Fiche moto Indian1890 Springfield Dark Horse 2021 Une nuit entre les routes
Petit à petit, l'esprit sombre s'est emparée de la gamme d'Indian. La nuit s'est d'abord abandonnée sur la Chief, puis s'est répandue sur la Chieftain. Cette fois, c'est la Springfield qui se fond dans la corrélation Dark Horse. Et cela plait : à peine présentée que 2019 lui a apporté moult améliorations. Plusieurs coloris, des améliorations moteur et des retouches de style. Déjà, on salue le retour de la tête de sioux sur le garde-boue avant. Ensuite, les highway bar et le pare-brise amovible sont supprimés. Enfin, on découvre des pointes de noires brillantes sur des éléments du moteur, des échappements et des sacoches.
Le twin 1811 avait récemment gagné une belle louche de chevaux. Il en remet encore plus dans la sauce avec cette version 116. Montrant ses muscles avec 1890 cm3 à présent, il distribue plus de 17 mkg une fois atteint les 2 900 tr/mn. Un organe à l'image des ricains, gargarisé de métal et d'imposition. Mais de nos jours, les résultats d'une fonderie ne s'expriment plus que par le brut. Il s'agit de le laisser pulser façon triple cheese. La technologie des assitances au pilotage a rattrappé le constructeur, qui n'est pas peu fier de proposer un Thunderstroke 'à la carte'. Le pilote peut choisir entre 3 cartographies d'injection pour se laisser emmener sur la route. Le mode 'Tour' pour la promenade, le 'Standard' pour le quotidien, et le 'Sport' quand il s'agit de s'énerver un peu. Plus de détails en bas de la fiche.
Et ce n'est pas tout. Dans certaines conditions, le cylindre arrière peut être désactivé, afin de balancer moins de chaleur lors des arrêts. Un sommeil léger - à l'accélération, tout se remet en route avec douceur. Une première dans le domaine moto.
Imposant bagger, cette variante est subtilement trempée dans le noir. Mais avec une certaine conception de l'obscur, loin d'être taciturne. Le Dark Horse, c'est une alternance de noir en peinture mat et en éléments brillants. Ce tourbillon nocturne emporte avec lui le guidon ape-hanger de 12 pouces, la fourche, les rétros, le capotage de phare, la console de bord, les cale-pieds, les garde-boues, les barres de protection, les clignos… presque tout. Mais le moteur a le sens de la rébellion ; et des effets de style. Ses couvre-culasses et ses carters ont succombé au noir eux aussi. Mais les ailettes de refroidissement ainsi que la ligne d'échappement revendiquent une foi en la lumière.
Un sombre qui sierrait à merveille à Dark Vader. Pas qu'à lui à présent : une autre robe blanche et noir, très stormtrooper, est venu compléter l'offre. L'ambiance est la même, alors que le blanc éclate dans la nuit. Un kaki militaire et discret ne manquera pas d'attirer l'attention suivant quelques regards et leurs dispositions.
La Springfield Dark Horse a également pris le parti d'un train avant plus aéré. Ici, pas de jupe traditionnelle pour protéger la roue de 16 pouces, mais un garde-boue évasé (en référence aux Indian des années 20-30) surplombant une grande roue de 19 pouces.
Une invitation au voyage plus éthérée qu'avec les gros Tourer de la gamme, dans un rythme plus avenant. Ce n'est pas tant le moteur mais l'esprit de ce bagger/cruiser qui fera la différence. Lourde, la Springfield dépasse les 350 kilos réservoir plein, mais se montre nettement plus affinée que les gros paquebots du constructeur. Roadmaster en tête, la plus statuaire production à tête d'indien, qui dépasse les 400 kilos et parait aussi large que la route. On se laissera ensuite griser par le gros couple du Thunderstroke 116, avec les délicates ou farouches caresses de l'air.
Si l'instinct d'existence du "Bagger" nous fait penser à un Tourer quasi dépouillé, concentré sur l'essentiel, la Springfield nous rappelle subtilement que la technologie est largement présente sous la robe nocturne. Il y a son cadre en fonte d'aluminium, l'injection, l'ABS, le régulateur de vitesse, un contrôle de la pression des pneus, et le système de démarrage et de verrouillage sans clé. Ainsi parée, ce membre de la famille Dark Horse (un parallèle avec les Dark Customs ?!?) file à dessein vers un long destin.
M.B - Photos constructeur
Les cartographies moteur :
- Le mode « Tour » offre une accélération progressive pour une douceur de conduite optimale.
- Le mode « Standard » se caractérise par une commande des gaz encore réactive et une puissance délivrée de manière équilibrée et progressive.
- Enfin, le mode « Sport » offre une réponse instantanée de l'accélérateur et une distribution de la puissance agressive pour des accélérations encore plus prononcées.