Fiche moto Indian1830 Roadmaster Limited / Dark Horse 2025 L'autre coté du vaisseau

Pour les fans de la Roadmaster, cela va être un choc. Peut-être même de quoi détourner le regard. Mais vous devrez l’encaisser tôt ou tard : cette maitresse de la route n’est plus motorisée par son moteur à refroidissement par air ! Indian doit penser au futur et cette vision passe par une généralisation de son twin de dernière génération ; et à flotte.
Les normes auront sonner le glas du Thunderstroke (en Europe ; car aux USA, la vie continue). S’en est fini de cette sculpture de métal et d’émotions, taillée dans la fièvre de l’industrie lourde américaine. Née il y a 10 ans, la Roadmaster venait pour bousculer les Harley-Davidson Ultra Limited et Road Glide Ultra. La concurrence de Milwaukee a réussi à conserver sa mécanique conservatrice (et bien plus moderne qu’elle n’en a l’air). Sa mission n’a pas changé mais le cœur en sera tout autre. Au sens propre comme figuré.
Un twin d'une autre âme
La nouvelle génération de Roadmaster s’empare donc du Powerplus, lequel profite de l’occasion pour grandir en cylindrée. Un peu plus d’alésage pour arriver à 1834 cm3, quelques paramètres d’injection revus, toujours 4 soupapes par cylindre et des arbres à cames en tête pour sortir à présent 126 chevaux et 18,5 mkg. Le gain est modeste mais les mécaniques américaines aiment plus les mots et les sensations que les chiffres. Précisons malgré cela que le PowerPlus 112 est plus éloquent de 4 ch et presque un demi-mkg que la version 108 ci.
Maintenant, appuyons un peu où ça fait mal. Mettons cote à cote le beau bicylindre à ailettes et son successeur à radiateur. Certes, les cylindres perdent en style, en noblesse... Mais sur l’autel des performances, c’est la douche froide. Entre les deux types de mécanique, la différence est d’un gros mkg et d’une……..quarantaine de chevaux. Pour bien illustrer ce changement de dimension, Indian n’hésite à vanter son engagement et ses victoires dans la « King of the Baggers » - la course des pachydermes routiers sur circuit.
Nouveau style, nouveau corps, mais toujours opulente
Question style, place à un certain velouté, matinée de paquebot. L’ex-Roadmaster se déclinait sous deux identités : celle d’origine, aux formes Streamliner très rétro ; et une autre plus moderne pour les Limited et Dark Horse.
Le chapitre vintage est définitivement clos ! Place à une expression plus réservée mais toujours élégante, précieuse, imposante - tel un bloc, tel un roc, tel un croiseur que rien n’arrête. Plus évasée que celle des Challenger et Pursuit, la tête de fourche et son grand pare-brise annonce une protection de premier plan. Des ailettes sous les joues la complète, ainsi qu’un duo de carènes pour les jambes.
La nouvelle Roadmaster change de moteur et aussi de partie-cycle. La fourche devient inversée, les étriers sont des Brembo à fixation radiale, les jantes sont celles de la........ Pursuit. D’ailleurs, quasiment toute l’ossature vient de la Pursuit. Désormais, la principale différence entre cette dernière et la Roadmaster se situe au niveau de la tête de fourche. Dans son design mais aussi dans sa fixation. Son accroche se fait au châssis pour les Challenger et Pursuit ; notre hôte la pose sur la fourche. Ce qui a naturellement une influence sur la direction. En anecdote, c’est exactement ce qui différencie les Road Glide des Electra / Street Glide.
Confort d'abord
Que tout ceci ne nous écarte pas trop de la raison de rouler de cette imposante Indian. Du voyage, de la luxure, des prestations d’un autre calibre. Le pilote comme le passager ont droit à une assise digne d’un canapé. Les effets de l’hiver comme de l’été seront contrés par les poignées chauffantes, la selle ClimaCommand chauffante ET refroidissante, ainsi que le pare-brise réglable électriquement sur 10 cm. A cela s’ajoute de généreux marche-pieds, la navigation et l’info-divertissement intégré avec le Ride Command et son écran TFT couleur de 7 pouces, le réglage de la précharge à distance et la bagagerie intégrée. Vous pourrez caser 68 litres dans les valises, et jusqu’à 140 litres avec le top-case et les petits rangements de bord.
De nouvelles aides électroniques arrivent sur la Roadmaster. L’implantation d’un radar à l’arrière lui permet de « voir » les potentiels dangers en approche et d’avertir :
- le pilote lorsqu’un véhicule est dans l’angle mort, avec une loupiotte dans le rétro et une alerte sur le tableau de bord
- Quand un véhicule roule trop près, toujours avec les rétros et l’écran
- ou le conducteur du véhicule derrière, lui signifiant qu’il est trop près en l’éclairant et l’informant ainsi qu’il va bientôt percuter la meule.
Elle gagne aussi un freinage combiné, l’aide au démarrage en côte et la sensibilité à l’angle pour son ABS et son contrôle de traction.
Une surcouche par-dessus l’offre déjà abondante. Car une Indian d’aujourd’hui, c’est comme une Harley ou la plupart des motos plus que basiques : c’est blindé de technologie. En plus des add-ons vus ci-avant, la Roadmaster est pourvue de trois Modes de conduite (Tour / Standard / Sport), d’un régulateur de vitesse, du démarrage et des serrures sans clé, de la désactivation du cylindre arrière, d’un port USB et de la surveillance de la pression des pneus.
Proposition multiples
Elle se propose en deux éditions. Soit la Limited, avec le coté ostentatoire légitime à ce genre de croiseur routier ; soit la Dark Horse, où toutes les pièces chromées sont nimbées de noir (échappement, crash-bars, rétros, commandes, jantes, moteur, enjoliveurs de valises, porte-paquet, tête de sioux, etc).
Il fut un temps où indian nous laissait un choix trépidant pour ses tourers : savoureux avec le Thunderstroke refroidi par air ou épicé avec le Powerplus davantage contemporain. Ce menu n’est plus ! Désormais, tous les vaisseaux de long cours à Springfield seront emmenés par le moteur de dernière génération, puissant et coupleux mais moins « authentique ».
M.B - Médias constructeur


