Fiche moto VyrusAlyen 988 2020 Tenir le monstre entre ses dents

Vyrus, c'est un voisin de Bimota, tant par la manière que par la géographie. Un artisan principalement connu des amateurs de motos d'exception, sortant des modèles au compte-gouttes à des prix musclés. Pendant que Bimot' revient à la vie avec le concours de Kawasaki (Tesi H2), Vyrus fait parler la poudre et la technique avec ce nouveau 988 Alyen.

La marque créée par Ascanio Rodorigo observe la mer adriatique, tandis que dans ses ateliers, la passion mécanique accouche d'un engin saisissant. Son nom est bien choisi, tant ce monstre pourrait plaire à la créature du Nostromo. Cette moto n'hésiterait pas à vous arracher les tripes avant que son moteur ne vous les secoue.

Plutôt fidèle aux mécaniques de Ducati, Vyrus prolonge l'existence du gros twin Superquadro qui équipait les 1299 Panigale. Avec des gamelles énormes, ce bloc sort 205 chevaux à 10 500 tr/mn et une grosse tartine de couple. De quoi assurer à l'Alyen des accélérations canons, des reprises de dingue et une vitesse de pointe flirtant avec les 300 km/h. Ses émanations seront exhalés via des sorties d'échappements en carbone tout simplement sidérantes. Cette transplatation s'est opéré avec les changements adéquats pour valider la mécanique en Euro5.

Les Vyrus se sont faits également remarquées par leurs parties-cycles similaires à celles des Bimota Tesi. La 988 n'y fait pas exception, bâtissant son corps sur un duo de platines en magnésium. Ces pièces en forme d'Omega se servent du moteur comme élément porteur. Le train avant est un bras oscillant où un moyeu directeur vient assurer la direction.
A l'arrière, un long monobras voit ses mouvements contrôlés par un amortisseur Öhlins. Ici aussi, le plaisir de détailler la technique est jubilatoire. Implanté de manière peu commune, il travaille avec un double jeu de biellettes en Ergal.

Le freinage est assuré par des étriers Brembo GP4-RR, du sacré matos. Ils empoignent des disques de 320 mm que l'on peut choisir à la commande. Soit des Brembo T-drive Low Track dérivés du Superbike, soit des galettes en carbone-céramique. Brembo fournit également le maitre-cylindre RCS 'Corsa Corta' ainsi que la commande d'embrayage. De ce fait, on se retrouve dans de la grosse performance par-dessus l'image de luxe. La Vyrus Alyen mord sec, fort et sans pitié.
Notez qu'on ne distingue ni cables, ni durites au niveau du poste de pilotage - tout est planqué à l'intérieur du guidon, taillé dans un bloc d'Ergal.

Cette moto n'étant pas limité par des notions de prix ou d'accessibilité pour le grand public, elle se fait plaisir dans le choix des matériaux. La selle en cuir est montée sur une structure auto-porteuse en carbone. Une matière abondamment utilisée : pour les roues Rotobox montées de pneus Pirelli Diablo Supercorsa SP V3, pour le carénage, le sabot, le réservoir, les protège-mains (avec clignos LEDs intégrés), l'habillage du compteur, et j'en passe. Le poids en a grâce, s'établissant à 165 kilos.

La dotation électronique est bien présente, même si ce n'est pas elle qui va le plus nous impressionner sur ce xénomorphe. Cette Vyrus est doté d'une plate-forme inertielle, d'un contrôle de traction, d'un shifter, d'un tableau de bord TFT couleur, et pas plus de détails n'on été dévoilés dans ce domaine.

Vyrus prévoit une production de seulement 20 exemplaires de sa 988 Alyen. Le tarif n'a pas été dévoilé mais on peut sans problème l'imaginer au prix d'un appart. Toxique, cette moto est une frontière entre la singularité, la science-fiction et la haute couture.

M.B - Photos constructeur