Fiche moto Ducati821 Monster 2020 Prendre soin de soi
"E un Mostro !". Selon l'historique du musée Ducati, un ouvrier aurait exprimé ainsi sa vision d'un nouveau roadster, aperçu dans les ateliers de Borgo Panigale. C'était il y a 25 ans, et quelques encablures de temps plus tard, la Monster 900 s'est emparé des émotions d'une foule de motards. Tant de déclinaisons ont passé et la Monster 821 est de celle qui porte le mieux l'étendard aujourd'hui. La 797 permet de découvrir ; les 1200 sont destinés aux furieux. Cette moyenne 821 est la plus homogène, alliant une belle dose de vaillance et de design. Elle a évolué en 2018, faisant le nécessaire pour améliorer les détails qui ont pu pêcher.
Ducati cultive l'image de cette moto emblématique, s'evertuant à toujours la rattacher à la première de la lignée. L'esprit demeure, même si beaucoup de choses ont changé. Surtout dans le ventre. Mais la Monster demeure toujours séduisante, compacte, crapuleuse, enviée. Du chapitre précédent à celui-ci, les différences visuelles sont présentes mais pas manifestes. Le constructeur joue la prudence sur ce registre, mettant en évidence ce qui plaira aux amateurs.
La ligne est reconnaissable en un instant, tandis que des bouts de Monster 1200 R s'exprime ici et là. Dans la forme des échappements et de la coque arrière. La poupe en exprime davantage de force.
La Monster 821 II gagne un nouveau réservoir, plus petit d'un litre. Le compteur passe à un niveau supérieur, se dotant comme ses frangines plus huppées d'une matrice TFT pour un bel affichage tout en couleur – permettant d'y caser un indicateur de rapport engagé et une jauge à carburant. Le phare, rond comme il se plait, est intégralement à LEDs. Coté cadre, le treillis tubulaire minimaliste ne change pas, avec son ancrage sur le moteur pour profiter de sa rigidité. A l'arrière, c'est autre chose. Les grandes platines où se posaient tous les repose-pieds ont disparu. Les commandes conducteur s'ancrent à présent sur des platines réduites, tandis que les éléments pour le passager s'accrochent à une nouveau bâti arrière. Les passionnés continueront leurs investigations du coté des dissimules en plastique, constatant la nouvelle forme de l'élément surplombant la tubulure s'échappant du cylindre arrière et le cache plus petit dans l'ouverture du twin.
Une Monster se vit plus qu'elle ne se conduit. Le moteur promet une belle santé et du vivant. Mis à part la digestion de son souffle par les échappements modifiés, rien ne change à l'intérieur. Sauf pour le couple qui perd un petit dixième de mkg. Chacun trouvera à sa disposition la même force qu'hier, à savoir 109 chevaux (112 sur l'ancienne 821 mais mesuré selon d'autres conditions) distribués par une mécanique desmodromique à deux cylindres, 8 soupapes et quelques litres de liquide de refroidissement. Le couple conserve un plus que suffisant 8,8 mkg.
La force se transmet via une boite à 6 rapports, qui pourra désormais être secondé d'un shifter Up&Down en option. De la poignée de gaz au rendu final, la dotation électronique est reconduite. Seront présents et actifs l'ABS à 3 niveaux, le contrôle de traction à 8 réglages, et les 3 Modes de Conduite qui chapeautent le tout (Urban, Touring et Sport).
La Ducati Monster 821 changera d'humeur via ses Riding Modes ; le pilote confiera la rigueur d'une tenue de route à la partie-cycle. Hélas, toujours pas de monobras pour la mid-Monster. Mais des éléments de suspension Kayaba pour la fourche inversée de 43 mm et Sachs pour le mono-amortisseur. Le freinage vient de chez Brembo, avec des étriers M4.32 à 4 pistons pour des disques de 320 mm à l'avant. On trouve un disque de 245 mm et un étrier à deux pistons pour l'arrière. Du sérieux, autorisant toute quiétude lors des grosses décélérations.
La Monster 821 a passé quelques soirées avec les 1200 et ça se voit. Cela l'a fait mûrir, lui a fait prendre conscience qu'elle pouvait exiger plus, et affirmer un statut de princesse du bal plus présente. Elle a pris un kilo dans les bringues et perdu une pichenette de couple. Trop peu pour faire une quelconque différence à la conduite. Aujourd'hui, voici une Monster peaufinée, qui distribuera autant de plaisir avec des formes plus habiles.
M.B - Images constructeur