Fiche moto BMW1800 R 18 B 2024 Une profonde inspiration pour la route
Quand BMW a remis les pieds dans le secteur du custom, il n’a pas introduit un nouveau modèle mais une véritable plate-forme. La R18 s’est engagée sur une forte impression, s’affirmant comme un cruiser puissant, lourd, noble, avec un moteur gros comme la catégorie l’exige.
Après, on élargit. C’est la technique de Harley: faire 20 motos différentes autour du même moteur. BM n’en est pas encore à ce stade, préfère avancer progressivement et se concentre à présent sur du touring. Le R 18 B veut jouer une carte tactique en se la jouant bagger, avec plus de prétentions routières que le R 18 Classic. Mais pas trop non plus, pour garder un certain dynamisme.
Ce custom de tourisme allemand s’habille avec des garde-boues bien plus enveloppants, une selle plus longue et plus haute (720 mm d’altitude pour l’assise), des jantes à bâtons, une finition noire pour le moteur; et les références chocs pour narguer la concurrence. Avec sa tête de fourche type Batwing et ses valises en dur de 27 litres, le R 18 B montre instinctivement son but, et sa cible: l’indéboulonnable Street Glide; et dans une autre mesure l’Indian Chieftain. Les arguments sont les mêmes: de quoi protéger le buste et les mains, un pare-brise pas trop grand, un peu de bagagerie, une selle plus confortable que celle d’un cruiser et surtout un gros twin. Sauf que sur l’allemand, il est à plat.
Pas de changement à signaler pour le Big Boxer. Imposante comme le moteur d’un avion, cette entité de 1802 cm3 conserve des dispositions identiques pour toute la famille. Son couple atteint les 16,1 mkg à mi-régime et étale plus de 15 mkg entre 2000 et 4000 tr/mn soit la plage la plus utilisée – de quoi fournir une poussée profonde et musclée à ce gros croiseur d’acier. Les 91 chevaux sont là pour quantifier la puissance maxi à 4750 trs mais cette valeur est moins flagrante que le «gras» inhérent à la cylindrée et à la conception.
Le moteur devra accepter de «rendre» un peu à la performance, à cause du poids supplémentaire. Le R 18 B doit agir avec une surcharge pondérale de 53 kilos par rapport au custom d’origine. Eh oui, le carénage, les valises et les équipements, ça pèse. Le carburant en plus aussi. L’engin doit aimer parcourir des bornes. Il lui faut donc embarquer plus de benzine. Le réservoir fait ici 24 litres soit 8 de plus que le R 18.
Le châssis a également été modifié. L’empattement est plus court de 36 mm, l’amortisseur arrière offre 30 mm de plus en débattement, la chasse augmente de 150 à 183,5 mm, l’angle de direction s’ouvre davantage de 57,3 à 62,7°.
Pas de réglage coté suspensions... tout du moins pour le pilote. Le constructeur fait en sorte que l’équipage roule sans se poser de questions, pendant que la précontrainte s’ajuste automatiquement. De plus, un système de compensation automatique de la charge sur l’arrière permet d’embarquer ce qu’on veut sans se poser de questions quant au paramétrage de le l’amortissement.
Les autres éléments sont communs aux autres modèles bavarois. Une bonne grosse fourche carénée de 49 mm, trois disques de frein de 300 mm avec des étriers à 4 pistons, une monte pneumatique de 120/70-19 à l’avant et 180/65-16 à l’arrière, la suspension arrière planqué sous la selle et l’attrayante transmission par cardan apparente.
Le confort prend une autre dimension ici, avec des cale-pieds plus larges, des poignées chauffantes de série, un système audio Marshall implanté dans le carénage, la technologie sans clé Keyless Ride, ainsi qu’un accueil à la Star Trek au niveau du cockpit.
On ne peut renier un certain talent et une sérieuse réflexion quand on voit le mariage réussi entre la batterie de cadrans façon vieille voiture américaine, l’éclairage presque techno et l’immense écran multimédia TFT. Une dalle de 26 cm, presque aussi large qu’une feuille A4, pouvant afficher une navigation GPS, toutes les infos de bord, le couplage téléphone, la radio... Son format force le respect et se conçoit vu le standing de la moto mais... il apparait comme surdimensionné par rapport à la fonction.
Ce module high-tech n’évince pas les quatre cadrans principaux, renseignant sur la quantité de carburant, la vitesse, le régime moteur et, info rarissime et très chic, la réserve de puissance disponible.
Les flirts avec les interminables routes, le salut cabochard, les pieds full décontract avec les supports au-dessus des cylindres (en option), le rythme du Boxer... Tout concoure à laisser le portable hors d’une bonne bulle de cruising. BM a justement installé une boite à gants... à téléphone sur le dessus du réservoir; ventilée et pourvue d’un port USB. Ce bout d’électronique une fois enfermé, le pilote n’a pas plus qu’à se laisser porter par sa conduite.
Elle-même fortement piquousée au silicium. La R 18 B peut se composer selon trois Modes de conduite (Rock – Roll – Rain), prévenir certaines cabrioles grâce à l’antipatinage ASC, retenir les coups de raquette d’un débord de couple grâce à la régulation du frein moteur MSR, prévenir les secours via l’appel d’urgence intelligent – puis en se gavant de quelques options, il peut faciliter les manœuvres avec une marche arrière et le Hill Start Control (pour les démarrages en côte), éclairer dans les virages, s'équiper du régulateur de vitesse adaptatif étrenné par la dernière R 1250 RT, voire se rendre dispo pour les jeunes permis grâce au bridage A2.
Les options permettent aussi (surtout?) de personnaliser davantage son R 18 Bagger. De toute façon, un custom sans sa touche perso à grands coups de catalogue, c’est quasi inimaginable. Il y a une belle peinture psychédélique Galaxy Dust, tout un tas de pièces Option 719, d’autres créées avec Roland Sands Design, deux niveaux supérieurs de sono pouvant cracher jusqu’à 280 watts et amputant un peu la contenance des valises, des couvre-culasses, des jantes, des caches moteur, des bulles... et un pack First Edition pour la mise sur le marché. Comme pour la première R18, cela densifie le coté héritage avec des liserés blancs sur la peinture noire, plein de chromes, des badges First Edition, et des surpiqures sur la selle.
Notons une petite particularité. Alors que les américaines aiment que les pieds du conducteur soient posés en avant, comme pour précéder le moteur, l’allemand préfère une pose plus standard. Avec des jambes à l’équerre et des genoux derrière les cylindres.
Peut-être seriez vous tenté par un Tourer encore plus highways? BMW l’a prévu et propose une version plus long-courrier de sa R18 avec la déclinaison Transcontinental. Plus de protection, plus de bagagerie, plus de cachet, plus de confort, plus de dollars.... pardon, d’euros. Une donnée que la clientèle regarde d’une manière différente pour cette catégorie de machines.
M.B - Photos constructeur