Fiche moto ApriliaTuono 125 2023 Petit héritage
Le Tuono s’est enfin constitué une vraie famille, pour grandir en cylindrée et en puissance en même temps que l’expérience. Le gros 1100 V4 tient le haut du pavé avec sa redoutable puissance de feu et son châssis impériale; le 660 vient agiter le secteur des roadsters mid-size; le 125 vient ouvrir les portes de ce clan aux A1, aux jeunes, aux minots de la grogne. Avec la refonte générale de la gamme Aprilia, le plus petit des Tuono se rafraichit la tronche et la mécanique.
Il faut s’investir de l’image, surfer sur la vague lancée par la RS 660. C’est elle qui a étrenné le nouveau visage de Noale. Aussi, le Tuono 125 s’inspire largement des RS et Tuono 660 pour se refaire le nez. Mais en gardant certains traits de l’ancien regard, au niveau de la séparation des optiques. Ceux-ci, plus fins, intégrant les clignotants, sont à LEDs. L’allure n’en est que plus mutine. On distingue un nouveau sabot, de nouvelles joutes de couleur te plus d’éléments peints en noir (cadre, moteur, commandes au pied, bas de fourche). Quant au reste de la machine, tout est repris du modèle précédent.
Sauf le moulin. Une petite mise à jour ne lui fera pas de mal. On ne peut pas en tirer plus de 15 chevaux à cause de la loi; mais on peut faire en sorte d’arrondir le mollet du cheval. Avant tout, on va lui flanquer un catalyseur dans le sabot pour aider à franchir Euro5. Ensuite, on améliore dans divers domaines: nouveau boitier ECU Magneti-Marelli MIUG4, arbres à cames modifiés, bougie iridium, chambre de combustion redessinée, conduits d’admission et d’échappement revus, nouveau filtre à air, papillon d’amission repositionné et échappement repensé. Le monocylindre double ACT 4 soupapes gagne un tout petit peu de couple, des valeurs de puissance maxi atteintes un peu plus tôt et plus de disponibilité. La transmission finale a été rallongé par la greffe d’une couronne de 58 dents, ce qui devrait avoir une incidence notable sur la réactivité à la poignée de gaz (dixit le constructeur).
Pour les plus hardis et les agités de la botte, un shifter est toujours de la partie (en option).
Peu de changements au niveau du châssis. Le Tuono 125 pouvait depuis un moment se vanter d’avoir le matos de sa frangine RS 125. Avec un cadre périmétrique en longerons d’alu, une fourche inversée de 40 mm, un disque de 300 mm à l’avant + un étrier radial à 4 pistons, un bras oscillant asymétrique en alu lui aussi, le petit roadster présente des gages de savoir-vivre et de savoir-rouler. La nouvelle version fait un petit pas de plus vers l’efficacité avec un pneu arrière plus large de 10 mm (140 maintenant), des pneus Michelin et un nouvel ABS Bosch.
En faut-il plus pour plaire à la communauté? Le Tuono n’a pas abattu toutes ses cartes. Il avait déjà un port USB en option et un espace de rangement sous la selle. Ce dernier grandit, suffisamment pour accueillir une tablette de 8 pouces. On constate également que le tableau de bord a complétement changé. Une dalle LCD entièrement numérique (pas encore de TFT) où se retrouve toutes les infos, un choix d’éclairage blanc ou bleu, et la possibilité de lui greffer la plate-forme Aprilia MIA (en option) – elle permet de connecter un smartphone à la brêle, pour le piloter et obtenir plus d’infos de la machine.
Une puissance mieux distribuée, quelques modifs châssis, une face de Tuono V4 mixée au 660, une présence manifeste de dégorger son énervement – le Tuono en 1/8ème de litre fait bel et bien partie de la famille. Il se montre comme l’un des plus sportifs de sa catégorie. Mais pas d’excès d’optimisme. S’il peut oublier la concurrence chinoise, ses rivales nipponnes ou autrichienne sont des adversaires de même niveau.
M.B - Photos constructeur