La CB 1100 BadSeeds, c'est une haleine de rébellion chez Honda. Le sens, l'idéologie, la genèse de cette création ? Vous souvenez vous du temps où les sportives se faisaient au fond d'un garage, dans un atelier de fortune entre un chauffe-eau et un tourne-disque ? L'époque où d'une moto pleine de fougue naissait un café-racer plein de rage ? Les GSXCB-ZXRR n'existaient pas, et la greffe de guidons-bracelets, d'une paire d'amortos sport et d'un bout de carénage transportait le courage vers la gloire. Ce temps a disparu, les hypersports sont aujourd'hui les porte-étendards du sport extrême. Mais le souffle des temps caresse le marché et des gavroches naissent des vœux de nostalgie. La CB 1100 a été conçu de cet esprit des revivals. Un roadster qui sent bon les années 70, la chaleur de l'acier qui râle et le bonheur de se rappeler du temps des carbus, des rolling-stones et des blousons en cuir transpirant d'huile. Avec sa déclinaison BadSeeds, le CB 1100 retrouve le chemin pour affronter les champions de la ville et les pendules des stations-services. Le Joe BAR Team pour de vrai, dans sa version et élégante et charismatique.
La Honda CB 1100 BadSeeds n'est pas née dans la rue, fruit des amours d'un biker, d'un chronomètre de poche et d'un catalogue de pièces. C'est l'accomplissement d'un travail entre le graphiste Olivier Renouf et Honda France. La machine s'inspire des Superbike des années 80, avec le look rétro qui va bien, des ailettes du moteur jusqu'au cul affiné. Des pièces spéciales, il y en a d'un bout à l'autre de la bécane. Toutes homologuées, ainsi prêtes à en découdre dans la plus simple et la plus pratique légalité. Une bien belle façon de rhabiller les CB 1100 millésime 2013, et de proposer ainsi une série limitée à 100 exemplaires, exclusivement pour la France. Charismatique, certes, mais dépourvu des dernières améliorations comme la boite à 6 rapports. Et les jantes à rayons de la version EX seraient les bienvenues également.
De CB 1100 à BadSeeds, la Honda gagne une selle fuselée bi-ton, de nouveaux clignos et rétros, de la peinture noire sur les jantes, et une grosse lampée de style avec des éléments esthétiques. Le garde-boue avant est tronqué, soulagé de son chrome puis laqué d'un revêtement noir mat. Un parement que l'on retrouve sur les collecteurs. Ceux-ci amène le souffle jusqu'au silencieux 4-en-1 Yoshimura, autant racing que vintage. De quoi donner de la voix et une once de caractère à un 4 pattes plutôt linéaire. Celui-ci est donné pour 89 chevaux et 9.5 mkg.
Sous sa tête de fourche noire et grise griffée du nom complet de la machine et du logo japonais de Yoshimura, on trouve un guidon plus bas, dictant une position de conduite un poil plus sportive. Avec de surcroit un duo d'amortisseurs Öhlins à bonbonne séparée, l'effet café-racer joue à fond. Gaffe tout de même à l'enthousiasme. Avec 248 kilos dans la balance, un châssis sain mais pas sportif, son domaine n'est pas celui de l'arsouille et des plaquettes cramées. N'empêche qu'il en jette avec ses accessoires déjà mentionnés, ses caches latéraux perforés siglés BadSeeds, le guidon noir surplombant une plaque numérotée. Et s'il vous prend l'envie de ramener votre CB 1100 tel qu'il est de série, toutes les pièces d'origine vous seront livrées dans un gros carton.
Machine de sang japonais, elle porte cependant un blason français parmi ses armoiries. La moto est modifiée par Boxer Design, pas loin de Toulouse.
Tentante, prenante la vague des néo-rétros qui s'amplifie avec légèreté, la CB 1100 BadSeeds partage une donnée étouffante avec une déjà star du segment, la BMW Nine-T : un prix qui calme. A 15 590 euros, l'allonge budgétaire déracine quelque peu les molaires. Les derniers exemplaires ont bénéficié d'une remise assez conséquente.
M.B - Photos constructeur
2014
Bravo Boxer Design ! Note : 5/5 Répondre à Zouzou