Du hardcore à Birmingham
Après avoir relancé son hypersport V4 sv et remise en production la 961 Commando pour honorer des commandes passées, Norton vient chercher la baston avec un puissant streetfighter-café-racer. Du gros, du méchant, du haut de gamme avec le 1200 V4 cr. Une terreur de la bourgeoisie anglaise, avec un profil à tout esquinter.
A commencer par les yeux, le portefeuille, les poignets, les articulations. Le Norton V4 cr est là pour faire péter la poudre. Essentiellement basé sur la sportive, l’engin n’a surtout pas voulu attendrir le moteur pour le rendre plus docile (comme c’est souvent le cas). Sans hésitation ni ménagement, le bloc british envoie 185 ch à 12 000 tr/mn. Sacrée cavalerie !
Le couple aussi est éloquent. Plus de 12,7 mkg, perchés à 9 000 tr/mn. Le 4 cylindres en V profite de sa cylindrée pour offrir du muscle, compensant son rendement presque “modeste” du côté des kW. La plupart des sportives 1000 sortent plus de 200 bourrins.
Bon, 185 ch, c’est déjà très costaud. De quoi aller chatouiller tout de suite les Tuono V4, KTM SuperDuke et Triumph Speed Triple RS. Le V4 cr ne se laissera pas moucher par une histoire de puissance car il propose de solides arguments. Son cadre par exemple, réalisé en tubes d’aluminium, avait pour objectif originel le Tourist Trophy. Le CV est posé ! L’écrin propose le réglage de l’angle de colonne pour la direction ainsi que celui du pivot du bras oscillant.
Une fois ces éléments réglés, les amateurs de partie-cycle vont se régaler à accorder les suspensions. Tout est ajustable sur la fourche inversée Öhlins NIX 30 de 43 mm, comme sur l’amortisseur TTXGP. Le manufacturier suédois fournit aussi l’amortisseur de direction.
Freinage, carénage.... Où tu vois du carénage ? Norton n’a habillé le CR qu’avec des épaulettes, un sabot moteur et une casquette de carbone sur le phare. Il en résulte une agressivité naturelle et une envie de gifle façon sado-maso. De plus, avec son arrière court, son monobras, son échappement en titane et ses guidon-bracelets, ce cafra invite à l’attaque et à la débauche sans retenue.
Par contre, le V4 cr ne compte pas se rendre accessible. D’abord, Norton n’a prévu que 200 exemplaires. Ensuite, le tarif de 41 999 Livres déchausse des dents – les autres partiront avec la fougue du moteur. Enfin, c’est mal barré pour le trouver ailleurs qu’au Royaume-Uni. Il n’est pas prévu de le commercialiser à l’international, et la brêle n’est pas homologué Euro5.
Les bécanes seront fabriquées à la main dans la nouvelle usine de Solihull. Depuis que TVS a repris la main, Norton a déménagé et devrait être assuré d’une gestion et d’une pérennité plus en adéquation avec son pedigree.
C’est bien simple. Le Norton V4 cr n’est pas une une V4 sv transmutée en roadster – c'est une V4 sv à poil, impatiente de mettre des dérouillées.
M.B - Images constructeur