Fiche moto Ducati996 R 2001 La maîtresse des paddocks
Cette Ducati ne se contente pas de remplacer la 996 SPS. Elle est l'ombre de la machine de Superbike qu'un regard suffit à raviver. Entre les deux machines, peu et beaucoup de différences à la fois. L'équipement est toujours somptueux, avec des éléments Öhlins de partout (fourche, amortisseur arrière et celui de direction), un nouveau et surprenant freinage Brembo, et du carbone à profusion. Carénage, échappement, monobras, boite à air, garde-boue (et j'en passe) sont constitués de ce noble matériau. Ce qu'on retiendra le plus, c'est le passage à 998 cm3 du moteur et ses nouvelles cotes. Les ingénieurs de Bologne ont augmenté l'alésage et réduit la course des pistons. Des soupapes plus grosses et placées plus étroitement, des conduits et des chambres de combustion re-déssinnés, une nouvelle centrale électronique... la longue liste de modifs prouvent que les motoristes n'ont pas chômé. Annoncé comme plus fiable, le moulin gagne près de 10% de puissance supplémentaire. Et l'ensemble de la moto a perdu pas moins de 7 kilos depuis la SPS.
Pour reconnaître cette 996 R, seul un oeil averti constatera la disparition des ouïes latérales. L'approcher est déjà vivifiant d'émotions - imaginez la prise en main. Vous n'enfourchez pas une moto mais un bijou auréolé de victoires. De la Superbike à la 996 R, il n'y a guère que les clignos et la plaque pour les différencier. C'est là toute la magie de Ducati : offrir l'esprit et le goût de la compétition à ses machines de série. Une fois incrusté dans la machine, il faut s'attendre à de grands moments, physiques et émotionnels. L'inconfort règne, la position est éprouvante... Vite, de l'huile de coude. A l'attaque, (ce pour quoi elle est née), il faut l'inscrire avec force dans le virage. On peut alors profiter à outrance de son train avant très précis et très efficace. La partie-cycle suit sans bouger d'un cil de sa trajectoire.
Un bon essorage de la poignée de gaz et le twin donne sans retenue. Passé les 6 000 trs, ça déménage dans de belles vocalises. La machine est catapultée dans un effort surpuissant que seul le rupteur vient calmer ; et on l'atteint vite !
Pour calmer cette fougue, les Brembo sont remarquables de puissance mais surtout, il n'est plus nécessaire d'avoir des vérins hydrauliques à la place de la main droite. Du feeling, de l'efficacité, du doigté... Que les puristes se rassurent : il faut toujours une bonne poigne pour l'embrayage.
En devenant R, la 996 évolue et gagne sur tous les plans. Elle reste un engin déraisonnable, inconfortable, rigoureux et exigeant, disponible à 350 exemplaires seulement. La passion et le plaisir balaie tout ça d'une pichennette. Elle fait partie des rares machines qui peuvent rendre les hommes déments.
M.B
(inspiré par Moto-journal - photos internet)