Fiche moto YamahaNiken 900 GT 2024 S’entêter pour tenter d’exister

Après un début en fanfare et quelques ventes auprès de motards curieux d’une moto à 3 roues capable de pencher en virage, le Niken poursuit sa discrète carrière. Afin de rehausser l’intérêt de la clientèle pour celui-ci, Yamaha vise désormais une cible sans doute plus touring que sportive avec quelques modifications sur cette moto à 3 roues.
Des valises, ça change tout ?
Oui serai-je tenté de dire. Avec cet équipement, le / la ( ??) Niken s’adresse sans doute à une clientèle plus aisée, moins pressée et sensible à la sécurité. Du coup, l’original train avant devient un argument comme Piaggio l’avait pris pour séduire les peureux du scooter. En revanche avec ces valises de 30 litres chacune, il faudra faire attention à l’inter-file. Dans la même idée de mieux voyager, Yamaha a amélioré le confort de la moto avec une nouvelle selle redessinée pour un meilleur maintien. La bulle a aussi été modifiée et est surtout réglable en hauteur. Grâce à une pognée sur le côté droit de la bulle, on peut la rehausser de 7 cm.
Derrière cette nouvelle bulle, le Niken suit la tendance et adopte un nouvel écran TFT en guise de tableau de bord. Mesurant 7 pouces en diagonale, en plus des fonctions de base (vitesse, carburant, etc …), l’écran bénéficie de fonctions medias (gestion des appels, messages ou streaming musical). Avec un abonnement payant, on peut aussi bénéficier de la navigation Garmin sur l’écran. On gère toutes ces fonctions en roulant depuis un commodo sous forme de joystick 5 axes placé à gauche sur le guidon. L’affichage et les animations de l’écran sont également personnalisables.
Avec ce contrôle, on gère également depuis l’écran les différents modes de conduite qui sont au nombre de 4. Yamaha a prédéfini des réglages : Rain, Road et Sport. Le propriétaire bénéficie d’un mode Custom qui permet de régler la moto avec les aides et niveaux d’intrusion des aides que l’on désire sur l’anti-patinage, le contrôle de glisse, anti-wheeling et la sensibilité de l’ABS.
Le carénage abrite un port USB , des poignées chauffantes ou un régulateur de vitesses. Sous la selle, on dispose également d’une prise 12 V.
Un Niken désarmé
Pour seconder le moteur, le Niken dispose d’un shifter qui sert aussi bien à la montée que la descente des rapports. Compte tenu du supplément de poids de 40 kg par rapport à une Tracer GT+, l’apport du shifter est un plus s’il faut manipuler plus souvent la boîte de vitesses pour les relances. La machine pèse tout de même la bagatelle de 270 kg (toujours bon à savoir au moment de manipuler la moto à l’arrêt).
Dans la même quête de confort, Yamaha a aussi retouché le cadre et les suspensions. Le châssis tubulaire en acier reçoit des sections plus fines et l’amortisseur est montée sur de nouvelles biellettes en aluminium (acier sur l’ancienne version) pour une progressivité accentuée grâce également à un nouveau ressort d’amortisseur.
Le Niken conserve tout de même ce qui fait son identité visuelle avec le train avant type Ackermann Cantilever. Il s’agit d’une double fourche télescopique inversée dotée d’un débattement de 110 mm et autorisant une prise d’angle maxi de 45°.
Evolution de Darwin … logique
Le propre d’une espèce animale c’est de s’adapter pour mieux évoluer, résister. Le Niken a choisi la même voie. Malgré toute son originalité et des capacités sportives indéniables, sa technologie peinait à convaincre l’amateur de roadsters traditionnels. Evoluer vers le Grand Tourisme a du sens. Les capacités de son train avant y prennent une certaine logique. Reste à savoir si l’amateur de voyageuses allemandes se laissera attirer par son originalité. Proposée à désormais presque de 18 000 euros, le Niken tente son dernier pari pour survivre. .
Vincent Beaucousin - Médias constructeur