Fiche moto MV-AgustaSuperveloce 1000 Oro 2023

C’est un souffle de feu qui se pose dans la catégorie néo-rétro. En alliant la force, l’audace, la luxure et l’exigence, MV-Agusta accouche d’une affriolante Superveloce 1000 Oro. Menaçante et temporelle, raffinée et violente, noble et garce, cette sportive a de quoi mettre tous les sens en éveil.

Cela fait longtemps que la marque de Varese maitrise l’envie. Le coup de maitre et de design de la première Superveloce trouve ici une expression plus sauvage. La ligne de style reprend le thème de la 800 mais avec des effets plus marqués, une présence moins subtile, moins svelte, plus renforcée. Cette allure plus méchante est motivée par l’ajout de winglets, un habillage plus dense, des conduits d’air plus massifs, une coque arrière de vaisseau spatial et des échappements à se subjuguer la rétine.

C’est de toute beauté, bien que moins délicat que la moyenne Superveloce. Coté motorisation, MV a pris ce qu’il avait de mieux: le bloc de la 1000 Brutale. Son 4-cylindres est l’un des plus costauds à ce jour. Crachant 208 chevaux à 13 000 tr/mn, il est plus puissant qu’un moulbif de ZX-10R ou de R1. Le couple est musclé, avec 11,9 mkg, mais il faut aller le chercher haut dans les tours, à 11000 trs. Si l’envie d’ajouter quelques canassons vous démange, le kit course permet de monter les watts à 212 chevaux.

La partie-cycle est aussi grandement repris du roadster Brutale, avec quelques adaptations. En premier, une répartition du poids différente. Ensuite, de magnifiques et inédites jantes en alu forgé. Le mélange de branches en étoiles et de rayons donne un cachet surréaliste. Pour le principal de l’ossature, les éléments du roadster sont si robustes que leur reconduction se fait telle qu’elle. Avec l’indétrônable signature maison pour le cadre: des platines latérales en aluminium tenant un treillis tubulaire en acier. Le superbe monobras oscillant en alu est de fier concert, avec le bonus d’être fixé sur un pivot réglable. Un jeu de goupilles permet de modifier la hauteur sur + ou – 4 mm.
Quant aux suspensions, la 1000 Superveloce ne fait confiance qu’au haut de gamme. La fourche inversée de 43 mm et l’amortisseur TTX proviennent de chez Öhlins et sont principalement gérés par l’électronique Smart EC 2.0. Celle-ci ajuste la compression et la détente; seule la précharge se fait manuellement. Se trouve entre le réservoir et le té de fourche un autre amortisseur Öhlins, pour la direction.

Cette surpuissante Veloce permet à la marque de remettre au gout du jour une des plus belles expressions de la dynastie F4 : ses pots sous la selle. Cette disposition est ici réinterprétée, avec d’orgueilleuses flûtes Arrow placées sous les fesses et autour du néo-classic feu arrière rond. Provocant à la limite de l’érotisme. Les sportives italiennes ont toujours été fiers de leurs dessous.

Comme on peut le constater, elle se plie au dictat de la mode des ailerons. Mais…. MV-Agusta ne le voit pas ainsi. Symboliquement, la com’ de la firme rappelle que la MV 500 de 1972 inaugura ce genre d’ailes aérodynamiques en Grand Prix. Plus concrètement, le travail a porté autant sur la forme que sur la fonction. La MV veut être belle jusqu’au bout des ailerons, tout en offrant plus de 39 kilos d’appui sur l’avant à 320 km/h grâce à l’ensemble du job sur l’aérodynamique.

Les disques de 320 mm sont recouverts de flasques en carbone, évoquant les freins à tambour d’une lointaine époque. Une ouverture basse canalise le flux d’air pour refroidir les étriers Brembo. De belle facture comme il se doit, à savoir des mâchoires monoblocs 4 pistons Stylema à fixation radiale. Les pneus sont au diapason avec desPirelli Diablo Supercorsa SP-V3.

La Superveloce 1000 est introduite en version Oro. Une saga perpétrée depuis la F4 750, où certains nouveaux membres de la famille commencent par l’exception. Oro est synonyme d’éléments dorées (platines, bras oscillant, roues), de série limitée, de certificat d’authenticité, de kit course complet, d’un habillage totalement en carbone (sauf le réservoir) et d’un prix étranglant.

Contrairement à ce que sa fiche technique suggère, cette machine n’est pas extrême jusqu’au bout. La position de pilotage ne penche pas vers le radical, comme le revendiquerai une pistarde. Vu la position des demi-guidons, cela s’annonce sport mais pas racing. Les platines repose-pieds réglables permettront même de trouver une position proche d’un confort spartiate.

Forte en chevaux et en style, cette moto l’est autant en électronique. Son écran couleur TFT de 5,5 pouces permet de tout paramétrer, et de communiquer avec un smartphone pour faire ses réglages également depuis l’appli MV Ride. Cette dernière permet aussi de gérer une navigation, l’enregistrement des itinéraires, le transfert de données internes à la moto et le système de géolocalisation Mobisat.
Pour ceux qui oseront rouler de nuit, les commodos sont rétro-éclairés. Les adeptes de pilotage et d’électronique auront tout à loisir d’apprécier les cartographies moteur de l’ECU, le fonctionnement du shifter Up&Down et de l’ABS cornering spécifiques à la 1000 Superveloce. Ainsi que le contrôle de traction à 8 niveaux et de wheeling, le sensibilité par rapport à la centrale inertielle, les 4 Modes de conduite, l’assistant au départ arrêté et le régulateur de vitesse.

Une fois de plus, MV-Agusta tutoie le sublime. Sa nouvelle Superveloce 1000 Oro vient frapper dans un nouveau segment; l’hypersport néo-rétro. Subtilement ébauché par la Triumph Speed Triple 1200 RR, cet environnement au charme temporel et à la puissance très vigoureuse accueille du sang italien particulièrement goûtu.

M.B - Photos constructeur