Fiche moto Royal-Enfield450 Himalayan 2024 Elle n’a pas besoin... de route.

D’un côté, vous avez les trails pour partir sur un peu toutes les routes, avec de la grosse cylindrée, une masse certaine et beaucoup de watts. Même de plus en plus de GROS watts. Ne citons que les 1300 GS, 1100 Africa Twin, 1200 Multistrada V4, Harley Pan-America ou 1200 Tiger pour avoir un aperçu de la grappe des rugby-cycles.
Et puis, vous avez l’Himalayan de Royal-Enfield. Un trail bien plus accessible sans être moins académique. Du haut de son nominatif 450, la moto indienne semble bien fluette face aux mastodontes du secteur. Pourtant, elle attrape son sac à dos autant que les autres au moment d’attaquer la montagne. Et si elle ne sera pas la première en haut, elle sait d’avance qu’elle ne sera pas la dernière.
Ce qui frappe le plus avec cette 450 Himalayan, c’est l’incroyable transformation physique depuis l’ancienne version 410. Non seulement ce n’est plus la même moto mais l’on dirait que ce n’est plus le même constructeur derrière elle. Exit les formes cubiques et utilitaires de moto russe des années 50. La nouvelle 4 et demi est plus délicate, plus mutine, plus effilée, presque jolie. Mettez-lui un badge Suzuki et la confusion serait permise.
Un des atouts majoritaires de cette R.E., c’est son nouveau moteur “Sherpa” de 452 cm3 – le premier bloc à refroidissement liquide du constructeur. Ce moulin ne cube que 41 cm3 de plus que l’ancien mais sa force est décuplée. Cela ne tient pas qu’à son cubage supplémentaire. Ce mono nouvelle génération est davantage supercarré, peut bien mieux gérer sa chaleur avec son radiateur à double flux, sa culasse abrite 2 ACT au lieu d’un, sa boite contient un rapport de plus (6) et la gestion des gaz est confié à un ride-by-wire.
Attention, c’est à présent de 40 chevaux dont dispose l’Himalayan soit 16 bourrins de plus qu’avant. Le couple gagne 8 nm, histoire de plafonner à 4,2 mkg. Ces valeurs maxi sont obtenues plus haut dans les tours mais qu’importe tant le gain est stupéfiant.
Ce n’est pas encore le niveau d’une mécanique japonaise ou européenne mais Enfield ne cherche pas à concurrencer les ténors du segment avec des arguments comparables. Le trail indien cherche avant tout à garder du souffle pour les ascensions, comme Zian Mappaz économisant ses forces pour les rendre toujours présentes dans l’altitude. La marque se plait à mentionner que sa moto est née dans la montagne, roulant dans son effort jusqu’à Umling La (5882 mètres). Elle compte bien tirer profit de son couple gentil mais volontaire, dont 90% sont disponibles à partir de 3 000 tr/mn.
Les jantes à rayons sont toujours de 21 pouces à l’avant et 17 à l’arrière ; le seul changement notable est la plus grande taille du pneu arrière : 140/80à la place du 120/90.
Cette nouvelle partie-cycle lui apportera une efficacité ainsi qu’une garde au sol accrues. L’écart entre le sol et le ventre augmente de 10 mm, pour un total de 230 mm. En cas de surprise sur terrains accidentés, c’est toujours mieux d’avoir de la marge avant de frotter les aspérités. Ensuite, ce sera au sabot moteur de jouer son rôle.
Les freins aussi sont à la hausse. Les étriers Bybre devront mordre un disque de 320 mm à l’avant (+ 20 mm) et de 270 mm à l’arrière (+ 30 mm).
L’ergonomie a eu son mot à dire dans cette évolution. Un réservoir plus étroit bien qu’ayant une plus grande contenance (15 L -> 17 litres), une moto plus fine et une selle ajustable en hauteur viennent améliorer la conduite. Le pilote peut choisir entre 825 et 845 mm de haut pour l’assise ; sauf s’il opte pour la selle basse en option, permettant de descendre à 805 mm.
A première vue, bien que sa plastique ait gagné en sex-appeal, la Royal-Enfield Himalayan semble demeurer assez rustique dans ses équipements. Fausse idée ! Elle propose à son utilisateur deux Modes de conduite, un ABS déconnectable à l’arrière, un port USB-C et un compteur très moderne. Le “TripperDash” est une dalle circulaire TFT couleur de 4 pouces, bien dessinée et pourvue d’un système de navigation motorisé par Google Maps. L’appairage avec le smartphone permet aussi d’avoir la gestion des appels, des messages et de la musique.
L’Indienne préfère installer un porte-paquet, une béquille centrale, des boucles d’arrimage un peu partout, une bulle et des crashbars plutôt que de l’électronique à foison. Et pas vraiment en accord avec sa philosophie de l’intrépidité.
Où Royal-Enfield fait encore plus fort, c’est sur le tarif de cette 450. Avec quasiment deux fois plus de puissance, de meilleures suspensions, une offre en électronique raisonnable et un physique plus aguicheur, la moto ne coûte que 300 euros de plus que sa version précédente. Autre bonus, elle pèse une pastèque de moins avec ses 196 kg.
Un cadre, deux roues, des pneus mixtes, un mono et du périple au ptit jej’, voilà la doctrine de l’Himalayan. Cette phase 2 offre bien plus de force mais toujours la même perspective : aller loin sans aucune limite ; avec à présent un niveau de prestations bien supérieur pour une poignée de cerises plus cher.
M.B - médias constructeur













