Citadine en herbe
Bullit faitpartie de ces marques récentes qui ont choisi un positionnement vintage etlow-cost tout en soignant l’apparence des modèles. La marque belge moulait songrain jusqu’à présent avec des 50 et des 125, apte à satisfaire une clientèleurbaine. Avec cette Bluroc 250, on passe dans une autre dimension.
Elle ena dans le ventre. C’est la première chose qu’on peut se dire en voyant lamécanique. Je précise bien en voyant, vous comprendrez pourquoi après. Plutôtque d’installer un mono deux fois plus gros, Bullit a choisi de mettre deuxfois plus de cylindres. Avec son V-twin dans le cadre, la 250 Bluroc faitvraiment plus sérieuse. De plus, les sorties d’échappement en compagnonnageajoutent au charisme mécanique.
Acontrario, ne nous emballons pas sur les prétentions. Bien qu’il ait 249 cm3dans le gosier, ce bloc sort à peine plus de watts qu’un 125 moderne. La Blurocn’offre que 17,7 chevaux et tout juste un peu plus de 2 mkg. Rien d’étonnant vula technologie d’avant-hier: refroidi par air, 2 soupapes et 1 ACT parcylindre, des plans datant de plusieurs dizaines d’années… seule l’injectionapporte une touche de modernité. Coté boite, on est aussi dans le vintage avec5 rapports sous la botte.
Onchoisira donc cette cylindrée pour son surplus de puissance par rapport à la125… Pas véritablement pour le potentiel d’une 2 et demi. En dehors de sonpoumon, ce scrambler des villes ne manque pas de charme. La petite grille surle phare, les soufflets sur la fourche de 37 mm, la selle terminée par un petitdosseret et les plaques arrière (façon Guzzi V7 III) sont appropriés auxà-propos.
Les jantes à rayons accompagnés de pneus à grosses sculptures entretiennent l’idéeque la moto apprécierait un détour dans la forêt. OK, mais petit le détour.
Equipementclassique pour le freinage avec un module ABS, une galette pour chaque roue (280mm / 240 mm) complétées par un étrier 4 pistons à l’avant et monopiston à l’arrière.Ils devront stopper une machine accusant une vingtaine de kilos de plus que la125. La hauteur de selle est également plus haute, à 820 mm quand la petite n’ensouffre que de 745.
Pas d’aluminiumpour le cadre double berceau ni pour le bras oscillant. On reste dans le basique;ce n’est pas dérangeant et même bien suffisant pour l’utilisation de cettebécane. Elle saura aussi se faire remarquer avec son éclairage diurne à LED.Son appétit de moineau (3.2 l/100) permettra de rouler toute la semaine avec unplein. 14 litres dans la besace, cela promet plus de 400 bornes d’autonomie.
LaBluroc 250 est aussi symbolique. C’est la première Bullit à rentrer dans lazone où le permis gros cubes est nécessaire. Un premier pas qui pourraitsusciter des envies. 400? 500? Les blocs de plus fort cubage nesont pas durs à trouver en Chine.
Positionnée sous les 4000 euros, la Bluroc doit faire face au Scrambler 400 dechez Mash – plus puissant mais la sino-belge profite d’un autre style, plusélancé, et du charme visuel d’un V-Twin.