Fiche moto HondaCBR 1000 RR-R Fireblade SP 2024 Voeu de perfs
Au fur et à mesure des générations, la Fireblade n’a cessé d’évoluer et parallèlement de se faire bousculée par la concurrence. Elle a beau être la plus puissante hypersport du marché (217 chevaux, ça cause), la Ducati Panigale ne lui laisse pas le temps de respirer et la BMW S 1000 RR ne se prive pas de la provoquer. Mais Honda continue le développement de sa CBR 1000 RR-R. Une version remaniée apparait en 2024, accompagnée de l’édition SP, plus fastueuse.
Cela fait combien d’années qu’une SP est au catalogue Honda ? Une décennie ! Rien de moins, et depuis, chaque chapitre de CBR 1000 est secondé de sa déclinaison premium. La recette originelle n’a pas changé : de meilleurs suspensions et freins. Comme quoi, Honda avait tapé juste dès le début et renouvelle le cocktail.
Bien sûr, le matos a bien évolué en 10 ans. Aujourd’hui, c’est une fourche inversée (toujours Öhlins) NPX de 43 mm qui se charge de guider la CBR 1000 SP. Elle et son comparse d’amortisseur arrière TTX36 sont pilotés par l’inédite gestion électronique de 3ème génération. La fourche est tenue par des tés spécifiques en aluminium forgé.
L’interface OBTi permet de mémoriser 3 Modes utilisateurs en plus des Modes préréglés. Dans cette évolution de l’amortisssement piloté Öhlins, les réglages sont plus précis et l’instrumentation peut guider le pilote dans le réglage de la précontrainte en fonction de son poids.
Honda a refait ses courses chez Brembo pour le freinage, en tapant plus haut cette fois. La précédente version de CBR 1000 RR-R SP se calmait avec des étriers Stylema. La nouvelle reçoit les Stylema R, encore plus efficace, surtout sur le refroidissement. La différence avec les mâchoires Nissin du modèle standard n’en est que plus manifeste. Pour bien compléter le tout, le maitre-cylindre est aussi en Brembo.
Question déco, Honda n’a pas fait grand effort. La différence de robe entre la std et la SP est juste symbolique. Le front blanc pour simuler une plaque à numéro et basta. La belle couleur dorée des jantes a disparu entre deux millésimes. Flûte.
Pour les amateurs du secteur comme pour bien d’autres, la Fireblade est une bien belle moto, avec un coté bestial tapi dans le sérieux typique à Honda.
Une Fireblade qui a d’ailleurs évolué de manière ciblée : un peu dans le carénage, avec des winglets repensés ; bien plus dans la technique. Le moteur n’a pas plus de chevaux qu’avant... mais pas moins alors qu’il se conforme à Euro5+ et que les ingénieurs ont renforcé sa puissance à mi-régimes. Comment ? Avec un peu plus de compression, une distribution modifiée, des soupapes allégées, de nouveaux ressorts dans la culasse, une admission optimisée, un vilebrequin allégé de 450 gr, des bielles en titane plus légères, un silencieux Akrapovic agrandi d’un litre et un inédit système de Ribe by wire à 2 moteurs – chacun commande une paire de cylindres. Pour gagner en accèl’, les rapports de boite ont été raccourcis.
Honda a aussi bossé sur le châssis pour réduite la rigidité et ainsi adoucir les sensations de pilotage. Une reconfiguration du cadre a permis de grapiller 960 gr sur sa masse et 140 gr sur les boulons de fixation moteur. Le pilote change légèrement de position avec des bracelets plus hauts et rapprochés pendant les repose-pieds descendent légèrement. Moins éprouvante la CBR 1000 ?
Hormis la nouvelle génération de suspates S-EC 3.0 et l’apparition de 3 Modes de gestion de l’ABS, l’électronique ne reçoit pas de mises à jour. La grosse CBR bénéficie d’un écran TFT couleur de 5 pouces, du démarrage sans clé, d’une centrale inertielle IMU, du contrôle de couple HSTC, de 3 Modes de conduite, de la gestion du frein moteur, du contrôle de wheeling, d’un assistant au départ arrêté, de l’amortisseur électronique HESD ; et d’une nouvelle fonction qui décale la zone rouge plus bas tant que le propulseur n'est pas dans une température optimale. Et oui, moteur froid, calme ta joie ! Le shifter, dispo en option sur le modèle standard, est ici installé en série.
Une CBR a t-elle encore sa place sur la route ? Tellement aboutie, si pistarde, dévouée à la performance avec seulement une faible pensée pour les excursions hors circuit... La question ne se pose pas, tant cette version SP montre les envies et tout le chemin accompli par les générations de Fireblade. Il n’a jamais été aussi peu raisonnable de s’acheter une sportive pareille ; encore moins de rouler avec. Mais Honda se doit de montrer son savoir-faire dans une catégorie qu’il a longtemps dominé, où le constructeur a montré de nouvelles voies, et où le sport, la vitesse, la trajectoire et le fantasme continuent d’alimenter la passion ; et parfois les rêves au-delà de la victoire.
M.B - Photos constructeur