Fiche moto KawasakiZX-6RR 600 2006 Arrivée à maturité
Les verts présentent les premiers leur nouvelle pistarde de la catégorie Supersport pour 2005. La ZX-6R a fait l'objet de profonds remaniements tant sur le plan esthétique que mécanique. Comme sa grande soeur 10-R a gagné le Masterbike 2004 - la petite se devait de défendre encore plus l'honneur familial retrouvé.
Le design si particulier de la précédente 6-R a évolué vers plus de douceur et d'élégance. Profilé pour une meilleure efficacité aérodynamique, le carénage affine visuellement la moto, le sabot se prolongeant sous les platines repose-pieds, tutoyant de près le pneu arrière ; comme sur une Ducati 999. Les phares sont plus effilés, lui donnant un regard plus sympathique, la prise d'air forcé est également légèrement re-dessinée, les clignotants sont intégrés, le réservoir revu et la partie arrière copié sur la 1000. Ainsi, on retrouve le postérieur très plaisant de la 10-R avec en bonus un échappement sous la selle. kawasaki s'y est mis comme tout le monde et cela permet à l'oeil de se délecter du nouveau bras oscillant digne d'une machine de MotoGP. la 636 se différencie de la RR par son sabot peint en noir, son disque de frein arrière plus gros, et nul doute par de petits détails que Kawa ne devrait guère tarder à communiquer.
Coté motorisation, tout a également pas mal bougé. Une nouvelle alimentation avec 2 injecteurs par cylindre vient gaver un moulin qui bénéficie de nouveaux pistons, cylindres, culasse et arbres à cames. Notons aussi de plus grosses soupapes d'échappement, un vilebrequin renforcé et rééquilibré, une pompe à huile revue, une boite de vitesses améliorée et au final une puissance en net hausse.
Pour encaisser tout ça, le châssis ne se contente pas d'endosser la peinture noire qui sied si bien aux machines de compétition. Outre le nouveau bras oscillant particulièrement costaud, le cadre a vu sa structure en alu modifiée et le châssis dispose d'un empattement plus court. La position du pilote à été sensiblement revue pour rapprocher le pilote de la direction. Et pour plus de vivacité, de nouvelles jantes (sûrement plus légères) ainsi que des disques de frein à pétales.
Assurément plus belle que sa devancière et certainement plus efficace, la ZX-6R version 2005 entend bien continuer sur le chemin tracé par la surprenante ZX-10R : redonner ses lettres de noblesse à Kawasaki sur l'autel du sport.
En ce mercredi 20 octobre, nous venons d'apprendre les chiffres officiels communiqués par Kawasaki. Commençons par les plus impressionnants : la 636 Ninja sort 130 bourrins à 14 000 trs. Un chiffre réellement impressionnant pour une 600 sport. En dynamique, gavé par l'admission d'air forcé, le bloc développerait pas moins de 136 chevaux. Le couple progresse à 7,2 mkg à un régime augmenté de 500 trs soit à 11 500 tr/mn. La version RR, au cubage plus modeste mais surtout plus réglementaire, délivre quant à lui 123 chevaux , et 6 de plus en dynamique. Chose étonnante, la petite verte n'a pas gagné de poids ; plutôt l'inverse car elle affiche aujourd'hui 164 kgs. 3 de plus que l'ancienne mais cela reste très léger.
Vous vous souvenez de la première 636, celle qui est arrivé en 2002 ? Une des meilleures 600 sport, et l'une des très rares qui n'avait pas sombré dans l'exclusivité. Très performante mais également agréable et confortable, loin de la radicalité qui est la base de toute sportive actuelle.
Et bien, la nouvelle ZX-6R 636, elle tente de récupérer un peu de cet esprit, de cette notion de convivialité. Si cela se devine par ses lignes plus douces, plus fluides mais toujours musclées, une prise en main confirme cette amicalité. Une selle haute mais accessible et plus douillette qu’il n'est de coutume, une position de pilotage typée sport mais moins exclusive, des suspensions fermes, rigoureuses mais qui font le maximum pour vous ménager - La Ninja a encore plus soif de chrono mais elle s'occupe maintenant de plaire à son pilote aussi bien sur le circuit qu’en dehors. Un bel effort que le moteur a su également développer.
Ce bloc, le seul de la catégorie à dépasser les 600 cc (il y a la RR pour la compétition), demeure fidèle aux traditions Kawa. Souple et plaisant, il répond dès les bas-régimes, en partie grâce à la valve logée dans l'échappement. Bien sûr, ce n'est pas le coffre monstrueux d'une ZX-10R mais c'est très appréciable lorsqu'on se balade sans chercher l'arsouille ou si l'on négocie un virage serré avec le compte-tours noyé dans le bas. Le tableau de bord n'a d'ailleurs toujours pas changé. C'est high-tech, stylée, complet... tout ce que tu veux mais pour la lecture du régime moteur, accroche-toi. Et encore plus quand tu pousses le bouilleur au-delà de la barre des 10 000 tr/mn. La ZX-6R respire un grand coup jusqu'à 12 000 trs puis déclenche les hostilités. Le 4 cylindres miaule alors rageusement pendant que ça dérouille sévère. Plus question de rigoler, le moulin devient méchant et balance ses 130 ch pour le meilleur sans le pire. C'est alors au pilote de démontrer son savoir-faire et il n'aura à se soucier que de ça. La douceur des commandes et de la boite lui ont déjà offert le sourire ; la facilité de prise en main et l'efficacité du train avant se sont chargés de le mettre en confiance ; L'anti-dribble dans l'embrayage, le freinage remarquable et la stabilité d'ensemble lui permettent de se lâcher entre les vibreurs. Peut-être que les freins gagneraient à être un peu plus progressifs mais pour l'instant, le moulin part à l'assaut des 16 000 trs. Une très belle allonge et des performances à la clé.
Pas loin du sans-faute pour la nouvelle ZX-6R. Pour une utilisation routière, on peut lui reprocher sa bulle trop basse ou l'absence de rangement sous la selle. Pour tout le reste, cette évolution se résume à un seul mot : amélioration. Performante, remarquablement bien équilibrée, plus accueillante, plus élégante, la 600 Ninja pourrait bien devenir l'épouvantail de la catégorie.
M.B - photos constructeur