Fiche moto DucatiMultistrada V2 S 937 2024 La vitalité des routes
Tout est une affaire de compromis; plus ou moins équitable. La Ducati Multistrada V2 S avait bien envie de récupérer un max d’éléments de sa grande sœur V4 mais chacun doit rester à sa place. Réunion de famille, engueulade, coup de tête (de fourche), un peu d’huile sur la table pis on discute. La grosse Multistrada garde l’avantage du moteur à 4 cylindres, des gros watts, d’une clientèle resserrée; la moyenne passe au statut de gardienne du symbolique twin en L.
Par contre, elle ne veut plus lui ressembler, comme ce fut le cas pendant toutes les générations de côtoiement; jusqu’à la 1260 c3m. Puis est arrivé la V4 avec son moteur «Granturismo». Elle changeât de tronche (un peu) et de châssis (beaucoup) quand son nombre de cylindres doubla.
La 937 cm3, elle, ne souffre que de retouches de design quasi imperceptibles. Ce qui fait les deux trail-GT de Ducati ne se ressemblent plus que de loin. Un point positif pour la V2, qui sera moins comparée et plus identitaire.
La rupture est marquée entre les cylindrées. Alors qu’il n’existe quasi pas entre les générations. Ainsi, seul une langue de couleur sous la selle et quelques décalcomanies permettent de distinguer le nouveau de l’ancien trail mid-size bolognais. C’est coté moteur que certaines opérations distinguent la V2 S de la 950 S. Il signale une perte de 2 kg, gagnés sur l’embrayage, les bielles et la boite de vitesses. Les performances sont identiques, avec un maxi de 113 chevaux et 9,8 mkg de couple.
Bonus de cette refonte, les moyenne MTS sont désormais dispo dans une version 35 kW pour faire du gringue aux permis A2.
Elles ont aussi gagné 5 kg sur l’ensemble de leur anatomie. Une partie sur le moulin, 1,7 kg sur les jantes, quelques centaines de grammes sur les frettes des disques de frein et encore une louchée coté rétroviseurs.
L’ergonomie fait un effort avec une assise plus basse et des selles révisées, plus typées confort. Toute la gamme V2 évolue dans les mêmes dispositions…. Les pièces techniques du cadre, des freins et de l’habillage sont de fratrie. Sauf que la S s’inspire intensément des atouts numériques de la V4S. Le transfert technologique est quasiment du vampirisme.
La V2S marque ses gros points avec l’électronique, bien plus fournie que sur la version standard. Elle confie son amortissement au système semi-actif Skyhook Evo, agissant en temps réel sur les réglages de compression, de précharge et de détente. De quoi se lisser la route selon plusieurs humeurs; et en fonction des Modes de conduite choisis (Sport / Touring / Urban / Enduro).
Ensuite, c’est la pléthore façon Ducati: phares adaptatifs en virage, régulateur de vitesse, shifter Up&Down, système de bord sans clé, écran TFT couleur de 5 pouces, commodos rétro-éclairés – Que de la plus-value technologique à laquelle il convient d’ajouter l’offre de série présente sur toutes les V2. A savoir les quatre Modes de conduite, le contrôle de traction, la centrale inertielle à 6 axes, l’ABS actif en courbe, l’assistant au démarrage en cote, le Brake Light (clignotement du feu arrière en cas de freinage important) et les clignos à arrêt automatique.
Les poignées chauffantes sont en option – tout simplement scandaleux vu le prix et le positionnement de la machine. Comme tant d’autres, le constructeur de Bologne encourage la visite de son catalogue additionnel, où l’on trouvera valises, béquille centrale, échappement Termignoni, jantes à rayons, crash-bars, pièces en carbone, en aluminium, système multimédia maison, kit de rabaissement, etc, etc…
La nouvelle Multistrada V2 S a amélioré certains points de la 950 S à laquelle elle succède. Elle permet d’apprécier une majeure partie du savoir-faire de Ducati dans le domaine du Touring. Avec une puissance raisonnable et un tarif déjà assaisonné. V2 ou V4, les versions S ont une approche très similaire du voyage en catégorie premium. Dans deux dimensions bien délimitées: 57 chevaux, 19 kilos et 4700 euros d’écart.
M.B - Photos constructeur