Fiche moto Triumph2500 Rocket III GT Storm 2024 Installé sur un ouragan

Les pieds bien en avant, les pognes verrouillées sur le guidon, le grognement entre les genoux, vous voila assis sur un buffle pas encore réveillé. Il suffit maintenant de lui claquer les c….lles en tournant bien fort la poignée de gaz. La Rocket III GT Storm, c’est à peu près ça ; avec une louche de furie en plus.

Depuis 20 ans, cette machine est un Hulk dans le microcosme moto. Propulsée par un énorme 3-cylindres, elle affiche la cylindrée et le couple le plus phénoménal du marché. La dernière version montrait 167 chevaux et plus de 22 mkg de couple. Mais ça, c’était avant qu’elle ne devienne Storm. Cet attrait pour la tourmente gonfle les performances du moteur de 2,5 litres. Avec un travail sur les arbres à cames, les soupapes et le taux de compression, l’écurie s’agrandit à 182 pensionnaires !

9% de puissance en plus. La Rocket III demandera d’aller chercher ses 15 ch supplémentaires quelques 1000 trs plus loin. Chouette, encore plus d’ivresse et de vertige à monter dans les tours tout en se faisant arracher la tête. Un peu plus de couple aussi, 4 Nm. Il se permet même de moucher la norme Euro5b. Et pour freiner, on fait comment ?

Comme avant. L’appellation Storm n’est pas venue avec de grosses modifications de la partie-cycle. Seules les roues ont changé : les jantes redessinés sont plus légères d’un kilo et chaussent des pneus Metzeler Cruisetec. Les dimensions généreuses de 150 mm à l’avant et 240 à l’arrière vont de pair avec du gros freinage. Les étriers radiaux Brembo Stylema à 4 pistons s’affairent autour de disques de 320 mm – c’est le même matos que sur la majorité des hypersports. L’arrière aussi est conséquent, avec également un étrier à 4 pistons pour un grand disque de 300 mm. Le cadre en aluminium, la fourche inversée de 47 mm et le mono-amortisseur ancré sur le grand monobras à cardan n’ont pas changé.

La position de conduite non plus. Comparé à la R Storm, la GT adopte une posture plus relax. Le guidon plus en arrière (de 125 mm) et les pieds dans le même axe que les mains imposent une attitude custom. Sa selle est plus basse tandis que les repose-pieds sont réglables sur 3 positions, sur 50 mm à l’horizontal. L’assise passager est aussi plus accueillante que sur la R, avec plus de rembourrage et un sissy-bar réglable en hauteur. Son front est plus protecteur avec une bulle transparente plus grande. Petit cadeau, les poignées chauffantes en série.

Sa puissance en hausse s’accompagne d’un changement de ton pour la Rocket III. Le Dark prend ses quartiers, avec une finition noire pour le sous-cadre arrière, les tés de fourche, l’ensemble des échappements, les tés de fourche, les commandes au pied, les leviers, les supports d’étriers de frein, le cerclage des phares et la béquille. Une vraie nuit d’orage cette machine. Les éclairs ne pourront scintiller que sur le bouchon de réservoir, sa ceinture d’acier, l’insigne « Rocket 3 GT » sous la selle, et les quelques filets d’usinage sur le moteur.

L’électronique dit quoi ? Statut quo. Le panier était déjà bien fourni. Les Rocket III profitent de 4 Modes de conduite (Route – Sport – Pluie – configurable), d’un contrôle de traction sensible à l’angle, de l’ABS cornering, d’un éclairage full LED, du système Keyless sans clé, d’un tableau de bord TFT couleur à double thème d’affichage, d’un régulateur de vitesse, de commodos rétro-éclairés, d’un assistant anti-recul et d’un port USB sous la selle. Le shifter est en option. Quant à d’autres modules, elle se dit pourquoi faire. Un contrôle de glisse ? Je fais pas de la piste. Un Launch Control ? Il exploserait en moins de deux. Un radar ? Ce sont les autres qui se poussent quand j’arrive. 320 kg projetés par une catapulte, ça vous crevasse la route.

Avec cette évolution Storm, la Rocket III GT pérennise son statut de cruiser le plus démentiel du marché. Il est un peu plus cher que la R, un peu plus confortable, mais toujours aussi démoniaque quand on le provoque.

M.B. - Photos constructeur