Fiche moto Moto-Guzzi850 V7 Sport 2025 Humeur de coq
Oh oh... la V7 s’énerve ! Ce n’est pourtant pas le genre de roadster qui sent la poudre mais dans cette version Sport, on devine qu’il a pris le mors aux dents. Ou plutôt, qu’il prend en main son train avant. Aux côtés des V7 Stone et Special remaniées (de peu), voici une déclinaison inédite et pas triste.
Il y a eu à peu près 25 versions de la V7, s’exerçant à différentes thématiques. La Sport fait la différence avec une proue bien plus musclée que tout ce qu’on a vu dans la longue lignée de ce modèle. L’italienne s’offre une fourche inversée de 41 mm réglable en précharge et double son système de freinage, avec deux disques de 320 mm et des étriers radiaux Brembo à 4 pistons.
C’est du sérieux, peut-être même trop pour cette moto au tempérament coulé et au profil nostalgique. Elle ne le voit pas de la même façon, poussant sa volonté avec un meilleur maitre-cylindre et des jantes plus légères. Un gain de 1,8 kg par rapport à celle de la V7 Stone. Plus de dynamisme s’ajoute ainsi au CV de cette Guzzi, à un niveau qu’on ne lui connaissait pas. Même la V7 Racer n’a pas eu droit à ce genre de matériel.
Les V7 sont toutes équipées des Modes de conduite “Strada” et “Pioggia”. Seule celle-ci prononce un 3ème Mode intitulé Sport, réduisant au minimum l’intervention du contrôle de traction et adoptant une cartographie moteur plus vive.
Par dessus, Guzzi installe une centrale inertielle à 6 axes pour encore affiner les réactions du Traction Control et optimiser l’ABS en cornering. Cette fois, la V7 Sport bascule dans l’exagération. Elle n’a ni le moteur ni le tempérament pour exploiter ce genre d’assistances électroniques. A trop vouloir suivre la mode, elle s’équipe de futilité. Sans compter le prix qui va gonfler inutilement.
Le twin de Mandello ne cherche ni la course ni l’adrénaline mais le charme des promenades pleines d’émotions. Fier de lui, Guzzi l’améliore régulièrement. La barrière Euro5+ est franchie sans problème et avec brio même. Une commande ride-by-wire, une plus grosse boite à air, une 3ème sonde lambda, un refroidissement et un échappement optimisés, ainsi qu’un corps de papillon plus gros donnent au moteur 4% de puissance en plus. Quand vous l’aurez amené à 6 900 tr/mn, il sera emporté de 67,3 chevaux. Le couple dépasse désormais les 8 mkg sur une V7 ; pour tous les modèles de la famille.
La V7 Sport n’a pas dit son dernier mot. Sa boulimie technique s’accompagne d’une certaine coquetterie, comme en témoigne la selle à surpiqures rouges, les supports de phare en aluminium, les rétros en bout de guidon façon café-racer, les inserts en alu sur les panneaux latéraux et la plaque de pontet stylisée.
On ne peut pas en vouloir à cette V7 Sport de chercher plus de dynamisme et des sensations d’un autre niveau que celui du destin des V7. Pourtant, à force de répéter qu’elle descend d’une des plus fameuses sportives de la marque, la V7 Sport de 1972, elle a fini par y croire. Même son coloris 'Verde Legnano' est celui de l’époque.
M.B - Photos constructeur