesure des années, elle a su évoluer au rythme de l’électronique et des dictats. Le dernier en date est Euro5, dont elle s’absout au prix de quelques modifs. Les techniciens en ont profité pour aussi améliorer quelques pièces. Le 3 cylindres de 798 cm3 a perdu un petit cheval pour E5, délivrant à présent 147 chevaux à 13 000 tr/mn. Le couple maxi n’a pas changé mais est délivré un peu plus tôt. Le pic de (presque) 9 mkg est atteint avec 500 trs d'avance, à 10100 trs.
Les modifs sont communes aux autres motos équipées du Trepistone. L’usine a appliqué un revêtement DLC au niveau des soupapes, changé les principaux roulements, les bielles et l’arbre de renvoi pour réduire les frictions, remplacé les injecteurs pour des modèles plus puissants, mis à jour l’ECU, installé un nouveau radiateur plus efficace de 5% et renforcé l’embrayage. La ligne d’échappement est totalement réétudiée, pour rendre les gaz plus propres et mieux remplir les courbes de puissance. Son design gagne en agressivité, les 3 flutes d’échappement étant devenus des silex biseautés.
Une MV, c’est aussi une partie-cycle trempée sport. Qui évolue par petites touches. On garde la fourche inversée multi-réglables, les étriers de frein Brembo à 4 pistons M4, le monobras et le cadre treillis en acier. Par contre, on va revoir les platines latérales en aluminium afin de les rendre plus rigides.
L’électronique s’offre aussi une mise à jour. Y a maintenant un régulateur de vitesse; mais qui va s’en servir?!? On usera bien plus du shifter Up&Down de 3ème génération. Un nouveau capteur le rend plus agréable et plus précis.
La F3 a enfin changé son tableau de bord LCD pour la dalle TFT couleur qui envahit tous les modèles de Varese. Un beau combiné de 5,5 pouces, pouvant communiquer avec l’appli maison MV Ride. Celle-ci permet de paramétrer depuis son smartphone les assistances au pilotage, d’installer une navigation grâce à une fonction miroir, d’enregistrer et de partager ses sorties...
Redevenons sérieux. On est pas sur une MV F3 pour blablater sur les réseaux sociaux; on est dessus pour piloter. Du gaz, des bons pneus, des watts, et on enquille. L’électronique est là derrière avec l’installation d’une centrale inertielle pour améliorer l’efficacité grâce aux calculs de positionnement dans l’espace relatif. L’ABS en devient Cornering (maintenant fourni par Continental), le contrôle de traction est plus précis, l’anti-wheeling évolue en un contrôle de wheeling, et tout ce bazar est supervisé par 4 Modes de conduite. Ne pas oublier le Launch Control, le tracker Mobisat, et le prix.
Une MV-Agusta, c’est cher. Ou très cher, au choix. Mais dans la définition Rosso, ça cogne légèrement moins. Cette F3800 rouge sang demande 1000 euros de moins que la version d’avant.
Cela laisse aussi la possibilité pour le constructeur de décliner une version mieux équipée dans un avenir proche. Je ne serais pas étonné de voir débouler une F3800 S avec de belles décos, de meilleurs freins et quelques pièces racing.
M.B - Photos constructeur