Fiche moto DucatiSCRAMBLER 800 Icon 2017 Promenade à Malibu

Ducati Scrambler. Un nom sorti des âges. Les plus jeunes penseraient que Bologne s'attaque à sa propre interprétation de ce type de machine, ancêtre du trail. Ceux avec un peu plus de bouteille se rappelleront des premiers Scramblers de la firme, quand celle-ci fabriquaient des monocylindres. C'était les années 60, les Scrambler existaient en 250, 350 et même 450 à partir de 1969. Ils sentaient la musique, l'insouciance, le plaisir, les Beatles, les jeans, l'affreuse couleur orange de l'époque...

On prend la même sauce et on recommence pour aciduler le deuxième chapitre du XXIème siècle. Sauf qu'on a viré l'orange vomitif, que Coldplay et Daft Punk remplissent les charts ; mais le nouveau Scrambler sent toujours le fun, le plaisir, et surtout, de près comme de loin, il à l'air super sympa et on a tout de suite envie de devenir pote. Une moto comme copine, le Scrambler ?!? Ducati nous a pourtant habitué à du musclé, surtout depuis quelque temps. Des sportives de 200 bourrins, du Diavel à vous écorcher la route, un trail aussi puissant qu'une 750 GSX-R, des Monsters qui cavalent à 115 ch minimum...
Oui, mais dans tout ça, il manquait un engin rigolo et accessible. La place était vacante depuis que le 696 Monster avait dégagé du catalogue. Alors, un Scrambler au look vacances, pas trop puissant et accessible, ça fait vraiment du bien.

Il est pas mignon ce Ducati 800 Scrambler ?!? On dirait presque un TW, mais en peu plus gros. Il n'est pas tendu comme un Streetfighter, plutôt compact dans ses proportions, pas dans la recherche d'un style pur et haute couture comme MV-Agusta. Non, il est juste mignon à croquer. Et pourtant, le coup de crayon n'a pas chômé pour le rendre attachant. Oui, il fait vintage, et c'est en partie pour ça qu'on le remarque. Il se veut la descendance et l'évolution du Scrambler des années hippie. Techniquement, on oscille entre de l'éprouvé et du moderne. Un seul disque de frein ? Oui, c'est plus léger visuellement, mais c'est plus que suffisant pour calmer cette bébête de 170 kilos : une galette de 330 mm pincé par un étrier monobloc à 4 pistons, et un ABS Bosch 9.1 MP, c'est déjà causant. Un autre disque de 254 mm avec un étrier mono-piston est présent à l'arrière.

Ca fonce un Scrambler ? C'est pas vraiment fait pour... Non, c'est fait pour se marrer. Alors, Ducati a mis quelques chevaux, mais pas trop. D'abord, récupérer le twin de 803 cm3 de feu les 796 Monster et Hypermotard, on garde les 2 soupapes par cylindre, le système desmo, on change les arbres à cames, et on distribue 75 chevaux à 8250 tr/mn. Du couple, on fera avec 6.9 mkg, à 5750 trs. Pas énorme, presque correct pour la cylindrée, et au final, on n'aura pas besoin de plus. Pour ne rien gâcher, on apprécie le soin apporté au détail, comme les dessins usinés dans l'aluminium des carters et caches-courroies.

Le cadre treillis est de rigueur comme de coutume. Discret, minimaliste, il supporte la selle à un très accessible 790 mm de hauteur, tient une fourche inversée de 41 mm, un bras oscillant de type banane, et des jantes à 10 bâtons de chaque coté.
Ce n'est pas ça qui interpellera le plus. Quidams, curieux et charmés verront surtout ce réservoir, reprenant trait pour trait la forme de celui du Scrambler d'autrefois. Les caches en alu brossé sont interchangeables, histoire de multiplier les personnalisations et de faire tourner à plein régime la machine à marketing. Ducat' a prévu tout un univers autour de son nouveau jouet, à la libre appréciation de chacun.
Le 800 Scrambler joue aussi d'une certaine impertinence et de spécificités remarquées. Citons l'inscription "né en 1962" sur le réservoir, les pneus à gros pavés type enduro fabriqués exclusivement pour lui, une jante de 18 pouces à l'arrière, un fin gommard de 110 à la proue alors que la poupe dévoile un gros 180, des suspensions au débattement de 150 mm permettant de s'aventurer dans les chemins menant à la plage.

De loin, cela semble classique ce phare rond et cette instrumentation minimaliste avec un compteur unique excentré. Quelqu'un met le contact. Le Scrambler dévoile alors sa signature lumineuse. Quatre arcs constituent un cercle immédiatement identifiable. Du coup, on s'approche pour en découvrir plus. Le tableau de bord est bel et bien un simple cadran, mais tout est digital dedans. La vitesse affichée s'est choisie la meilleure visibilité. Le régime devra se contenter de quelques barrettes affichés en bordure basse.

Le Scrambler devient le modèle d'accès à la gamme Ducati, un peu plus dans sa version 400 Sixty2. Et peut-être le plus amusant aussi. Bonne bouille, référence au passé pleine de style, moteur à l'ancienne (desmo 2 soupapes refroidi par air), ça sent les vacances, les balades et l'apéro.
Une seule envie vient au bout du guidon : le fun. Loin des paillettes, des trajectoires saignantes, des puissances effrayantes et du "toujours plus", le Ducati Scrambler apporte une vraie bouffée d'air et ce petit goût simple qu'on a de plus en plus de mal à trouver. Sauf que quand on s'appelle Ducati, le simple se mélange au premium, et cela influe sur le tarif. Avant, on campait pour les vacances ; maintenant, on prend un mobil-home. Mais l'envie de la plage n'a pas changé.

M.B - médias constructeur